Vivre dans une famille dysfonctionnelle…

Zoom sur images…

 La famille… Première société qui nous accueille, premières personnes qui nous aiment, premières identifications, premières projections sur nos rapports avec les autres. C’est le tout premier cocon, l’endroit où l’on se sent en sécurité pour aller vers l’extérieur. Mais comme pratiquement tout sur cette terre, la famille est loin d’être parfaite, elle fait souvent mal ; met souvent en colère, fatigue et épuise ; et c’est aussi tous ces petits couacs qui la rendent attachante malgré tout et qui participent à la beauté des liens qui se créent. Ce n’est malheureusement pas  le cas pour toutes les famille; et vivre dans une famille dysfonctionnelle en est un bel exemple.

En regardant de plus près, vous verrez une maison dans laquelle, les rapports sont perpétuellement sous haute tension quand ils ne sont pas noyés dans une souffrance et une tristesse sourde. Par exemple, une maison où ce n’est qu’en l’absence d’un/des parents que la maison reprend vie parce que sa/leur présence est synonyme d’accusations infondées, de critiques incessantes; de disputes à répétitions, de dictature ; de violences physiques et/ou verbales…

C’est encore comme autre exemple, un endroit où tout doit être parfait,  le moindre écart étant sévèrement puni, la rigidité existante ne laissant pas de place à l’expression des besoins réels ; poussant les membres à vivre dans un refoulement constant de leurs envies, se repliant sur eux-mêmes avec beaucoup de colère contenue ; parce que n’ayant pas la liberté ; la possibilité de s’affirmer et de s’opposer.  Avoir la peur au ventre à chaque fois qu’on doit rentrer à la maison est un indice parmi tant d’autres.   

C’est par exemple ce qui se passe avec un père de famille violent physiquement et/ou verbalement ; et/ou psychologiquement qui délaisse ses responsabilités familiales, ne s’occupe plus de rien dans la maison (encadrement, relationnel, charges financières), mais attend du respect et de l’affection de son épouse et de ses enfants qu’il maltraite pourtant.

D’un autre côté, on peut avoir un parent (homme comme femme) qui s’occupe de tout financièrement parlant, mais qui utilise cette position pour manipuler, faire chanter ; culpabiliser et contrôler les autres membres de la famille. Quelqu’un qui se perçoit comme le centre de la famille, le pilier ; dicte tout, et quand les choses ne se passent pas comme il veut, il punit sévèrement, coupe les vivres, se mettant tout le reste de la famille à dos ; et se plaignant ensuite d’être détesté. On va observer d’un côté ; un ou deux membres qui le suivront malgré eux au risque de taire leurs besoins réels, et étouffer de frustrations ; et d’un autre côté ; d’autres qui oseront dire la vérité ; s’affirmer au risque de se voir traiter de mouton noir et être exclu de la famille.

Le choc émotionnel est intense (incompréhension, remise en question, douleur, culpabilité, idéalisation douloureuse, colère, mépris, refoulement) ; et  vient du fait que les personnes qui sont censées vous aimer et vous protéger, sont celles qui agressent, qui vous exposent au danger extérieur.

C’est par exemple un parent qui vend tout dans la maison pour pouvoir jouer au parifoot, qui vole vos petites économies sans état d’âme pour boire ses bières ; qui dit ne rien vous imposer, mais dès que vous essayez de suivre votre voie ; il vous rabaisse, ne vous donne plus l’argent de poche, ou ne finance plus vos études ou encore ; un parent qui ne vous demande rien, mais prend le nouveau téléphone, est content du fait que vous remplissiez le frigo alors que êtes mineur.e ;sans poser de questions sur la provenance de tout ça. Et le pire, c’est que vous devez accepter ça et le vivre comme quelque chose de normal ! Vous l’aurez compris, il y a tellement de schémas différents…

Qu’est-ce que c’est ?

Une famille dysfonctionnelle est donc une famille au sein de laquelle le déséquilibre ou la mauvaise santé mentale d’un ou des deux parents, crée des conflits, des mauvais comportements, des négligences et même des abus envers le conjoint ou les enfants ; de manière régulière. Ceci va pousser les membres de la famille, et surtout les enfants à intégrer ces attitudes anormales comme étant normales. Ici chez nous, on va entendre dire d’une telle famille qu’on a « gaté »le parent au village, ou qu’on lui a posé comme « condition », celle détruire sa famille, mais ça c’est une toute autre histoire …

La famille commence donc à dysfonctionner quand le conjoint et/ou les enfants sans le vouloir, commencent à normaliser et même à « couvrir » les écarts de comportement du parent toxique (quand ils ne le sont pas tous les deux). On s’habitue à subir, à voir, entendre des choses « bizarres », négatives qui ne sont pas normales, mais dont on ne peut en parler, ni entre nous et surtout pas aux autres. Ce qui entretient la honte, la culpabilité pour les uns ; la rancœur, l’amertume et le mépris pour les autres ; et qui nourrit l’atmosphère malsaine qui règne au sein de la famille.

Il faut noter que les mauvais rapports au sein d’une famille ne font pas forcément de cette dernière, une famille dysfonctionnelle ;  mais il est clair qu’il est difficile, voire douloureux d’en faire partie. Les effets négatifs sur les plans physique, affectif, relationnel ; sur la santé mentale en général sont indéniables et peuvent aboutir à une cassure définitive (si rien n’est fait) des liens, causée par des blessures émotionnelles profondes.

