SANTE MENTALE ET RETABLISSEMENT: ILS DISENT QUE CA VA ALLER MIEUX, MAIS QUAND?

Les attentes…

Quand on souffre d’un trouble de la santé mentale; qu’on doit se remettre d’une blessure d’enfance; d’une expérience de vie ou d’un traumatisme…Quand on doit déconstruire un fonctionnement qui est devenu malsain sur le long terme… Qu’on commence une thérapie, on peut penser que ça va aller mieux vu qu’on a trouvé LA solution. On peut penser qu’on va tout SIMPLEMENT quitter d’un point A à un point B, du mal-être au mieux-être…
Et ce sera le cas, on va aller mieux, mais ce ne sera pas aussi simple, aussi LINEAIRE! Il y a tellement de nuances entre ces 2 moments, et comme Solaar l’a dit, la réalité dépassera toujours la fiction. A quoi ressemble vraiment le rétablissement en santé mentale?

La réalité…

C’est vrai qu’il peut avoir autant de cas de figures qu’il ya d’êtres humains sur terre, mais voici un exemple assez courant de ce qui pourrait se passer :

Je cherche une solution à ma souffrance, et je me tourne vers un suivi psychologique (ça c’est quand j’ai pu mettre de l’argent de côté ou que ma famille n’a pas minimisé la situation ou m’a « aidé » avec une approche spirituelle ou mystique pendant plusieurs années)

En fonction de la région, je vais être sur une longue liste d’attente pour rencontrer un psychiatre (médecin plus connu) ou un psychologue (moins connu)hyper saturé (parce qu’ils sont très peu nombreux)

Je me retrouve finalement en thérapie, et devinez quoi, je me sens découragé.e parce que ça ne s’est pas passé comme je le pensais (c’était bizarre, rien de particulier pendant cette première session et je me demande si « ça » va vraiment m’aider)

L’autre réalité…

Mais je continue parce que c’est LA solution et il se trouve qu’on doit associer des médicaments à mes entretiens avec le psy (super, c’et vraiment grave ce que j’ai! mais je me dis que le comprimé va faire disparaître le malaise)

Sauf que c’est sans compter les EFFETS SECONDAIRES!!! En fonction, de la molécule et du dosage, si on n’est pas préparé, on va croire que certains symptômes sont plus intenses (agitation, nervosité, apathie, hypersomnie)

Et comme si ça ne suffisait pas, le psychiatre peut se rendre compte que ce ne sont pas les bonnes molécules pour MON organisme, donc il faut changer pour trouver celles qui me conviennent, et j’essaie donc un nouveau traitement (le temps passe, les médicaments et les séances chez les 2 psys, c’est pas donné!)

J’ai l’impression que celui ci marche? Je me sens mieux, c’est lent mais je commence à voir une amélioration.

Et puis BAM! Pour x ou y raisons, un gros retour en arrière, des symptômes qui réapparaissent, la santé mentale qui décline malgré le suivi…Et parfois c’est là qu’on découvre une comorbidité (un autre trouble qui coexiste avec celui qui m’a amené à consulter) ou pas, juste une petite régression de rien du tout (rire jaune)!

En fait!

Que faire? Comme Orelsan a dit quand on a le désert à traverser, ya qu’une seule chose c’est d’avanceeer! Je continue le traitement (et c’est pas comme si je n’avais que ça à faire, ya le quotidien TOUS les jours à gérer)

Et puis mon thérapeute m’annonce qu’il part en congés, qu’il est affecté, qu’il est malade, qu’elle est enceinte, qu’il ne pourra pas continuer, bref qu’il/elle ne sera plus disponible! (ya aussi mes propres indisponibilités, les rdv non respectés, les fois où je n’ai pas envie de continuer)

Et rebelote! Je cherche et je trouve un nouveau thérapeute, et je fais plus de progrès.

