PRENEZ SOIN DE VOUS ! EPISODE 13- COMPRENDRE LE SUICIDE

Résumé

Coucou !

C’est mercredi, et comme promis, on partage un sujet pour nous aider à nous sentir bien dans notre corps et dans notre esprit. Aujourd’hui, on parle du suicide et surtout de ce qui se passe derrière. On en entend de plus en plus parler, des enfants, des adolescents; hommes comme femmes; personne n’est épargné. On a aussi fait tôt de les juger, de les condamner et de concevoir mille et une théories sur les raisons qui ont conduit à cet acte, la plupart du temps sans essayer de comprendre ce qui se passe dans l’esprit de la personne. Vous verrez qu’il est important de prendre soin de sa santé mentale, plus elle se dégrade, plus on est exposé et vulnérable.

Dans ce 13e e épisode qui est un long format parce qu’il est la version audio de notre article sur le sujet que vous pouvez retrouver ici. On en parle pour lever les préjugés, éduquer, informer, sensibiliser; et prévenir; parce qu’il est possible de prévenir le suicide. Je vous laisse écouter …

Vous pouvez réécouter l’épisode précédent ici ou encore l’épisode 0 qui explique les motivations derrière ce podcast.

Vous avez une question, un avis, une suggestion de sujet à aborder, n’hésitez pas à partager avec nous en commentaires.

Bonne écoute et à Mercredi prochain.

Tags : podcast, psychologie, suicide, prévention du suicide, Cameroun, Episode 13

Musique : IKSON, perfect. Habillé par Rodrigue FOKOU ( Merci !)

Crédits photos : Photo by Dan Meyers on Unsplash

Avez-vous besoin d”informations, d’orientation ou d’un suivi psychologique ? Pour retrouver des psychologues à votre écoute, cliquez ici: https://www.monpsyonline.com/les-experts/

Je suis Samuella NOUMEDEM, psychologue clinicienne basée à Douala au Cameroun et je réponds au +237 679972937. Cliquez ici pour me retrouver sur Whatsapp : wa.me/237679972937.

DEPRESSION, la tueuse silencieuse…

Rien dans ce monde ne peut nous tourmenter autant que nos propres pensées…

4 h: Je suis nul.le, plus rien ne me fait plaisir.

10h: je reste couché.e, je ne dors pas, je me sens coupable de rester là à ne rien faire, je veux me lever, mais…

18h: je n’ai pas pu me laver, je suis si fatigué.e ; on va encore me regarder avec pitié, je ne supporte plus ça ; je m’en veux de leur faire subir ça… C’est mieux de rester ici pour ne pas déranger les gens, avoir à expliquer quelque chose que moi-même je ne comprends pas…

Chez certaines personnes dépressives, c’est ce type de pensées négatives qui font une sorte de cercle vicieux qui bouffe progressivement toute énergie et toute volonté chez la personne qui en souffre.

Chez d’autres personnes, c’est le sourire, une « apparente joie de vivre » qui masquent une profonde détresse. Ainsi, derrière un sourire, un « ça va bien », un travail, une famille, un bon salaire ; derrière des amis, des sorties tous les soirs, une vie « bien remplie » ; derrière tout ça, on peut être mal dans sa peau. Même avec une bible, et en allant à l’église régulièrement; même en étant croyant; on peut souffrir d’une dépression…

La dépression est belle et bien, une tueuse silencieuse, qui peut avoir plusieurs visages en fonction des individus, de leurs personnalités, de leurs vécus, du contexte et de leur culture. Il y a par exemple des personnes chez qui la dépression commence à se manifester (à travers la somatisation) par une série de malaises physiques médicalement inexpliqués ; qui finissent par s’installer sur le long terme : maux de tête, troubles du sommeil, douleurs diffuses, troubles de l’appétit, troubles alimentaires, perte de la libido ; fatigue…

Quelques  faits et chiffres…

Selon les estimations, la tueuse silencieuse s’attaque à 300 millions et est la première cause d’incapacité dans le monde. On observe aussi que les femmes sont plus atteintes que les hommes. Dans le pire des cas, quand rien n’est fait et qu’il n’y a pas de prise en charge ; la dépression peut conduire au suicide.