Quelques causes…

Voici quelques pistes qui pourraient expliquer le dysfonctionnement au sein d’une famille :

  • une mauvaise santé mentale ou un trouble de la santé mentale chez les parents
  • avoir un ou deux parents toxiques
  • des épreuves de la vie qu’on n’arrive pas à surmonter de manière saine comme la perte d’un emploi, un divorce, un décès…
  • le fait d’avoir soi-même grandi dans une famille dysfonctionnelle et de n’avoir pas guéri de ses propres blessures

Quelques signes…

  • la violence prédomine dans les rapports : verbale (mots blessants, critiques, insultes) , physique, psychologique (chantage, manipulation, humiliation, tendance à culpabiliser), sexuelle, économique.
  • le retrait de la vie commune à cause de l’impossibilité d’en parler sans problèmes : chacun va se replier sur lui-même ce qui va renforcer l’isolement et la tristesse des membres de la famille.
  • la volonté de tout contrôler de la part du/des parent.s ; en faisant culpabiliser les enfants si ils ne se laissent pas faire ; par exemple vivre sous le diktat d’un parent autoritaire et rigide
  • le manque d’empathie et la manipulation émotionnelle : les parents sont indifférents aux besoins affectifs de l’enfant ; et utilisent l’affection des enfants envers eux contre ces derniers. Par exemple, « tu parles comme ça à qui ? » ou «tu ne réponds pas ? comment tu peux être aussi méprisant ? »
  • la présence d’un membre « symptôme », c’est-à-dire un enfant ou un parent qui va manifester le mal-être familial : un parent qui tombe malade, fait une dépression, enchaîne les troubles psychosomatiques ; ou une enfant qui aura des troubles du comportement (fugue, décrochage scolaire, addiction à un drogue ou à un comportement, petits délits…)
  • des conflits permanents : des cris ; des crises de colère, des dispute sans raison valable qui vont empoisonner l’atmosphère et qui peut pousser certains membres de la famille à s’éloigner et même à couper les ponts
  • la parentification : il peut arriver qu’un enfant prenne le rôle d’un parent et essaie tant bien que mal d’assumer des responsabilités qui sont trop lourdes pour ses épaules. On a souvent vu des adolescentes se faire « entretenir » ou se prostituer  parce que c’est elle qui devait gérer les charges familiales ; tout ceci à cause soit de l’absence, de l’alcoolisme, de la toxicomanie ou de la dépendance aux jeux de hasard de ses parents.
  • La présence des non – dits : ne pas pouvoir parler de ce qui se passe puisque la communication est impossible et qu’on va être perçu comme l’enfant insolent, ne pas pouvoir exprimer ses sentiments et ne pas pouvoir se confier à une tierce personne parce qu’on a honte, et qu’on va invalider notre vécu d’enfant sont aussi des éléments présents dans une famille dysfonctionnelle. Ces non-dits peuvent être alimentés à tort par des valeurs culturelles mal comprises comme « le respect des aînés », « la place du père », « la mère nourricière », avec des phrases comme « même si elle fait quoi c’est ta mère ! »
  • L’infantilisation : des parents qui vous empêchent de prendre toute initiative ; qui veulent que vous soyez toujours dépendant d’eux…
  • L’insécurité constante : on sait tous qu’un enfant a besoin de stabilité pour bien grandir ; ici c’est le contraire ; on est toujours aux abois ; toujours dans l’attente du pire.

Résultat !

On va se retrouver avec des enfants insécures, timides, rebelles, instables sur plan émotionnel qui n’auront pas pu développer une image et une estime de soi solides pour nouer des rapports sains avec les autres.

Ça peut être un adulte qui va avoir des comportements « auto-saboteurs » chaque fois qu’il sera en train de vivre quelque chose de normal à cause de sa peur du bonheur, et du fait qu’il ai imprimé le dysfonctionnement comme seul mode de fonctionnement. Un adulte qui pourra souffrir des blessures d’enfance comme le rejet ou l’abandon et développer une dépendance affective dans ses rapports avec les autres.

Par ailleurs, des difficultés psychologiques et des troubles de la santé mentale peuvent apparaitre sur le long terme : névroses, dépression, anxiété, troubles psychosomatiques, difficultés relationnelles, répétition du schéma familial jusqu’au niveau de son propre cercle familial…

L’être humain étant complexe, ce n’est pas le cas de tout le monde. Malgré les blessures, les enfants sont dotés d’une grande capacité de résilience. Souvent, il arrive qu’un membre de la famille, l’autre parent, le frère/la sœur ; une personne externe réussisse à tisser un lien fonctionnel avec les enfants, ce qui leur permettent d’avoir un autre modèle et d’adopter des comportements favorables à leur équilibre.

Au-delà des apparences…

Il s’agit de faits, de tristes faits vécus par de nombreuses familles qui ne sont finalement que des familles, groupe d’êtres humains en souffrance, et qui ont besoin d’aide. Une thérapie familiale est indispensable pour pouvoir s’en sortir. C’est vrai qu’il faut tenir compte des spécificités culturelles pour qu’elles n’entravent pas le suivi.

Le psychologue et/ou le psychothérapeute pourra donc accompagner la famille afin qu’elle développe des outils de communication adaptés et efficace. Il pourra faire des propositions qui vont permettre aux membres de se comprendre mutuellement et nourrir un climat émotionnel positif. Le thérapeute mettra aussi en place des limites claires et saines entre les membres, pour qu’ils apprennent à reconnaitre et à stopper les dynamiques nocives avant qu’elles ne deviennent destructrices.

On n’est pas condamné à être malheureux parce qu’on on a grandi dans une famille pareille. Il est important d’en prendre conscience que l’on soit un parent ou un enfant, pour améliorer les attitudes qui entretiennent le dysfonctionnement. Et parce qu’on n’est pas égaux devant la douleur, on peut essayer de renforcer ses ressources personnelles pour vivre le plus sainement possible malgré ces antécédents. Chacun selon sa réalité et sa résilience peut donc choisir de s’éloigner pour préserver son équilibre ; renforcer l’unité de la fratrie pour construire la résilience du groupe. Trouver une aide professionnelle adaptée en individuelle ou en groupe est aussi une solution.

Prenez soin de vous, Samuella Mon Psy Online.

PS: Pour ceux qui sont fan de cinéma ou de séries, vous pouvez regarder la série américaine SHAMELESS pour avoir un aperçu en gardant à l’esprit que la réalité dépassera toujours la fiction.

Tags : famille, relations familiales, famille dysfonctionnelle, parents toxiques, parentification ; résilience, thérapie familiale

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Je suis Samuella NOUMEDEM, psychologue clinicienne basée à Douala au Cameroun et je réponds au +237 679972937. Cliquez ici pour me retrouver sur Whatsapp : wa.me/237679972937.