Je « rechute », d’anciens fonctionnements malsains qui reviennent, j’ai honte mais je commence à comprendre comment tout ça fonctionne

J’apprends de nouveaux mécanismes d’adaption, je découvre des nouvelles choses sur moi et j’apprends à m’accepter dans ce processus (des outils qui m’aideront TOUTE LA VIE)

Je commence à m’appuyer sur tout ce ce que j’ai appris pour mieux gérer mon quotidien (enfin!)

Je comprends que la thérapie ne me rends pas insensible à la vie, et que j’aurai des bons et des mauvais jours comme tout le monde

On GRANDIT, on s »améliore et on gère mieux ce qui nous perturbe (et on réalise que notre mal-être ne nous empêche plus de VIVRE)

Au final…

J’accepte que mon rétablissement est CONTINU, il commence dans mes séances et se fait surtout en dehors d’elles dans la vie de tous les jours. Je comprends qu’il n’est pas un long fleuve tranquille, que je peux me retrouver entrain d’être suivi.e par plusieurs professionnels de la santé mentale, que je peux avoir besoin de médicaments et même découvrir autre chose que ce qui m’amenait. Il n’est pas LINEAIRE et même dans périodes où j’avais le sentiment de reculer, où j’ai cru que je n’y arriverais jamais, il a toujours été en cours parce que je n’ai pas ABANDONNE! Je me suis découragé, je n’ai pas toujours fait ce qu’il fallait, mais j’ai CONTINUE!

ça peut faire peur, je vous l’accorde et on pourrait se dire, si cela est aussi compliqué, pourquoi s’engager?
Rappelons que ceci n’est qu’une expérience parmi tant d’autres pour nous permettre de comprendre le rétablissement en santé mentale.

En ce mois de la santé mentale, c’est surtout un BRAVO et un COURAGE à toutes les personnes qui luttent contre leur souffrance, qui se battent pour se remettre d’un trouble de la santé mentale et qui sont sur la voie du rétablissement.
Ce n’est pas facile, mais c’est nécessaire. Et quand on y arrive, la vue est MAGNIFIQUE parce que nous le valons bien.

Prenez soin de vous, Samuella Mon Psy Online

Tags : santé mentale, rétablissement en santé mentale, psychothérapie, Cameroun, Canada.

Crédits photos: Daniel Cheung, Michelle Tresemer, Unsplash

Avez-vous besoin d”informations, d’orientation ou d’un suivi psychologique ?

Je suis Samuella Noumedem; psychologue clinicienne ayant travaillé au Cameroun, actuellement du coté d’Ottawa au Canada, je vous propose un accompagnement psychologique en ligne quelque soit votre lieu de résidence. Je réponds au +237 679972937. Cliquez ici pour me retrouver sur Whatsapp : wa.me/237679972937.

HEALING TAKES TIME…

Moi  :

Je suis fatigué.e de me sentir comme ça, de me battre. Malgré les médicaments,  les consultations, les  traitements, je vais toujours mal. Ca fait déjà deux semaines/mois/deux ans et ça ne va toujours pas…

Je me disais qu’après trois jours/semaines/mois/années, ça irait mieux,  c’est pourtant ce que le thérapeute m’a dit, pourquoi c’est aussi long, je n’ai pas le temps pour ça ! A quoi ça me sert même tout ça ? ça ne fonctionne pas ! Je ne veux plus déranger les autres, je ne veux plus qu’on me regarde avec pitié. Mais, je les comprends : ça fait dejà un moment que ça dure, moi-même à leur place je serai fatigué.e. Je veux retrouver ma vie d’avant, pouvoir faire les choses normalement comme tout le monde.

 Peut-être qu’il ne fait pas bien son travail…ça fait tellement « longtemps » ! J’essaie pourtant de mieux gérer ma colère, d’avoir une vision moins négative des autres ; de trouver un sens à ma vie ; d’avoir moins mal, mais je n’y arrive pas, vous n’avez pas un comprimé pour ça ? Je suis pourtant suivi.e par un médecin, j’ai décidé de consulter un psychologue, mais ça n’a pas changé grand-chose.