En 2017 au Cameroun, on pense que 5 à 10%  de la population est touchée (aujourd’hui en 2021, il doit avoir un boom des cas de dépression, vu les cas de suicide qui ont beaucoup augmenté). Mais ces chiffres sont plus élevés parce que tous les cas ne sont pas répertoriés, il y a une ignorance de la maladie et de ses symptômes, et la plupart  des cas sont masqués, et donc sous diagnostiqués.

Quelques idées reçues sur la dépression …

On sûrement déjà entendu dire de la dépression que c’est une « maladie des blancs » ;une« maladie des bobos ». On a souvent dit aux personnes qui souffrent de dépression qu’elles sont «faibles », « plaintives », « capricieuses », « paresseuses », « égoïstes » que c’est parce qu’elles ne prient pas assez, que leur foi n’est assez grande, que c’est parce qu’elles ne connaissent pas Dieu ;qu’il y a pire que d’être  « déprimé » (pour ne pas dire dépressif) dans la vie. On ne les a pas souvent prises au sérieux ; on leur a souvent fait sentir  qu’il n’est pas tolérable, ni acceptable d’avoir les nerfs fragiles.

Si seulement c’était aussi simple ! C’est une MALADIE mentale psychosomatique due à un dérèglement de l’humeurqui n’a rien à voir avec le caractère, les difficultés qu’on peut traverser ou la foi. Ce sont toutes ces croyances erronées, ces attitudes maladroites qui rendent les dépressifs honteux et coupables, favorisent leur repli sur eux-mêmes, et les empêchent de demander de l’aide. Il y a pourtant des choses qu’ils aimeraient que vous sachiez.

Les symptômes.

On va donc observer chez la personne :

  • une grande tristesse, un sentiment de désespoir (humeur dépressive),
  • une perte de motivation et de facultés de décision,
  • une diminution du sentiment de plaisir, une perte progressive d’intérêt pour les choses qu’on aimait faire avant,
  • des troubles alimentaires et du sommeil,
  • une faible estime de soi, une  grande impression de ne pas avoir de valeur en tant qu’individu.
  • des pensées négatives, morbides, des idées suicidaires, des tentatives de suicide
  • des troubles psychosomatiques (malaises physiques causés ou aggravés  par l’état d’esprit)

Pour qu’on parle de dépression, d’épisode dépressif, il faut que ces symptômes soient présents tous les jours, pendant au moins deux semaines et plus. L’humeur, les pensées, les émotions ; le corps  et le comportement vont être grandement affectés avec des répercussions plus ou moins sévères sur le fonctionnement quotidien de la personne ;  en fonction du stade de la maladie. (oui oui ! Il y a des stades !)

Déprime vs dépression

La santé mentale est un état de bien-être qui peut subir des hauts et des bas, c’est pour ça qu’il est important d’en prendre soin. Quand l’état de mal-être perdure, et qu’on n’arrive plus à y faire face de manière adaptée, on est exposé à la maladie mentale.

Aussi, la plupart du temps la confusion entre déprime et dépression est une chose qui fait en sorte que  la souffrance du malade ne soit pas prise au sérieux :

  • la déprime est un état de tristesse normal ponctuel et passager après les coups durs de la vie
  • la dépression est une maladie chronique, caractérisée par une  humeur  dépressive quasi permanente qui invalide la personne ; des idées noires et négatives, une faible estime de soi et un profond sentiment  de dévalorisation

Les causes

Il est à noter que jusqu’à nos jours, les études scientifiques sur l’origine de la dépression sont toujours en cours et restent assez complexes. La cause peut être :

  • génétique, des antécédents familiaux : des personnes dépressives sur une ou deux générations
  • biologique, due à un déficit au niveau des neuro transmetteurs de la sérotonine qui fait partie des « hormones du bonheur »
  • environnementale ; mauvaises habitudes de vie ; conception culturelle de certaines maladies, conditions de vie(pauvreté ; stress ;chômages ; difficultés socio-économiques), traumatismes et blessures d’enfance
  • évènements de la vie,  pertes consécutives, échecs répétitifs ; guerre ; catastrophe ; maltraitance.