Breast cancer: Une épine en mon sein…

Le choc…

L’annonce de toute maladie grave est souvent vécue comme un effondrement, une  soudaine confrontation avec  l’impensé, l’innommable…. Préparée ou non, elle se révèle toujours être brutale, d’une violence inimaginable. Elle révulse, choque  et confronte à cette  vulnérabilité souvent oubliée et nous rappelle inlassablement notre fragilité.

Parce que le pronostic vital est engagé et laisse supposer la mort au bout du chemin, il faut composer avec l’imprévisibilité, la perte de contrôle, la dépendance aux autres. En un mot le BOULEVERSEMENT d’une vie; mais aussi celle des autres. Bouleversement de ce qu’on a été, de ce qu’on avait pensé être , de ce qu’on sera …. En tant que mère, épouse, amante, fille et sœur…..

Comme beaucoup de maladies, le cancer du sein est une épreuve à la fois  singulière et solitaire. Accompagné.e ou non, on semble la vivre seul.e , telle un châtiment, une réponse à un péché  souvent négligé. C’est un  traumatisme émotionnel et physique dont l’impact  psychologique et social va vivre et survivre pendant plusieurs années.

La vie après…

D’aucuns  diront  que ce n’est qu’un sein, oubliant que l’ablation de ce sein s’accompagne de la perte d’identité,  féminité volée, sexualité bafouée. Au-delà de la  souffrance physique, la fatigue, la mutilation; se rajoutent des  difficultés relationnelles, l’incompréhension, et la désorganisation du schéma corporel. Cette sensation  d’être DIFFERENTE; conduit à la perpétuelle recherche de cette symétrie jadis considérée comme imparfaite, mais qui s’avère être le seul désir de perfection AUJOURD’HUI.

 La modification du schéma corporel conduit à une perte de repères, une difficulté à se projeter; un questionnement et une remise en question de ses futurs. On a l’impression d’avoir perdu de sa superbe, et on se questionne sur son désir et sa désirabilité.  Entre anxiété, angoisse face aux éventuelles récidives, perte de l’estime de soi, culpabilité, repli sur soi,  exhibition de son corps blessé; il va falloir apprivoiser sa nouvelle identité.

Commence donc le travail deuil, renoncer à ce qu’on a été pour apprendre à refaire connaissance avec soi,  et aimer ce qu’on est dans le présent. D’une patiente à l’autre, les réactions seront différentes, puisées dans la singularité du vécu (histoire de vie, personnalité, manière dont elle a pu vivre les expériences antérieures de perte et de séparation). Certains facteurs tels que le support de proches empreint de bienveillance; la résilience; le soutien psychologique; la participation à des groupes de soutien et à des activités qui permettent la reconstruction positive de l’image du corps; pourront contribuer à l’éclosion de mécanismes d’adaptations positifs nécessaire pour mieux avancer.

Prenez soin de vous, Ermione-Raelle Mon Psy Online.

Mots clés : cancer du sein, breast cancer, psychological effect of breast cancer, Octobre rose, résilience

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Témoignage : Derrière une femme – officiellement hétérosexuelle – peut se cacher, un pédophile opportuniste…

J’avais entre 4 et 5 ans. Je ne sais plus vraiment. Ma mère a toujours été une mère présente, vigilante avec une compréhension presqu’instinctive que dans le regard de l’autre, moi fillette, biologiquement dotée d’un vagin, pouvait toujours être un objet de désir – peut importe mon âge. Elle était donc toujours aux aguets.

Elle l’était d’autant plus que 1 à 2 ans plus tôt, j’ai dû subir des agressions sexuelles dont je n’avais aucun souvenir mais qui ont provoqué des troubles de la santé et du comportement et nécessité un suivi médical de plusieurs mois. Mais là, ma mère me croyait en sécurité.

Jamais elle n’a soupçonné que sa nièce adulte et en vacances chez nous, se servait de moi pour ses expériences sexuelles. Je me rappelle qu’elle m’a montré des images pornographiques. Je me rappelle qu’elle a dit de faire pareil. Je me rappelle de la pénétration avec les doigts. Je me rappelle qu’il ne fallait pas le dire. Je me rappelle que cela a continué pendant tout son séjour de …… je ne sais pas. À cet âge là, le temps est une notion étrange. La suite, pour moi a été de considérer que c’était la norme. Qu’ainsi devaient se passer les choses. J’ai été exposé à d’autres. Pendant longtemps j’aurais plutôt dit je me suis exposée à d’autres attaques sexuelles. Certains adultes ont peut être vu l’enfant troublé que j’étais et ont tenu leurs places d’adultes. D’autres – face à une enfant qui ne fuyait pas le danger comme elle aurait dû, comme le prescrit notre culture, en ont profité. Il y a eu d’autres « doigtés », des demandes de fellations face auxquelles j’ai obtempéré.

Jusqu’à ce jour où, ma mère nous a surpris, reproduisant tout ca avec un petit garçon de mon âge. Elle ne s’est pas posée beaucoup de questions. Les coups furent ce jour là comme une pluie tropicale: féroces et intenses. Je ne me rappelle pas une partie de mon corps qui ait trouve grâce. Mon père entendant mes pleurs est venue demander ce qui motivait une telle punition. Après les explications de ma mère, il a estimé que décidément, il n’avait pas plu encore suffisamment. Je ne sais pas ce qui leur déplu le plus. L’expérimentation elle même, la réalisation que j’en étais l’instigatrice, ou peut être les deux. En tant que mère de deux enfants que je protège férocement, je sais aujourd’hui avec certitude qu’à cet âge là , (je devais avoir moins de 7 ans quand tout ceci s’est passé,) les enfants ne s’engagent pas dans des activités sexuelles de cette nature avec d’autres à moins d’avoir été exposé à des images, des expériences auxquelles ils n’auraient pas dû. L’ainé de mes enfants a un âge plus avancé que celui que j’avais au moment des faits et je garde jalousement sa petite bulle d’enfant.