Les autres :

Depuis là ? ça ne va toujours pas mieux ? Tout le monde a des problèmes, si on devait tous s’écrouler comme ça, ça ressemblerait à quoi ? Bouges toi un peu, la vie c’est devant ! Tu n’es pas le/la premier.ère, oublies tout ça…

ça commence à devenir long et fatiguant, mets-toi un peu à notre place, c’est de l’argent, du temps de l’énergie qu’on dépense pour toi. Et là, ça prend du temps, trop de temps. Tu prends pourtant les médicaments, tu es pourtant suivi.e ; cest toi-même qui l’a voulu ! Nous on se disait que d’ici deux jours/semaines/mois/années, tu irais mieux, tu recommencerais à travailler normalement… Peut- être faudrait arrêter hein et essayer autre chose…

La réalité…

Cet aperçu est plus ou moins le lot des personnes qui se battent contre les maux de l’esprit, contre le poids des échecs, les crises existentielles, des traumatismes ou des blessures du passé. Il s’agit de ce qu’ils peuvent penser, ressentir plus ou moins en fonction de ce que les autres pensent ou font. 

Pourquoi ce besoin urgent, cette pression de passer à autre chose ? Vous me direz peut être que c’est logique, que c’est normal, quand on a mal ; quand on est mal dans sa peau, on veut que ça finisse vite. Mais, c’est très loin d’être aussi simple…

La vérité c’est que, se remettre d’une perte d’emploi, d’un revers de fortune, d’un mauvais investissement ; d’un échec scolaire, d’une rupture , d’un divorce, d’une relation toxique, de la perte d’un être cher, d’une catastrophe naturelle, d’un accident, d’une guerre, d’un traumatisme, d’une maladie,  d’une blessure d’enfance, d’un trouble de la santé mentale est DIFFICILE.

Retrouver son équilibre ; sa santé, son bien-être après une épreuve est un processus complexe qui implique l’association de plusieurs paramètres. C’est un bon début de reconnaitre qu’on va mal, d’admettre qu’on n’y arrive plus tout seul; de demander de l’aide, d’en parler à quelqu’un, de rencontrer une médecin, de consulter un psychologue. C’est bien, mais ça ne suffit pas !

Pour que ce processus ait plus de chances de fonctionner, il y a :

  •  les ressources internes de la personne, (mécanismes d’adaptation, mécanismes de défense, types de pensées, gestion des émotions, croyances, spiritualité, développement personnel)
  • sa propre perception de ce qu’il vit,
  • ses efforts, sa volonté ; sa réaction face au soutien des autres
  • les compétences professionnelles/ humaines de son thérapeute ;
  • la qualité de son environnement (famille, amis, collègues) parce qu’on est bien d’accord, c’est difficile de guérir dans le même environnement qui nous a rendu malade.
  • Le temps

Le rétablissement est un processus plus ou moins long, complexe, douloureux en fonction des personnes et leurs histoires de vie.

Healing needs time…

Imaginez une manière de fonctionner, un trait de personnalité rigide, une façon de s’adapter qui est malsaine sur le long terme. Des expériences de vie négatives, douloureuses, des situations difficiles, des non-dits, des émotions refoulées, et toutes les choses auxquelles on pense, mais qu’on n’a pas toujours pas la possibilité d’exprimer.

Visualisez un peu le temps qu’il faut pour que des nœuds se forment, que le malaise pointe son nez, et que le mal-être s’installe. Des jours, des semaines, des mois, des années ; parfois toute une vie. On finit par se rendre compte que derrière tous ces échecs, toutes ces relations qui finissent toujours mal, toute cette tristesse, notre attitude agressive  se cache peut être une souffrance qui a grandi et qui est devenue un réel handicap.