Types de dépression

C’est donc l’occasion de savoir qu’il existe plusieurs types de dépression, (vous voyez que c’est beaucoup plus complexe que ça en a l’air), c’est donc indispensable de rencontrer un psychiatre et/ou un psychologue pour poser le bon diagnostic et apporter une prise en charge adaptée. On aura donc :

  • le trouble dépressif majeur; dysthymique; maniaco-dépressif/ trouble bipolaire
  • la dépression du post partum couramment appelée « babyblues »
  • la dépression masquée

Troubles associés

Maintenant, il faut savoir que quelqu’un qui souffre de dépression peut présenter d’autres troubles de la santé mentale et d’autres maladies psychosomatiques telles que : l’anxiété ; la dépendance à une substance, à un comportement ou sur le plan affectif ; des maladies cardio-vasculaires, des maladies chroniques (diabète, cancer,VIH/SIDA)

Les personnes les plus exposées

Dans la plupart des cas, ce sont :

  • les femmes qui consultent plus : problèmes de pauvreté, paramètres liés à la condition de la femme, violences conjugales plus fréquentes, (et bien sûr, les hommes aussi sont concernés)
  • les jeunes
  • des personnes du 3e âge; celles qui ont une orientation sexuelle non conventionnelle ou qui souffrent d’une maladie chronique

Les facteurs de risque

La probabilité de souffrir d’une dépression est plus élevée si il existe les facteurs suivants :

  • conditions de vie difficile
  • pertes consécutives
  • stress chronique
  • antécédents  d’abus sexuels répétés; de maltraitance, famille dysfonctionnelle, parents toxiques,
  • vie professionnelle insatisfaisante
  • sentiment persistant de perdre le contrôle de son existence
  • vivre avec un proche dépressif
  • avoir déjà vécu un épisode dépressif majeur
  • facteurs endogènes à la personne, c’est-à-dire qui viennent de l’intérieur, qui sont liés au fonctionnement psychique de la personne

Que faire quand on souffre de dépression ?

  • tout faire pour en parler à quelqu’un
  • se rapprocher  d’un professionnel de la santé, médecin ; psychiatre, psychologue, psychothérapeute pour une meilleure orientation ; avoir un bon diagnostic  et être informé des solutions qui pourraient vous aider
  • accepter que  c’est  une maladie, une vraie comme tant d’autres et qui a besoin d’être traitée pour retrouver un mieux être
  • suivre un traitement à base de psychotropes et/ou d’une psychothérapie en fonction de la sévérité de la dépression
  • avoir beaucoup de volonté et faire beaucoup d’efforts aussi petits soient ils pour vous (ils ont toute leur valeur) pour suivre son traitement
  • savoir que sans accompagnement ; votre état ne pourra  que s’aggraver
  • ne pas abandonner

Comment vivre avec un proche qui souffre de dépression ?  Le rôle de la famille, l’entourage ; les amis

  • Accepter et comprendre que c’est une MALADIE !! Pas une faiblesse ; un caprice ou la paresse, cela n’a rien à voir avec le fait d’être croyant ou pas
  • faire preuve de beaucoup de patience , d’amour et de persévérance ; ce n’est pas évident comme situation et la personne ne fait pas exprès.
  • encourager le proche à aller consulter ; à respecter ses rendez vous
  • réajuster ses attentes par rapport  à l’état actuel des choses et non par rapport à l’image passée de la personne, par ex, on n’attend pas d’une personne qui souffre d’une fièvre typhoide par ex ; qu’elle fasse les courses ou qu’elle se rende à son lieu de service ! On fait tout pour l’encourager à faire ce qui va l’aider à se remettre sur pied. Les « c’est faire une petite chose comme ça qui te dépasse ? Bouge-toi ? Même te laver ? » sont contre productifs et renforce encore le sentiment de honte et de culpabilité ressenti ; et nourrit l’état dépressif de la personne
  • encouragez et valoriser le moindre petit effort  que la personne fait dans le bon sens (en se rappelant que l’action la plus banale pour vous lui coûte un effort surhumain)
  • l’encouragez petit  à petit  à reprendre les activités qui lui faisaient plaisir ou lui en proposer de nouvelles, malgré les refus
  • ce sera dur ; mais ne vous oubliez pas, n’oubliez pas de vivre pour prendre un peu de distance et vous recharger émotionnellement parce que c’est très épuisant et  puis vous n’êtes  pas son médecin !
  • évitez les remarques blessantes ; les critiques et les humiliations qui vont encore davantage renforcer le sentiment de dévalorisation et de culpabilité que le dépressif ressent quasiment tout le temps, et augmenter son isolement
  • n’abandonnez pas !

