Prenez soin de vous ! Episode 11- Le trouble psychosomatique: quand le corps appelle à l’aide.

Résumé

Coucou !

C’est mercredi, et comme promis, on partage un sujet pour nous aider à nous sentir bien dans notre corps et dans notre esprit. Une autre manière de prendre soin de sa santé mentale, c’est de s’informer et s’éduquer sur les différents types de troubles qui peuvent survenir quand la mal-être psychologique se prolonge. Aujourd’hui, on va donc s’intéresser au trouble psychosomatique. C’est un malaise physique causé ou aggravé par une souffrance psychologique. Vous comprendrez en écoutant, pque bon nombre de douleurs corporelles sont en fait la conséquence d’une grande détresse psychologique.

Dans ce 11 e épisode, vous verrez que finalement, la santé mentale mentale peut être très physique; et que la santé c’est un esprit sain dans un cops sain. Ecoutez plutôt…

Vous pouvez réécouter l’épisode précédent ici ou encore l’épisode 0 qui explique les motivations derrière ce podcast.

Vous avez une question, un avis, une suggestion de sujet à aborder, n’hésitez pas à partager avec nous en commentaires.

Bonne écoute et à Mercredi prochain.

Tags : podcast, psychologie, santé mentale, trouble psychosomatique, somatisation, rapports corps esprit , Cameroun, Episode 11

Musique : IKSON, perfect. Habillé par Rodrigue FOKOU ( Merci !)

Crédits photos : Ramez Nassif, Unsplash.

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Je suis Samuella NOUMEDEM, psychologue clinicienne basée à Douala au Cameroun et je réponds au +237 679972937. Cliquez ici pour me retrouver sur Whatsapp : wa.me/237679972937.

Le trouble psychosomatique: quand notre corps exprime ce qu’on ressent…

Aperçu…

Ca peut commencer par une migraine, un mal de dos, des douleurs diffuses dans les  jambes. Souvent, c’est plutôt un mal d’estomac, des difficultés à digérer ; une constipation ou une perte de l’appétit qui s’installent. Parfois ; on se retrouve avec une insomnie, une baisse de la libido et  des problèmes de peau qui reviennent encore et encore.

Ensuite, on fait le tour des hôpitaux; on fait des examens dont les résultats n’expliquent pas  ce dont nous souffrons et malgré le traitement pris à répétition, on ne trouve pas  le rétablissement. C’est de cette manière que l’inquiétude grandissante, ne comprenant pas ce qui nous arrive, on se met à penser à diverses hypothèses, les unes les plus angoissantes que les autres. Dans la plupart des cas ; le côté médical n’ayant rien révélé, l’esprit commence à nous jouer des tours ; on se met à penser au « village » ; à l’église et à les tenir pour responsables.

Très rarement, on songe à explorer l’autre partie de nous qui est peut-être en souffrance et qui pourrait être à l’origine de tout cela : notre esprit qui bien souvent et même trop souvent saigne, pèse et ensuite fait douloureusement réagir le corps. Avez vous déjà entendu parler d’un trouble psychosomatique?

Qu’est ce que c’est ?

Venant du grec « psukè », esprit et « soma », corps ; un trouble psychosomatique désigne un maladie physique causée ou aggravée par un mal-être psychologique, des difficultés sur le plan émotionnel et cognitif. De manière générale, on utilise le mot psychosomatique pour décrire les effets de l’esprit sur le corps. De ce fait, la détresse psychique affecte notre santé physique ; et la plupart du temps, on n’a pas conscience du fait qu’il y a un lien entre  notre état d’esprit et nos malaises physiques. On ne voit pas par exemple, la relation qu’il y a entre la situation amoureuse dans laquelle on se sent étouffé(e) à cause du manque de dialogue, de respect ; et cette sensation douloureuse d’oppression que l’on ressent souvent au niveau du thorax, ou encore le lien qu’il y a entre les convulsions non épileptiques de cette jeune ado et le fait qu’elle ne sache pas qui est son père par exemple. Malheureusement ce trouble reste sous-diagnostiqué, à cause de l’ignorance et des symptômes physiques qui sont mis en avant au détriment de la souffrance psychologique derrière.