À ceux qui disent – mais pourquoi les victimes ne disent rien, pourquoi on ne se débat pas? Pourquoi on ne raconte pas? « Nevigbegle » – Je réponds, les enfants ne naissent pas « gbéglé ». Et leurs réactions varient d’une personne à une autre. J’ai subi d’autres agressions sexuelles plus tard qui m’ont laissé « gelée » comme si tout cela arrivait à une personne autre que moi. Bien des fois, je me suis retrouvée la gamine de 4-5ans déphasée, dépassée par ce qui se passait. Le pire, c’est que plus tard et pendant longtemps, je me suis engluée dans des relations sans queue ni tête. Plus lui était insaisissable, compliqué, plus il faisait des coups tordus, plus j’étais accroc….. poursuivant inlassablement, le cycle de violence contre moi ; un cycle dans lequel j’étais devenue, finalement, mon propre bourreau.

Puis il y a eu la prise de tête amoureuse de trop. Ce n’était même pas, vu mon historique amoureux de l’époque, une humiliation particulièrement blessante. C’était juste celle de trop. Mon corps s’est mis à pleurer des larmes que je ne savais littéralement pas arrêter. Je mettais des glaces sur mes yeux bouffis pour aller au boulot et tenir la journée pour rentrer le soir et laisser libre cours aux chutes du Niagara. Je venais d’avoir une promotion importante, j’étais tout le temps en train de voyager. De l’extérieur, je cochais toutes les cases de réussite sociale et professionnelle mais à l’intérieur l’auto-combustion avait atteint son paroxysme.

Il m’a fallu 25 ans pour révéler ce que je pensais être ma première attaque – celle par la nièce de ma mère. Ma mère m’a dit – et je présume que c’était sa façon de s’excuser- qu’elle avait mal réagit le jour où elle m’a surprise avec le petit garçon. Elle m’a surtout révélé que ce n’était probablement pas ma première agression sexuelle. Les psy qui m’avaient suivi durant mes troubles du comportement lui avaient dit que j’avais subi probablement une ou des agressions sexuelles mais que vu mon âge, il était fort possible que je n’avais pas les mots pour dire mes maux. Tout cela s’est probablement produit au « jardin d’enfants » au moment où j’avais entre 2 et 3 ans. Et je n’en ai aucun souvenir.

Des années de thérapie m’ont permis de me réparer, de trouver des mots pour exorciser mes traumas, crever les abcès vieux de 25 ans et les voir se transformer en larmes sans fin. Il y a des techniques pour aller chercher et former les souvenirs que votre cerveau s’est obstiné à ne pas former. Le psychothérapeute a insisté pour que je ne le fasse pas. L’absence de mémoire m’a t-il dit est un mécanisme de protection quand notre corps comprend presqu’instinctivement qu’il y a des traumas dont on ne peut se relever. J’ai toujours un rapport compliqué avec mon corps – que j’ai malmené à souhait – et longtemps trimballé comme une carcasse dont je ne savais vraiment pas réellement que faire. Ma sexualité d’adulte – au sein de relations consenties – fut problématique pendant longtemps. J’y travaille toujours. Mon rapport au toucher – pas simplement sexuelle – est tout aussi problématique. Mes proches savent qu’il ne faut pas trop me toucher, certainement pas sans me prévenir. Ça a toujours été conçu comme moi et mes bizarreries.

Agresser un enfant, c’est hypothéquer son avenir parce que vous ne savez jamais quels chemins prendront les mécanismes de reconstruction de soi, de l’estime de soi, de son identité, de son rapport au corps. Bref, l’agression rend la construction de soi et de son rapport à l’autre extrêmement compliquée. Agresser un enfant, c’est l’affubler de « démons » avec lequel il ne cessera de se débattre toute sa vie durant. Mes cicatrices sont là, imperceptibles pour vous de l’extérieur, mais pour moi, très présentes. J’ai appris á vivre avec la zone d’ombre que mon cerveau a crée pour que je puisse survivre, cassée, blessée, meurtrie mais vivante. Parfois, c’est le plus important : vivre ou survivre. J’ai survécu à tout cela, grâce á une combinaison extraordinaire de ma propre résilience, un travail incessant sur moi même, grâce à une famille – et une mère – formidable (sa réaction était une erreur terrible comme nous le faisons tous à un moment ou à un autre dans l’éducation de nos enfants) des auteurs de livres qui sans le savoir m’ont littéralement tenu la main de façon invisible. Je suis la, femme noire, Africaine, debout, reconstruite, dans une relation épanouie, le regard tourné vers l’avenir. (Le travail de reconstruction s’est fait avant la rencontre. Je n’aurais pas pu entrer dans une relation saine, si je n’avais pas pris le temps de me poser et de faire ce travail énorme sur moi même.)

À vous tout.e.s mes co-survivantes, Je vous salue vous tout.e.s, vous dont l’innocence a été volée trop tôt. Vos victoires ont été mes victoires. Vos paroles de dénonciation ont rendu mon silence moins lourd, allégé ma culpabilité de n’avoir pas su me protéger, de ne pas avoir été suffisamment forte. Surtout, vos témoignages m’ont permis de me rendre compte que je n’étais pas, malheureusement, une exception. Merci d’avoir soulevé la chape de plomb qui a longtemps étouffé nos voix. Je tenais à écrire ce témoignage pour dire ceci: les agresseurs ne sont pas toujours des hommes. Derrière une femme – officiellement hétérosexuelle – peut se cacher, un pédophile opportuniste. Les victimes quand à elles, ne sont pas toujours des enfants pauvres nées dans des familles à problèmes. Anonyme..

Source: témoignage publié avec la permission d’Ayawa’s, une marque engagée dédiée à la cause des femmes et enfants en situation d’abus. Au lieu de collectes de fonds pour mener des actions sociales, elle présente des produits locaux en édition limitée.

Vous pouvez retrouvez Ayawa’s comme blog sur Facebook

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Mots clés: abus sur mineurs; agressions sexuelles, pédophilie, femme pédophile; psychothérapie, résilience.

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C’est quoi la résilience ?

Une vidéo de Brut qui donne un aperçu de la résilience en images. Vous pouvez retrouvez l’article sur le même sujet ici, https://www.monpsyonline.com/la-resilience-un-merveilleux-…/

Prenez soin de vous, Samuella Mon Psy Online.

Mots clés: Brut, psychologie, résilience.