La dépression est aussi à mon avis un signal fort que votre esprit vous envoie pour vous dire que votre manière de fonctionner jusque là n’était pas saine et qu’il faudrait absolument l’améliorer pour pouvoir s’en sortir. Beaucoup de courage à toutes les personnes qui passent par là, aux proches aussi; le rétablissement peut être long, difficile, douloureux, en dents de scie; mais ça reste possible quand on est pris en charge le plus tôt possible. Une fois qu’on n’y arrive, on comprend l’importance de faire des choses pour soi même, des choses qui nous font réellement du bien et on fait plus attention à sa santé mentale

Prenez soin de vous, Samuella Mon Psy Online.

Tags : dépression, trouble dépressif, maladie mentale, suicide, psychiatre, psychotropes, psychologue, psychothérapie.

Crédits photos: Unsplash

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Suicide : En finir avec ses jours…Faiblesse ou Détresse?

Dans la rubrique des faits divers…

Un jeune homme assassine sa fiancée et se tue ensuite ; un militaire camerounais se donne la mort à Salak ; une jeune fille se suicide au quartier Nsam ; une autre  tente de se suicider après son échec au BEPC ; une femme saute du pont de la Dibamba avec son bébé dans les bras ; un médecin généraliste est retrouvée pendue dans sa chambre à Bertoua … Eh oui ! Longue est la liste d’histoires de suicide comme celles-ci qui peuplent malheureusement la rubrique des faits divers de nos médias camerounais. Des faits divers !! C’est à ça que se réduisent ces tranches de vie interrompues, voire brisées.

Le suicide puisque c’est de ça qu’il s’agit, n’ayons pas peur de le dire est un triste fait, un tueur silencieux qui fait beaucoup plus de victimes que les guerres et les génocides selon l’OMS. Selon cette dernière ; toutes les 40 secondes, une personne se suicide et toute les trois secondes, une autre essaie d’en finir avec sa vie. OUI ; oui vous avez bien lu ! Toutes les 3 secondes ! Vous imaginez ? C’est grave ! Et ça ; c’est pour des cas qui ont été répertoriés,  disons-nous  bien que tout autour de nous, dans les maisons ; dans les familles ; ça arrive encore et encore et on n’en entend peut être parler que le jour où le pire arrive.

En général,  ce qu’on entend dire de la personne qui s’est suicidée ou qui a essayé de le faire, c’est qu’elle est « lâche ; faible ; égoïste ». Il existe peut-être une part de vérité dans toutes ces  explications, mais l’autre majeure partie de la réalité est toute autre. En effet, on ne parle presque jamais de la souffrance de ces personnes, de leur état d’esprit ; de leur santé mentale. La plupart du temps, on ne voit que l’acte posé, ses implications ; le mystère autour, le scandale ; le regard des autres sur la famille.

Le suicide, pourquoi ?

 Souffrance, douleur ; mal être profond ; tristesse ; solitude ; détresse, désespoir et fatigue sont le ressenti des personnes qui arrivent à penser au suicide. Evidemment, elles se sentent mal dans leur peau , il est donc tout à fait clair que si une personne en arrive à avoir idées suicidaires ; c’est vraiment qu’il y a quelque chose qui ne vas pas ; mais alors pas du tout.

Alors, qu’est ce qui cause ce mal-être chez l’autre ?  Qu’est ce qui peut bien justifier qu’un individu ne veuille plus vivre ?