Pourquoi ?

Tout d’abord et l’on ne le répètera jamais assez, l’esprit et le corps sont liés ! Depuis l’étape embryonnaire, notre  système nerveux provient de la même origine que d’autres structures comme la peau ou les  différentes barrières avec l’extérieur  telles que le tube digestif ou les bronches. Ainsi donc, le système nerveux et le système immunitaire sont enchevêtrés sur le plan anatomique.

Par ailleurs, lorsque l’intégrité du psychique est menacée par des tensions internes ; il existe une sorte de mécanisme qui se met en place pour se protéger de la souffrance psychologique ressentie en transférant tous les affects négatifs sur le somatique ; le corps (difficile quand on n’est pas conscient du stress auquel on est soumis). C’est ce processus qu’on appelle en psychologie « somatisation »ou encore « conversion ». C’est comme si l’esprit transformait chaque émotion négative ou tension accumulée en un symptôme physique précis.

Ainsi, tout ce qui est vécu comme négatif sur le plan psychologique (non-dits, tabous ; secrets, frustration, colère, traumatismes, blessures émotionnelles, impuissance, relations conflictuelles ; toxiques ou abusives) génère un stress constant qui affaiblit l’immunité,  rendant  la personne vulnérable et l’organisme sensible aux inflammations à cause de la production élevée de corticoïdes.

Inversément, il y a aussi des maladies physiques qui mettent le moral à rude épreuve : cancer, VIH/SIDA, maladie chronique, ceci pouvant aggraver les symptômes observés. Et bien évidemment, les plaintes médicales inexpliquées peuvent aussi avoir une origine culturelle, traditionnelle ou spirituelle.

Ce qui doit attirer notre attention…

A partir de tout ce qui a été dit plus haut, on comprend donc que les symptômes vont apparaître au niveau le plus sensible de l’organisme ; voilà pourquoi ils sont aussi variés que les personnes qui en souffrent : rhumes ; migraines ; perte ou prise de poids ; troubles du sommeil…

Il faut aussi relever que l’expression des symptômes sera favorisée ou inhibée par la société, la culture qui perçoit le fait de dire ce qu’on ressent comme une faiblesse,  une réalité propre à l’Occident ou encore dans certains cas comme un mépris. A partir du moment où les consultations médicales n’ont pas donné d’explications plausibles aux maux physiques que nous ressentons, il faut envisager la piste psychologique.

L’expression des troubles psychosomatiques se fera sous trois principales formes :

  • somatisation : expression d’une souffrance psychologique à travers des plaintes corporelles ; exemple : une angoisse permanente qui se traduit  par des palpitations
  • conversion : absence d’une maladie biologique pouvant justifier présence de symptômes physiques tels que stupeur, fugue, état de transe ; convulsion, ventilation, associés à un facteur stressant) ; exemple : c’est souvent le cas  de jeunes filles qui « tombent » dans les lycées ici chez nous
  • dysmorphophobie : obsession concernant un défaut imaginaire de l’apparence physique ou préoccupation démesurée par rapport à un réel défaut physique ; exemple : On commence à se sentir « gros.se. » à chaque fois qu’on se  sent mal dans sa peau ; ou alors à vouloir  maigrir à tout prix malgré le fait qu’on commence à avoir la peau sur les os.

Ainsi, tout état de mal-être psychologique tel que l’angoisse, la détresse ; le stress ; la panique ; l’anxiété ; la mélancolie, la colère refoulée; peut se traduire en douleurs corporelles diffuses ; maux de tête ; vertiges ; troubles du sommeil, de l’appétit ; fatigue chronique ; troubles gastro-intestinaux ; affections dermatologiques ; troubles sexuels pour ne citer que ceux -là…

Quelques exemples de troubles psychosomatiques

  • reflux gastrique ; ballonnements, constipation ; troubles digestifs (mauvais transit) ; syndrome du côlon irritable : ici c’est le foie, le côlon ; l’intestin qui sont les organes cibles des névroses
  • affections cutanées, chute de cheveux ; dartre ; acné ; aphtes favorisées par le stress, l’angoisse ; émotivité, contrariété
  • céphalées, hypertension ; risque d’infarctus du myocarde, causées par une production élevée d’adrénaline
  • anorexie, boulimie ; obésité, alcoolisme causés par un dérèglement émotif
  • faiblesse de l’érection ; vaginisme souvent aggravés par des difficultés relationnels
  • chez l’enfant, on pourra avoir des troubles du sommeil ; troubles de l’appétit, problèmes de peau à répétition

Comment s’en sortir ?