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La résilience, un « merveilleux malheur»

Qu’est-ce que c’est ?

Avez-vous déjà entendu ce mot, résilience ?  Oui ? Non ? En tout cas, elle nous accompagne tous, certains un peu plus que d’autres ;  mais elle est présente chez la plupart des êtres humains.  Pourquoi ? On a tous été confrontés à des moments difficiles, douloureux et éprouvants : décès brutal d’un proche, perte d’un emploi, ruptures, agressions, maladies, accidents catastrophes naturelles, guerres. Des périodes troubles et traumatisantes, qui la plupart  du temps nous brisent ; nous laissent complètement perdus ; mais au même moment sans que l’on ne soit toujours conscient, ces évènements négatifs révèlent en nous une force qui grandit peu à peu et qui nous aide à continuer d’avancer : la résilience.

Concept rendu populaire par le neuropsychiatre Boris Cyrulnik à travers son ouvrage un « merveilleux malheur » ; le concept de résilience en physique désigne « la capacité d’un corps à résister à un choc, et ensuite à retrouver sa structure initiale.» En psychologie, elle renvoie à « la capacité à réussir à vivre et à se développer positivement, de manière socialement acceptable, en dépit du stress ou d’une adversité qui comporte normalement le risque grave d’une issue négative. » La résilience est donc ce processus de reconstruction, qui nous permet de reprendre sa vie en main après une épreuve ; après avoir perdu son autonomie ou après avoir vécu une succession de  douleurs.

Comment ça se passe ?

En général, lorsqu’on traverse une situation difficile ; on est assailli par la souffrance, les pensées négatives ; le désespoir ; le découragement et on a tendance à se résigner ; à s’apitoyer sur son sort ; on a l’impression que c’est sans issue ; ce qui est tout à fait normal. Mais, ce dont on se rend difficilement compte sur le moment; c’est que la difficulté de l’instant nous pousse à puiser en nous les ressources personnelles nécessaires à notre survie qui finissent par nous aider à surmonter l’épreuve.

Pendant ces moments, on s’appuie sur tout ce qu’on a en nous pour maintenir la tête hors de l’eau ; ça peut être notre foi ; le soutien des autres, notre type de personnalité, nos croyances ; la présence d’un être aimé ou l’accompagnement d’un professionnel. En plus de cela, selon la personnalité de tout un chacun et la sévérité de l’épreuve, des moyens de défense internes vont se mettre en place pour protéger l’équilibre de la personne affectée. Il s’agit par exemple du clivage, quand le moi se divise en une partie socialement acceptée et une autre, plus secrète. Le déni permet de ne pas voir une réalité dangereuse ou de banaliser une blessure douloureuse. Les autres mécanismes de défense sont la rêverie, l’intellectualisation, l’abstraction et enfin l’humour. Bien que certains de ces mécanismes  de défense soient rigides et peuvent nuire à long terme à l’épanouissement de l’individu ; ils participent tous à la construction de la résilience.

Ainsi, guerre, terrorisme, accidents de la vie, maltraitance, abus sexuels, mais aussi des circonstances plus quotidiennes comme le chômage ; une maladie physique ou mentale ; une relation abusive ; les violences  conjugales ; un proche toxique ou encore le harcèlement au travail : ces événements peuvent, selon chacun, représenter ou non un traumatisme et nécessiter la mise en œuvre d’un processus de résilience. Chaque individu étant unique ; nous n’avons pas tous la même réaction face aux évènements, et  seul chaque patient sait l’intensité du trauma qu’il a subi. De ce fait, ce qui affecte profondément l’un peut être aisément surmonté par un autre. En plus de cela, il est possible que ce soit à la suite de plusieurs chocs que la goutte d’eau de trop déborde et que le trauma se manifeste. C’est  par exemple le cas du personnel soignant ; et des professionnels de la sécurité (gendarmes, policiers, militaires) qui côtoient au quotidien les souffrances des autres et sont susceptible de développer ensuite ce qu’on appelle le trauma vicariant ou fatigue de compassion.

Que faire pour construire sa résilience ?

S’il est vrai que c’est très difficile de rester confiant quand tout va mal ; il est tout aussi vrai que malgré les déboires et les échecs passés, nous sommes là malgré tout.  A ce moment, nous ne pensions pas pouvoir nous relever ; mais aujourd’hui, nous sommes debout ; certains plus forts ; d’autres le sont moins ; c’est pas grave c’est un cheminement. Voici quelques pistes qui nous aident  à construire notre résilience :

  • Accepter le traumatisme…

J’aime souvent dire que l’acceptation c’est la clé ; accepter la situation, la douleur, la difficulté, la souffrance.  Accepter  que c’est arrivé, qu’on ne peut pas tout contrôler ; que malgré nos efforts la situation ne s’améliore pas et  que les choses ne seront peut-être plus comme avant.  C’est vrai que dans les cas de violences sexuelles ou d’accidents ayant conduit à une amputation par exemple, le choc des premiers instants laisse souvent place à une sorte de déni ; de repli sur soi ; de dégoût et même de refuge dans le rêve (pour un enfant par exemple), un peu comme une légitime défense selon Boris  Cyrulnik.  C’est normal, mais nier sa souffrance ou le traumatisme qui est à l’origine n’aide pas à le surmonter et nous bloque dans le passé.

  • Se reconstruire…

Quand tout va mal ; on pleure, on souffre on se résigne ; réactions humaines et normales sur lesquelles on a tendance  à se concentrer. Mais, avec le recul ; essayons de regarder de plus près : la situation était douloureuse, mais elle nous a aussi apporté des éléments positifs ; elle a mis en avant nos faiblesses  et aussi nos forces ; des aspects de nous qu’on ne soupçonnait pas.  On se rend progressivement compte que notre vision de la vie change ; notre attitude par rapport à ce qui continue de nous arriver s’améliore. De ce fait, on réagit mieux face aux difficultés, on est plus confiant,  on apprend à anticiper, à éviter et à contourner les obstacles ; bref on continue d’avancer en se débrouillant mieux que par le passé.  On a les mêmes blessures qui cicatrisent petit à petit, mais la douleur ne nous empêche plus d’avancer.  Dans d’autres cas, on réalise qu’on a pu relever certains défis,  on comprend qu’on a un potentiel unique ; on change d’orientation et on trouve enfin sa voie. On peut voir par exemple  un jeune homme  ayant subi de nombreux échecs sur le plan professionnel dans un environnement socioéconomique difficile utiliser ses souffrances pour peindre de magnifiques toiles. Ou encore, une jeune femme qui a enfin pu mettre un terme à une relation abusive, de violences physiques et psychologiques, mettre sur pied une cellule d’écoute pour d’autres personnes ayant vécu la même chose.