Le TEMPS entre en jeu, tout comme le mal a pris du TEMPS pour grandir en nous, il nous faut du TEMPS pour qu’il s’en aille. Parfois même sans faire exprès, on s’accroche à cette douleur, parce qu’on ne sait pas qui on est, ni comment exister sans elle.

Du TEMPS pour l’admettre, pour trouver le courage d’y faire face. Du TEMPS pour trouver le moyen de le faire partir, pour apprendre à vivre avec ses séquelles,  pour se reconstruire.

Et ce TEMPS, personne ne peut le quantifier quand il s’agit de sa propre souffrance ou celle de l’autre.  Inutile de mettre une limite, un délai, on peut continuer d’aller mal même en prenant un traitement, ou en étant accompagné.e.  Ce n’est pas de la magie, c’est un processus et parfois le soulagement, le changement n’est pas immédiat. Il est là subtil, se renforce au fur et à mesure que le processus évolue, se ressent dans une succession de petites choses et puis, un jour on se sent mieux.

Healing needs you…

Tu l’auras  compris, le rétablissement même si toutes les conditions sont optimales ne peut pas se faire sans TOI.

En fait, c’est de TOI qu’il s’agit. C’est TOI qui est au centre de tout ça. Pour que tu te rétablisses, que tu guérisses de tes blessures et que tu continues d’avancer, tu dois travailler sur TOI.

Tu vas devoir faire plus, un peu plus à chaque pas. Plus de repos, plus d’amour pour soi-même, plus de lâcher-prise.

Tu vas devoir t’accorder plus de temps pour apprendre, pour réapprendre ; plus d’espace pour te transformer.

Il s’agit aussi d’être plus vrai envers toi-même, envers ce que tu ressens, d’être plus à ton écoute, et de prendre plus de temps pour développer de meilleures habitudes.

Il te faudra plus de courage pour abandonner les comportements qui ont conduit aux mêmes situations désastreuses; pour savoir fixer des limites. Plus de volonté pour essayer de nouvelles choses et cultiver ta paix intérieure.

Tu auras besoin de beaucoup d’humilité pour te remettre en question ; explorer des zones inconnues de toi et envisager de nouvelles possibilités.

Tu devras avoir foi en toi, encore plus que d’habitude pour pouvoir aller jusqu’au bout du processus.

Et tout ça se fera à ton rythme bien sûr. Tu constates avec moi que ça ne peut pas se faire en un instant, qu’on ne peut définir une période, un timing pour ça…

Devine quoi ? Ça prend du temps !

Arrêtons d’être pressés quand il s’agit d’un mal-être, soyons patients envers nous- mêmes, envers la douleur de l’autre. Quand il y a un proche qui souffre et qui se fait accompagner, arrêtons de penser que c’est trop long, que ça prend trop de temps parce que ça prendra le temps qu’il faudra pourvu que toutes les conditions soient réunies.

Le rétablissement est loin d’être un fleuve tranquille ; et comme dans la vie en général ; il y a des hauts et des bas. C’est un combat, et on a le droit d’avoir mal, peur, de se sentir faible, d’être découragé.e. Quand c’est le cas, on se repose, on fait preuve de bienveillance, de compassion envers soi-même; on reprend des forces et on continue. L’essentiel, c’est de ne pas abandonner ce qui va nous aider à nous retrouver notre équilibre. Et puis, si vous regardez bien derrière vous, le chemin parcouru, vous verrez qu’il ya des petites choses positives qui sont là , qui vous montrent que vous êtes en plein dedans : YOU’RE HEALING.

Courage, prenez soin de vous.

Samuella, Mon Psy Online.

Tags : santé mentale, Healing, rétablissement en santé mentale, psychothérapie.

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Je suis Samuella NOUMEDEM, psychologue clinicienne basée à Douala au Cameroun et je réponds au +237 679972937. Cliquez ici pour me retrouver sur Whatsapp : wa.me/237679972937.