Même si il est vrai que l’effet destructeur d’une mauvaise gestion de nos émotions négatives sur notre corps n’est pas toujours immédiat, rendant plus difficile le diagnostic des troubles psychosomatiques ;il est possible de se soigner . Et ce n’est pas parce que ça vient de l’esprit que ce n’est pas réel; et que la personne n’en souffre pas. Il faut :

  • comprendre et accepter l’influence de nos émotions sur la santé physique
  • se faire consulter par un médecin et avoir un traitement médical pour atténuer les symptômes physiques
  • faire une psychothérapie pour apprendre à mieux gérer ses émotions de manière à ce que le psychisme puisse supporter ses propres tensions
  • Etre à son écoute pour aider à déceler les causes psychologiques
  •  pratiquer  des activités de relaxation pour relâcher le corps
  • personnellement, ne pas négliger sa santé mentale et le pouvoir des émotions surtout lorsqu’elles sont refoulées
  • bien dormir
  • lutter contre le stress
  • pratiquer la diète médiatique : faire le tri dans le flot d’informations qu’on reçoit et privilégier celles qui nous apaisent
  • faire un travail sur ses traumatismes et ses blessures d’enfance
  • savoir poser ses limites
  • s’éloigner des personnes toxiques et améliorer ses réponses émotionnelles face aux situations difficiles

Dans la plupart des cas, lorsque la personne est bien accompagnée et surtout lorsqu’elle comprend l’influence de son état d’esprit sur sa santé physique; elle commence à se sentir mieux. Vous voyez donc que ces malaises physiques sans explication médicale ne sont pas toujours d’origine mystique! L’illustre Sigmund Freud a dit : « Les émotion refoulées ne meurent pas. Elles sont enterrées vivantes et reviendront plus tard de la plus laide des  manières »

Prenez soin de vous, Samuella Mon Psy Online.

Mots clés : trouble psychosomatique, somatisation, émotions, rapports corps esprit, psychothérapie.

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Je suis Samuella NOUMEDEM, psychologue basée à Douala au Cameroun et je réponds au +237 679972937Cliquez ici pour me retrouver sur Whatsapp : wa.me/237679972937

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Témoignage : J’ai vécu avec un père toxique…

Comme beaucoup j’ai grandi loin de mon père, mais contrairement à Singuila, je n’ai pas cultivé de colère et je m’en suis plainte un peu quand même, intérieurement, quand j’étais petite. Et extérieurement plus tard quand il est revenu. Avec un petit peu de colère. 

OK, commençons par le début.

Je suis née au sein d’un couple hétéro marié, qui avait déjà une fille, dont je suis la cadette. Je sais, dit comme ça c’est un peu… mais c’est exactement ça. J’adorais mon père, je vous le dis d’emblée. C’était genre ma mère m’achète un super truc et si quelqu’un me demandait qui me l’avait acheté je disais avec passion que c’était mon père. Ou s’il nous a emmenées UNE fois au cinéma, moi, je cultivais l’idée qu’il nous emmène SOUVENT au cinéma. Bref, vous voyez le genre. Alors, mon père n’était pas très présent, il se déplaçait souvent. Et puis un jour, il est parti en voyage et…il n’est pas revenu .J’avais 5 ans, ma petite sœur venait de naître. Des huissiers sont venus nous faire sortir de notre maison en catastrophe, un jour alors que ma mère était sortie pour le premier vaccin de ma petite sœur. Bon, ils l’ont quand même attendue.