On n’est pas tous égaux devant l’épreuve, certaines personnes parviennent toutes seules à construire leur résilience pendant que d’autres ont besoin de soutien. Ce dernier peut venir de la présence affective de l’entourage (proche, conjoint, amis, psycho praticien, pasteur …).

La résilience…pour tout le monde ?

Y a-t-il des personnes plus résilientes que d’autres ?  Oui et Non.

La capacité de résilience est  liée aux  différents types d’attachements  (on reviendra dessus dans un prochain article) qui nous ont construits. Si les liens d’un bébé à sa mère sont forts et sécures, ils  peuvent durablement le protéger. Il sait ainsi, dans sa mémoire et dans sa biologie, qu’il pourra se défendre.

À l’inverse, l’isolement rend vulnérable aux traumatismes, tout comme il retarde la résilience. On se bat moins bien lorsqu’on est vulnérable.  

Seamless pattern of a crowd of many different people profile heads. Vector background.

La résilience est aussi fortement influencée par la famille, la communauté, la culture, et la société dans laquelle on vit. Si une maladie, un accident, des difficultés à concevoir ou à se marier sont perçues comme un échec, une sentence ou une souillure ; il est clair que le processus de reconstruction sera difficile et complexe. Si à l’inverse ; on est dans un environnement où les personnes sont encouragées à s’exprimer, partager leurs expériences et militer pour donner un sens à leurs souffrances ; la résilience sera possible.

Par ailleurs,  la signification du choc par rapport à l’histoire personnelle de la personne, et aussi de sa forme peut faciliter ou non le processus de résilience. La souffrance causée par la nature (éboulement, inondation) est susceptible d’être mieux traversée que celle causée par un individu (maltraitance, abus, conflits armés).

Ce qu’il faut retenir …

Nous avons tous la capacité d’être résilient. Car c’est avant les difficultés,  la douleur, la souffrance, le traumatisme que l’on acquiert les moyens d’y faire face : notre capacité à mettre les mots sur ce que nous ressentons, et la qualité de nos « attachements sécures », ces liens de confiance avec les autres (famille, amis, etc.) qui nous rassurent sur notre aptitude à nous défendre.

Il est donc important de renforcer sa confiance en soi, d’entretenir des liens profonds avec d’autres personnes, de considérer les crises de la vie comme des étapes nécessaires,  de ne pas craindre les changements : les solutions reposent en chacun de nous.

La vie, je ne vous apprends rien, c’est aussi ça, les hauts et les bas, ça fait partie du jeu c’est comme ça. On a l’habitude de dire que « la souffrance est école de sagesse », c’est pas pour dire qu’il faut absolument souffrir pour  apprendre ou pour devenir quelqu’un de meilleur.  Ça veut surtout dire, qu’on peut grandir à travers tout ce qu’on traverse, je nous le souhaite en tout cas.

Prenez soin de vous, Samuella Mon Psy Online .

Mots clés: psychologie, traumatisme, résilience.

Crédits photos: Unsplash, Google images.

Avez-vous besoin d”informations, d’orientation ou d’un suivi psychologique ? Pour retrouver des psychologues à votre écoute, cliquez ici: https://www.monpsyonline.com/les-experts/

Je suis Samuella NOUMEDEM, psychologue basée à Douala au Cameroun et je réponds au +237 679972937. Cliquez ici pour me retrouver sur Whatsapp : wa.me/237679972937.

Le bonheur commence avec toi…

Le bonheur commence avec toi, pas avec tes relations, ton travail et ton argent, mais avec toi… Je vais même rajouter : pas avec ton (ta) partenaire ; ton mariage ; ton enfant ; ta famille ; ta religion, mais avec TOI.

Même s’il est vrai que chacun à sa définition du bonheur, en observant autour de nous, on verra  d’un côté des personnes heureuses peu importe leur niveau de vie, travaillant ; pas du tout ou se« débrouillant » ; et des personnes malheureuses peu importe le volume de leurs comptes en banque, fournis ou inexistants.

On réalise donc que leur bonheur ne dépend pas toujours de ce qu’ils ont, mais de ce qu’ils sont, du type de pensées qui les animent ; de comment ils gèrent leurs émotions et  enfin de leurs attitudes face à la vie.

Peu importe ta définition du bonheur, saches qu’il commence avec toi. Il commence avec ton état d’esprit ; ta perception des choses ; ta capacité à relativiser ; à apprendre de tes erreurs ; ta capacité à rebondir après les échecs.

Il commence avec ta résilience, ton empathie envers les autres ; ta disposition à pardonner, ta faculté à apprécier ce que tu as ; à en être reconnaissant ; à en profiter ; et ensuite à bosser dur pour réaliser tes rêves. Il commence aussi avec ta capacité à savourer les choses simples, les moments que tu passes avec les autres ; ta capacité à t’émerveiller devant un magnifique coucher de soleil ; ou à te sentir apaisé(e) au son et à la fraîcheur des pluies, et à finalement t’incliner devant la grandeur de l’Univers.

Le bonheur commence avec toi ; avec le fait d’être toi-même ; et d’en être fier : quelqu’un de fort, de timide ou d’extraverti qui a souvent envie de pleurer ; un  être humain imparfait avec des hauts et des bas ; des coups de blues ; de gueule ; de mou ou une énergie débordante. Il commence avec ta capacité à t’aimer, à aimer ; à être en accord avec toi-même ;à t’accepter tel (le) que tu es ; et donc à accepter les choses telles qu’elles se présentent en comprenant qu’on ne peut pas tout contrôler. Le bonheur commence avec ta capacité à dire NON à tout ce qui te tire vers le bas. Oui, le bonheur commence avec toi, avec le pouvoir de te créer ton propre soleil… Qu’est ce tu en dis ?