De manière générale, s’il est vrai qu’il n’existe pas de cause précise à l’origine des idées suicidaires chez quelqu’un, il faudrait tout de même relever des facteurs de risques, des terrains propices qui pourraient conduire au suicide. C’est par exemple :

  • une maladie mentale comme la dépression ; le trouble bipolaire ou une schizophrénie. La souffrance causée par ces maladies  est très difficile à vivre pour la personne affectée
  • un état de stress post traumatique chez un militaire par exemple dont l’esprit ne supporte pas les horreurs de la guerre après sa mission
  • des difficultés à entretenir des relations personnelles et amoureuses stables à long terme
  • des pertes significatives dans la vie de la personne (décès d’un être cher, perte d’un emploi ; rupture amoureuse ; divorce)

En milieu jeune ; ça pourrait être :

  • violences familiales ; maltraitance ; abus sexuels
  • harcèlement scolaire ; intimidation ; cyber intimidations avec des diffusions de vidéos humiliantes pour la victime par exemple.
  • une douleur physique ou émotionnelle grandissante et insupportable ; aggravée par le sentiment d’être seul et sans soutien
  • une maladie chronique qu’on n’accepte pas et avec laquelle on va devoir dorénavant vivre
  • une grossesse non désirée chez la jeune fille avec toutes les connotations négatives qu’on a ici chez nous, particulièrement au sein de la famille camerounaise.
  • addiction aux drogues

Pour toutes ces raisons, vous verrez que ce ne sont pas toujours les mêmes causes qui produisent les mêmes effets,  mais ce sont des potentiels  déclencheurs chez des personnes fragiles.

Maria Fabrizio for NPR

De ce fait, l’entourage doit être attentif  à l’adulte ; à l’enfant avec lequel il vit. D’autant plus, qu’ici chez nous, on n’a pas la culture de laisser un mot, une lettre avant le passage à l’acte pour expliquer son geste. Ainsi, la famille est encore plus en état de choc ; plus dans le désarroi devant la disparition de la personne, se demandant comme elle n’a rien vu venir ; se reprochant de n’avoir pas fait çi ou ça …Même si par le passé, on n’a pas pu empêcher le pire, on peut désormais savoir ce qui devrait attirer notre attention et nous faire réagir pour venir en aide à la personne.

Quelques signes avant-coureurs…

Alors, j’ai souvent entendu au sein de l’entourage ; on savait qu’elle ne se sentait pas bien ; mais de là à se suicider ! Elle n’a rien montré ; rien n’a changé chez elle on ne comprend pas ! Et pourtant, la personne peut présenter les signes suivants :

  • une baisse d’interaction avec la famille et les amis, l’isolement ;
  • tristesse qui s’installe dans la durée ;
  • perte d’intérêt pour les choses qui nous faisaient plaisir ;
  • amotivation, manque d’énergie ; troubles du sommeil, perte ou prise de poids ;
  • allusions régulières à la mort ou au suicide dans les causeries ou par écrit ;
  • comportements à risque (abus de substances, drogue ; alcool ; rapports sexuels non protégés, partenaires sexuels multiples) ;
  • perte de l’estime de soi et dévalorisation (se sentir nul ; inutile ; incapable, avoir l’impression de ne rien réussir ou de ne rien accomplir, avoir le sentiment de ne compter pour personne) ;
  • avoir en sa possession des moyens létaux comme les pesticides ; javel ; pétrole, médicaments ;
  • des antécédents de tentative de suicide ;
  • la mise en ordre de ses affaires ; ou le partage de ceux-ci à d’autres personnes

Il faut cependant relever qu’une personne suicidaire ne présente pas forcément des signes d’abattement ou de morosité, souvent une hyperactivité et une énergie débordante (sortir tous les soirs ou se jeter à corps perdu dans  le travail) peuvent aussi masquer un profond désespoir.

Prévention: que faire pour aider ?

C’est vrai qu’à première vue ; on pourrait penser que parler de suicide avec une personne suicidaire va encore lui donner plus de mauvaises idées ! Au contraire, cela lui permettrait d’évacuer au fur et à mesure les sentiments qui la maintiennent dans cet état d’esprit ; et de prendre un peu de distance par rapport à la confusion qu’elle ressent. Et d’un autre côté ; cela nous permettrait (entourage ; proches) d’évaluer le risque de suicide et le danger que court la personne.