Nous sommes allées vivre chez mes grands-parents maternels, ma mère, mes sœurs et moi. Ma mère ne travaillait pas à cette époque, mon grand-père un brave et adorable intellectuel, paix à son âme, était commerçant, il vendait des babouches en plastique, la générosité était presqu’un défaut chez lui. Ma grand-mère, une dynamique femme forte et authentique, paix à son âme aussi, était femme au foyer. Elle  cultivait son champ, vendait la banane mûre et les ‘’miondos’’ qu’elle faisait elle-même pour joindre les deux bouts. Nous avons eu une enfance paisible auprès d’eux et par la grâce de Dieu, nous n’avons jamais manqué de rien. Ma mère, une vraie battante a retroussé ses manches et aligné jobs et petit commerce pour que nous allions à l’école, et que nous ayons toutes nos fournitures.

Le retour du « père » prodigue.

Dix ans plus tard, j’étais en classe de 2nde. Je suis rentrée de l’école un jour, Il n’y avait encore personne à la maison, ma mère avait trouvé un emploi stable depuis quelques années et rentrait en soirée. J’étais avec une camarade qui était venue m’emprunter un livre, pendant que je cherchais le livre pour lui donner, j’ai entendu frapper ; je suis allée ouvrir, et … c’était lui ! Mon père était là, devant le portail. Je lui ai évidemment sauté dessus après avoir crié ‘’papa’’, j’étais trop contente. Je l’ai fait entrer, et comme il tenait un sac, je lui ai demandé s’il restait, il a dit oui. J’ai rapidement remis le livre à ma camarade qui est partie. J’ai mis la Tv en marche, lui ai proposé ce qu’il y avait à manger et je suis allée apprêter la chambre ou il passerait la nuit (il y’avait une chambre inoccupée à l’extérieur).  Mes sœurs sont rentrées tour à tour, ensuite ma mère en début de soirée et un peu plus tard ma grand-mère. A cette époque mon grand-père était déjà décédé. Il y’a eu une longue discussion entre les adultes dont nous les enfants n’avons jamais rien su.

A partir de là, nous avons sans autre forme de procès, commencé à vivre ensemble. Et le voile a très vite fait de tomber. Je vais être brève. Il était extrêmement négatif, par exemple la toute première semaine il m’a demandé de lui faire une lessive. J’ai pris ses vêtements, et je les ai lavés, avec tout mon amour. Grand fut mon choc de recevoir un pétage de plomb épique en guise de remerciement, à cause d’une petite déchirure apparue sur son pantalon. Selon lui, « j’ai sciemment déchiré son pantalon, pourquoi je suis mauvaise comme ça, je suis même quel genre d’enfant, si je ne voulais pas laver je n’avais qu’à dire, d’ailleurs que je ne touche plus à ses vêtements ». Waouh! J’étais sans voix. Il n’a m’a même pas voulu me laisser m’exprimer. Et la véhémence avec laquelle il affirmait sa version. C’était à croire qu’il y avait un autre problème. C’est fou comme dans une situation, il avait le don d’aller chercher la pire explication possible et s’y accrocher mordicus. Il avait toujours raison. Avec lui ce n’était pas possible de discuter, littéralement. Toujours entrain de vouloir créer un problème. Soit on est d’accord avec lui… soit on est d’accord avec lui.

Entre incompréhension, choc et désillusion…

Assez rapidement l’ambiance a commencé à changer à la maison. Il était envahissant, adepte des jeux de hasard. PMUC, parifoot par la suite et etc. Il monopolisait la télévision du matin au soir et du soir au matin, sans exagération. Il nous empêchait d’étudier: Le salon qui n’était pas grand nous servait de pièce d’étude et ce n’était pas possible d’être concentré avec le téléviseur en marche.  Quand j’ai compris que pour pouvoir étudier j’allais devoir me lever en pleine nuit parce que c’est à ce moment qu’il n’était pas devant la télé, il a commencé à se lever à 3h du matin pour regarder la télé. Il passait ses journées à la maison, mangeait tout ce qu’il y’avait à manger sans égard pour nous qui allions rentrer de l’école, même pas pour ma petite sœur. Ma grand-mère laisse un truc au frigo ; il prend et quand elle vient se rendre compte que ça a disparu elle me gronde devant lui, il ne dit rien et se moque. Bien sûr, Il ne participait à aucune tâche, aucune charge, rien du tout. Ça devenait insupportable.