Prenez soin de vous, Samuella mon psyonline…

Mots-clés: bonheur, bien-être, résilience, connaissance de soi, amour de soi.

Crédits photos: Unsplash

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Témoignage : J’ai vécu avec un père toxique…

Comme beaucoup j’ai grandi loin de mon père, mais contrairement à Singuila, je n’ai pas cultivé de colère et je m’en suis plainte un peu quand même, intérieurement, quand j’étais petite. Et extérieurement plus tard quand il est revenu. Avec un petit peu de colère. 

OK, commençons par le début.

Je suis née au sein d’un couple hétéro marié, qui avait déjà une fille, dont je suis la cadette. Je sais, dit comme ça c’est un peu… mais c’est exactement ça. J’adorais mon père, je vous le dis d’emblée. C’était genre ma mère m’achète un super truc et si quelqu’un me demandait qui me l’avait acheté je disais avec passion que c’était mon père. Ou s’il nous a emmenées UNE fois au cinéma, moi, je cultivais l’idée qu’il nous emmène SOUVENT au cinéma. Bref, vous voyez le genre. Alors, mon père n’était pas très présent, il se déplaçait souvent. Et puis un jour, il est parti en voyage et…il n’est pas revenu .J’avais 5 ans, ma petite sœur venait de naître. Des huissiers sont venus nous faire sortir de notre maison en catastrophe, un jour alors que ma mère était sortie pour le premier vaccin de ma petite sœur. Bon, ils l’ont quand même attendue.

Nous sommes allées vivre chez mes grands-parents maternels, ma mère, mes sœurs et moi. Ma mère ne travaillait pas à cette époque, mon grand-père un brave et adorable intellectuel, paix à son âme, était commerçant, il vendait des babouches en plastique, la générosité était presqu’un défaut chez lui. Ma grand-mère, une dynamique femme forte et authentique, paix à son âme aussi, était femme au foyer. Elle  cultivait son champ, vendait la banane mûre et les ‘’miondos’’ qu’elle faisait elle-même pour joindre les deux bouts. Nous avons eu une enfance paisible auprès d’eux et par la grâce de Dieu, nous n’avons jamais manqué de rien. Ma mère, une vraie battante a retroussé ses manches et aligné jobs et petit commerce pour que nous allions à l’école, et que nous ayons toutes nos fournitures.

Le retour du « père » prodigue.

Dix ans plus tard, j’étais en classe de 2nde. Je suis rentrée de l’école un jour, Il n’y avait encore personne à la maison, ma mère avait trouvé un emploi stable depuis quelques années et rentrait en soirée. J’étais avec une camarade qui était venue m’emprunter un livre, pendant que je cherchais le livre pour lui donner, j’ai entendu frapper ; je suis allée ouvrir, et … c’était lui ! Mon père était là, devant le portail. Je lui ai évidemment sauté dessus après avoir crié ‘’papa’’, j’étais trop contente. Je l’ai fait entrer, et comme il tenait un sac, je lui ai demandé s’il restait, il a dit oui. J’ai rapidement remis le livre à ma camarade qui est partie. J’ai mis la Tv en marche, lui ai proposé ce qu’il y avait à manger et je suis allée apprêter la chambre ou il passerait la nuit (il y’avait une chambre inoccupée à l’extérieur).  Mes sœurs sont rentrées tour à tour, ensuite ma mère en début de soirée et un peu plus tard ma grand-mère. A cette époque mon grand-père était déjà décédé. Il y’a eu une longue discussion entre les adultes dont nous les enfants n’avons jamais rien su.

A partir de là, nous avons sans autre forme de procès, commencé à vivre ensemble. Et le voile a très vite fait de tomber. Je vais être brève. Il était extrêmement négatif, par exemple la toute première semaine il m’a demandé de lui faire une lessive. J’ai pris ses vêtements, et je les ai lavés, avec tout mon amour. Grand fut mon choc de recevoir un pétage de plomb épique en guise de remerciement, à cause d’une petite déchirure apparue sur son pantalon. Selon lui, « j’ai sciemment déchiré son pantalon, pourquoi je suis mauvaise comme ça, je suis même quel genre d’enfant, si je ne voulais pas laver je n’avais qu’à dire, d’ailleurs que je ne touche plus à ses vêtements ». Waouh! J’étais sans voix. Il n’a m’a même pas voulu me laisser m’exprimer. Et la véhémence avec laquelle il affirmait sa version. C’était à croire qu’il y avait un autre problème. C’est fou comme dans une situation, il avait le don d’aller chercher la pire explication possible et s’y accrocher mordicus. Il avait toujours raison. Avec lui ce n’était pas possible de discuter, littéralement. Toujours entrain de vouloir créer un problème. Soit on est d’accord avec lui… soit on est d’accord avec lui.

Entre incompréhension, choc et désillusion…

Assez rapidement l’ambiance a commencé à changer à la maison. Il était envahissant, adepte des jeux de hasard. PMUC, parifoot par la suite et etc. Il monopolisait la télévision du matin au soir et du soir au matin, sans exagération. Il nous empêchait d’étudier: Le salon qui n’était pas grand nous servait de pièce d’étude et ce n’était pas possible d’être concentré avec le téléviseur en marche.  Quand j’ai compris que pour pouvoir étudier j’allais devoir me lever en pleine nuit parce que c’est à ce moment qu’il n’était pas devant la télé, il a commencé à se lever à 3h du matin pour regarder la télé. Il passait ses journées à la maison, mangeait tout ce qu’il y’avait à manger sans égard pour nous qui allions rentrer de l’école, même pas pour ma petite sœur. Ma grand-mère laisse un truc au frigo ; il prend et quand elle vient se rendre compte que ça a disparu elle me gronde devant lui, il ne dit rien et se moque. Bien sûr, Il ne participait à aucune tâche, aucune charge, rien du tout. Ça devenait insupportable.