  • Il faut commencer par en parler, n’ayons pas peur de prononcer le mot suicide, d’aborder le sujet avec la personne. Dites-vous bien, que si elle envisage cette solution face à ses problèmes, ça veut dire qu’elle doit être prise au sérieux.
  • Etre à l’écoute de la personne sans jugements, reconnaître sa souffrance lui permet réduire le sentiment de solitude qu’elle ressent et la soulage un peu du poids de sa douleur
  • Ne pas tourner autour du pot ; poser directement la question en essayant d’avoir plus de détails (depuis quand elle y pense ? comment elle compte s’y prendre ?). Lui manifester de l’intérêt lui permet de voir qu’elle n’est pas seule et nous permet de saisir l’ampleur de sa détresse.
  • N’oublions pas que les tentatives de suicide sont des appels au secours ; soyons attentifs et essayons de convaincre la personne de demander de l’aide professionnelle le plus rapidement possible.

Aux proches qui ont vécu une tentative de suicide ou un suicide.

Avec le stress causé par les temps qui deviennent de plus en plus difficiles et les charges du quotidien ; il n’est pas toujours évident de voir tous les signes évoqués plus haut chez un enfant ou un adulte.

Tout d’abord, se sentir coupable est normal face à une épreuve pareille ; les « si j’avais vu ; j’aurai dû » ne peuvent plus rien changer. Il ne sert à rien de se blâmer ou de chercher un coupable pour quelque chose  qu’on n’aurait pas pu contrôler ; pour quelque chose qui n’avait pas forcément un lien avec nous ou qui n’était pas contre nous.

Ensuite, on se doit par contre d’être plus attentifs ; d’être plus disponibles et plus ouverts ;  de chercher de l’aide le plus tôt possible ; de faire attention à ce qu’on dit ou à ce qu’on fait face à nos enfants et face à nos proches ; parce le mal être n’est pas toujours visible et on ne peut pas savoir ce que l’autre traverse.

A toi qui y pense…

Oui, toi qui est en train de lire cet article ; toi qui souffre ; qui te sent mal dans ta peau ; qui n’en peux plus de faire semblant de sourire et qui n’y arrive plus parce qu’à l’intérieur tu te sens brisé (e) ; épuisé (e) ; toi qui te dis que ce serait tellement mieux de ne plus rien ressentir ; de ne plus être un fardeau pour personne ; de s’endormir et de ne plus se réveiller…Oui toi qui pense à la mort comme solution à tous tes problèmes.

Saches que tu n’es pas seul(e), tu comptes pour ta famille, ton entourage a encore besoin de toi ; il y a d’autres solutions ; il y a de l’espoir. Je ne sais pas ce que tu traverses, ni prétendre savoir à quel point c’est dur,  mais je sais que si tu es encore là ; c’est que tu as tenu bon malgré tout. On meurt tous un jour ; c’est un passage obligé ; mettre fin à tes jours sera peut-être un point final à toute la souffrance que tu ressens ; mais c’est sûr que t’ôter la vie t’enlèvera toutes les possibilités que tu as de de te sentir mieux et de vivre quelque chose de différent, de meilleur.

Ne reste pas seul ,  parles en à quelqu’un ; demande de l’aide ; permet à l’autre d’être là pour toi ; de te tenir la main comme tu l’as fait pour lui. Accroches toi…

S’il est vrai que nous n’avons pas encore de centre d’écoute ou de ligne téléphonique pour aider de manière efficace les personnes suicidaires, nous avons des amis ; de la famille ; des proches et quelques professionnels de la santé qui ne demandent qu’à aider. Alors, parents ; frères et sœurs, amis ; collègues de travail ; personnel soignant dans les hôpitaux ; communauté religieuse ; administrateurs de page sur les réseaux sociaux ; soyons vigilants et attentifs parce que c’est possible de prévenir le suicide et d’aider la personne concernée à retrouver l’envie de vivre.

Prenez soin de vous… Samuella Mon Psy Online.

Mots clés: suicide, détresse psychologique, mal-être, soutien psychologique, prévention du suicide

Crédits photos : Unsplash

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