J’avais l’impression d’être la seule à vivre ce cauchemar parce que je refusais de me taire, et c’est moi qu’on grondait, quand j’essayais d’attirer l’attention sur son comportement. Ma mère ne prenait jamais ma défense, mais toujours la sienne : c’est ton père, tu dois le respecter. Elle a commencé à perdre de l’argent. Il n’y avait pas à chercher de midi à 14h, pour moi c’était clair et net. Nos livres de classes ont commencé à disparaitre. Très très clair et net. Je savais que c’était lui. Mais quand je l’ai dit ma sœur m’a regardé comme si je venais de blasphémer. Une longue liste d’autres effets s’est ajoutée au dossier des disparitions petit à petit. J’avais vraiment l’impression que j’étais la seule à le voir. Ma mère s’est mise à accuser un cousin à nous qui vivait pas loin et qui passait beaucoup de temps à la maison DEPUIS DES ANNEES dans la paix. Elle lui a donné (à mon père) de l’argent pour inscrire ma petite sœur à la rentrée, pour soit disant ’’l’impliquer’’, Il ne l’a pas fait.

Quand je préparais mon probatoire, à l’approche de l’examen un soir je n’en pouvais plus de cette histoire de télé qui m’empêche d’étudier : j’étais assise je travaillais dans le calme ; il est venu mettre la télé et a haussé le volume. Ma mère était aussi assise au salon, je la regarde, elle ne fait rien. J’insiste du regard, rien. Je me suis levée et je lui ai demandé s’il peut éteindre la télé, que je suis entrain d’étudier, je prépare mon examen. Il s’est levé et m’a criblé de gifles, jusqu’à me renverser. C’est quand je tombe que ma mère lui dit ‘’laisse comme ça’’.  Un 24 décembre, ma petite sœur qui devait avoir 12ans, avait une sortie avec sa chorale, ils devaient chanter dans une autre église de la ville et elle l’avait dit à notre mère, je n’étais pas au courant et ma sœur ainée non plus. Leur monitrice avait loué un car pour le transport des enfants et devait ramener chaque enfant à son domicile au terme de la soirée. Ma mère a oublié. Ce jour-là, ma petite sœur s’est apprêtée et est allée à son programme. Vers 20h ma mère commence à nous appeler, où est votre sœur ? N’ayant aucune idée je commence à appeler ça et là, ma sœur aussi, et vers 21h la monitrice appelle donc ma mère (et c’est là qu’elle se rappelle) en ramenant ma petite sœur pour s’excuser  du fait que le retour ait pris un peu plus de temps que prévu, ma petite sœur descendait la toute petite piste qui menait à la maison que mon père est sorti et l’a battue comme un bandit, coups de poing et tout. Malgré le fait que la monitrice a appelé pour justifier le retard. Et ma mère n’est pas venue l’arrêter.

Ma grand-mère  est décédée quelques années plus tard et nous avons dû déménager, pour un appartement. Ma mère avait désormais plus de charges, loyer, eau et électricité (ce qui n’était pas le cas chez mes grands-parents) ma sœur ainée et moi à l’université, et ma petite sœur au lycée. L’atmosphère de plus en plus pourrie, on essayait de vivre dans la paix. Je l’évitais comme la peste. Zéro discussion. Bonjour / bonsoir. Ma sœur ainée et moi faisions des économies pour payer le câble, qu’on ne regardait presque pas. Une fois je ne sais plus à l’occasion duquel de ses emportements il m’a demandé de ne plus lui adresser la parole. Et je ne l’ai plus fait. Pendant un an. J’avais plus à me forcer à lui dire bonjour /bonsoir. Je pouvais l’ignorer royalement sans qu’on ne me prenne la tête. Hourra. Mais hélas. La réalité, toujours là pour vous assommer. Ma mère continuait de perdre de l’argent, entre autres choses. On le voyait même souvent en cachette fouiller dans ses affaires.

Une fois, on nous a coupé la ligne d’électricité sans crier gare, quand je vais à l’agence d’électricité pour essayer de savoir pourquoi, j’apprends que nous avons plus de six mois d’arriérés. Dépassée, j’appelle ma mère pour comprendre comment ça se fait, c’est là que j’apprends que depuis tout ce temps elle lui donne l’argent pour régler les factures.ET LE LOYER. On parle du gaz aussi ?passons. Quand j’ai dit à ma grande sœur qu’il fouillait nos chambres elle m’a regardé comme si j’avais dit une abomination. Mais je le savais. Un jour j’étais enfermée dans ma chambre, et il a dû se croire seul parce qu’il n’y avait personne d’autre. Je l’ai entendu entrer dans la chambre de ma petite sœur qui était consécutive à la mienne, vider sa petite caisse d’économies en bois, et ressortir. C’était affreux. Ma mère devenait aigrie, amère, négative. Elle s’emportait pour un rien, sur nous bien évidement.

A plusieurs reprises, ma grande sœur a essayé d’organiser une assise familiale entre nous, pour essayer de je ne sais même pas, faire quelque chose. Mais ça ne servait à rien, on ne faisait que gratouiller l’abcès, au lieu de le percer et extraire tout le pus qui avait déjà envahi partout. Personne ne voulait dire la vérité, du coup à chaque fois je me levais et je partais. Et on me prenait la tête pour ça, pour le fait que je ne voulais pas manger à table avec lui; ET pour un tas d’autres raisons qui me donnaient envie de hurler ‘’je ne peux pas faire semblant, je ne suis pas comme vous, je n’y arrive pas’’. Tellement de choses se sont passées, tellement…

Quand mon corps a commencé à parler…

En 3e année de fac, j’ai commencé à me sentir mal dans ma peau. J’étais très triste, déprimée, je me sentais grosse, j’étais très mal.  J’ai entrepris de perdre du poids, mais je ne me sentais pas mieux, au contraire. J’ai commencé à avoir la digestion difficile, puis très difficile. Remontées acides aigues et incessantes, ballonnements constants, c’était infernal. Un oncle naturopathe m’a prescrit une série de médicaments de très bonne qualité, tout à fait indiqués pour mes symptômes qui m’ont grandement soulagé mais à très court terme. Mon ventre s’est ensuite mis à gonfler et c’était douloureux.

Je suis allée consulter un gastro-entérologue qui m’a fait une série d’examens (radio, échographie) qui ont n’ont rattaché aucune cause à tout cela. A l’époque, un proche dans mon entourage a suggéré que tout ce mal être dont je souffrais pouvait avoir une cause psychologique. J’en ai parlé à mon gastro-entérologue, qui a limite rigolé, et dit que ce n’est pas du  sérieux ça, qu’il ne me conseille pas de m’embarquer là-dedans.  Il m’a néanmoins prescrit un traitement, que j’ai également suivi. Sans grand succès.

A l’époque, Il n’y avait pas de psychologue dans le coin que je pouvais consulter, mais une psychiatre. Je suis allée la voir. Après la première séance elle a demandé à voir mes parents, et ils sont venus. Tous deux. Je sais, même moi je n’y croyais pas. Ce jour, quand ma mère est rentrée, elle m’a dit que la psychiatre leur a dit que c’est mauvais pour ma santé de vivre avec eux, que c’est leur’’ histoire’’ bref, toute cette histoire qu’on vit qui est en train de me rendre malade. Elle m’a demandé s’il y a quelqu’un dans la famille avec qui je peux aller habiter, que j’y réfléchisse et que je lui dise. Je lui ai dit non, que ça va aller, je ne vais pas sortir d’une sorcellerie pour aller entrer dans une autre. Lui par contre n’a fait aucun commentaire.

La douloureuse,mais salutaire acceptation de la réalité…

Au terme de la deuxième séance, j’ai eu l’impression qu’on m’a ôté un poids immense, sérieux, j’ai eu comme une révélation. Façon de parler. Nous avons juste discuté, mais j’ai pris conscience de certaines choses qui ont fait toute la différence par la suite. J’ai pris conscience que tout ça  était vraiment, VRAIMENT derrière mon mal être, je veux dire, vraiment quoi. J’avais effectivement remarqué que l’atmosphère était malsaine à la maison, oui, comme un éléphant au milieu d’une pièce, difficile de louper.  Mais que c’est ça qui me rendait malade, ça non. Mais encore, que ça m’affectait autant parce que j’aimais TOUJOURS beaucoup mon père. Quand elle a dit ça, j’ai vraiment eu l’impression que le temps s’est arrêté, parce que en toute honnêteté, c’était pas du tout de l‘amour que je ressentais le concernant. Enfin j’ai réalisé que je pouvais faire quelque chose. Je ne pouvais pas changer cet environnement dans lequel je vivais pour l’instant, mais je pouvais changer ma façon de réagir à tout cela. ET Ça m’a suffi. Juste deux séances. A partir de ce jour, et chaque jour par la suite, j’ai entrepris ce travail sur moi pour m’aider à m’élever au-dessus de tout ça. C’est un combat émotionnel et psychologique de longue haleine, c’est vraiment petit à petit, surtout quand on reste dans le même environnement et que les mêmes choses, voire pire continuent de se produire.

Un jour, où cette fameuse assise a eu lieu et que  je lui ai dit tout ce que j’avais dans le cœur depuis toutes ces années, ce que tout le monde avait peur de lui dire.  Quand j’ai fini, son visage était rouge et déformé de colère, sans exagération. Et quand je l’ai vu bondir du fauteuil j’ai senti que si je ne bouge pas ça va mal finir, j’ai à peine eu 3 secondes pour m’enfermer dans la première pièce venue. IL a essayé de défoncer la porte de son poids, en hurlant. Mes sœurs se sont fait mal en essayant de l’arrêter, il leur a donné des coups. Ma grande sœur est allée alerter un voisin pour venir l’arrêter. Ma mère n’était pas là, c’est elle qui a trouvé bon de sortir au début de l’assise cette fois. Je suis restée dans cette pièce jusqu’à ce qu’elle revienne. Pendant un bon moment on a veillé à ce que je ne me retrouve pas seule à la maison pour éviter le pire. Un ou 2 ans plus tard il a essayé de m’étrangler. Devant mon neveu de 3 ans.

Donc, oui, ça n’a pas du tout été facile, mais avec l’aide de Dieu, on y arrive petit à petit. On se rappelle chaque jour, de ne pas se laisser entrainer par la négativité, on se bat pour ne pas ruminer tout ça , que ce n’est pas contre nous, que ça ne durera pas éternellement, qu’on a encore toute notre vie à vivre, et qu’on ne va pas laisser ça nous prendre notre santé mentale et émotionnelle et nous gâcher nos futures relations. Les symptômes ont commencé à s’estomper et ont fini par disparaitre sans que je ne sache quand exactement. Et on finit même par voir le ‘’bon’’ dans tout ça. On finit par arriver à pardonner, vraiment pardonner. Ça prend du temps, mais oui, on finit par être libre de tout ce bagage malsain. 

Mots clés: famille dysfonctionnelle, parent toxique, blessures d’enfance, somatisation, résilience.

Crédits photos: Google images, Unsplash

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Le trouble psychosomatique, est-ce une vraie maladie?

Quand le corps dit ce que l’esprit sait…Maux de tête, troubles du sommeil, de l’appétit, ballonnements, troubles gastriques, douleurs corporelles diffuses, hypertension; nombreux sont ces maux qui ne sont pas apaisés malgré nos allées et venues dans les hôpitaux. Maladies réelles ou imaginaires? Notre esprit peut-il rendre notre corps malade? Qu’en est-il vraiment? Quelques réponses dans cet extrait.

https://soundcloud.com/abk-radio-270145041/sante-vous-bien-samuella-noumeden-les-troubles-psychosomatiques-13-06-2020

Mots clés: psyché, soma, somatisation, troubles psychosomatiques.

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