J’avais l’impression d’être la seule à vivre ce cauchemar parce que je refusais de me taire, et c’est moi qu’on grondait, quand j’essayais d’attirer l’attention sur son comportement. Ma mère ne prenait jamais ma défense, mais toujours la sienne : c’est ton père, tu dois le respecter. Elle a commencé à perdre de l’argent. Il n’y avait pas à chercher de midi à 14h, pour moi c’était clair et net. Nos livres de classes ont commencé à disparaitre. Très très clair et net. Je savais que c’était lui. Mais quand je l’ai dit ma sœur m’a regardé comme si je venais de blasphémer. Une longue liste d’autres effets s’est ajoutée au dossier des disparitions petit à petit. J’avais vraiment l’impression que j’étais la seule à le voir. Ma mère s’est mise à accuser un cousin à nous qui vivait pas loin et qui passait beaucoup de temps à la maison DEPUIS DES ANNEES dans la paix. Elle lui a donné (à mon père) de l’argent pour inscrire ma petite sœur à la rentrée, pour soit disant ’’l’impliquer’’, Il ne l’a pas fait.

Quand je préparais mon probatoire, à l’approche de l’examen un soir je n’en pouvais plus de cette histoire de télé qui m’empêche d’étudier : j’étais assise je travaillais dans le calme ; il est venu mettre la télé et a haussé le volume. Ma mère était aussi assise au salon, je la regarde, elle ne fait rien. J’insiste du regard, rien. Je me suis levée et je lui ai demandé s’il peut éteindre la télé, que je suis entrain d’étudier, je prépare mon examen. Il s’est levé et m’a criblé de gifles, jusqu’à me renverser. C’est quand je tombe que ma mère lui dit ‘’laisse comme ça’’.  Un 24 décembre, ma petite sœur qui devait avoir 12ans, avait une sortie avec sa chorale, ils devaient chanter dans une autre église de la ville et elle l’avait dit à notre mère, je n’étais pas au courant et ma sœur ainée non plus. Leur monitrice avait loué un car pour le transport des enfants et devait ramener chaque enfant à son domicile au terme de la soirée. Ma mère a oublié. Ce jour-là, ma petite sœur s’est apprêtée et est allée à son programme. Vers 20h ma mère commence à nous appeler, où est votre sœur ? N’ayant aucune idée je commence à appeler ça et là, ma sœur aussi, et vers 21h la monitrice appelle donc ma mère (et c’est là qu’elle se rappelle) en ramenant ma petite sœur pour s’excuser  du fait que le retour ait pris un peu plus de temps que prévu, ma petite sœur descendait la toute petite piste qui menait à la maison que mon père est sorti et l’a battue comme un bandit, coups de poing et tout. Malgré le fait que la monitrice a appelé pour justifier le retard. Et ma mère n’est pas venue l’arrêter.

Ma grand-mère  est décédée quelques années plus tard et nous avons dû déménager, pour un appartement. Ma mère avait désormais plus de charges, loyer, eau et électricité (ce qui n’était pas le cas chez mes grands-parents) ma sœur ainée et moi à l’université, et ma petite sœur au lycée. L’atmosphère de plus en plus pourrie, on essayait de vivre dans la paix. Je l’évitais comme la peste. Zéro discussion. Bonjour / bonsoir. Ma sœur ainée et moi faisions des économies pour payer le câble, qu’on ne regardait presque pas. Une fois je ne sais plus à l’occasion duquel de ses emportements il m’a demandé de ne plus lui adresser la parole. Et je ne l’ai plus fait. Pendant un an. J’avais plus à me forcer à lui dire bonjour /bonsoir. Je pouvais l’ignorer royalement sans qu’on ne me prenne la tête. Hourra. Mais hélas. La réalité, toujours là pour vous assommer. Ma mère continuait de perdre de l’argent, entre autres choses. On le voyait même souvent en cachette fouiller dans ses affaires.

Une fois, on nous a coupé la ligne d’électricité sans crier gare, quand je vais à l’agence d’électricité pour essayer de savoir pourquoi, j’apprends que nous avons plus de six mois d’arriérés. Dépassée, j’appelle ma mère pour comprendre comment ça se fait, c’est là que j’apprends que depuis tout ce temps elle lui donne l’argent pour régler les factures.ET LE LOYER. On parle du gaz aussi ?passons. Quand j’ai dit à ma grande sœur qu’il fouillait nos chambres elle m’a regardé comme si j’avais dit une abomination. Mais je le savais. Un jour j’étais enfermée dans ma chambre, et il a dû se croire seul parce qu’il n’y avait personne d’autre. Je l’ai entendu entrer dans la chambre de ma petite sœur qui était consécutive à la mienne, vider sa petite caisse d’économies en bois, et ressortir. C’était affreux. Ma mère devenait aigrie, amère, négative. Elle s’emportait pour un rien, sur nous bien évidement.

A plusieurs reprises, ma grande sœur a essayé d’organiser une assise familiale entre nous, pour essayer de je ne sais même pas, faire quelque chose. Mais ça ne servait à rien, on ne faisait que gratouiller l’abcès, au lieu de le percer et extraire tout le pus qui avait déjà envahi partout. Personne ne voulait dire la vérité, du coup à chaque fois je me levais et je partais. Et on me prenait la tête pour ça, pour le fait que je ne voulais pas manger à table avec lui; ET pour un tas d’autres raisons qui me donnaient envie de hurler ‘’je ne peux pas faire semblant, je ne suis pas comme vous, je n’y arrive pas’’. Tellement de choses se sont passées, tellement…

Quand mon corps a commencé à parler…

En 3e année de fac, j’ai commencé à me sentir mal dans ma peau. J’étais très triste, déprimée, je me sentais grosse, j’étais très mal.  J’ai entrepris de perdre du poids, mais je ne me sentais pas mieux, au contraire. J’ai commencé à avoir la digestion difficile, puis très difficile. Remontées acides aigues et incessantes, ballonnements constants, c’était infernal. Un oncle naturopathe m’a prescrit une série de médicaments de très bonne qualité, tout à fait indiqués pour mes symptômes qui m’ont grandement soulagé mais à très court terme. Mon ventre s’est ensuite mis à gonfler et c’était douloureux.

Je suis allée consulter un gastro-entérologue qui m’a fait une série d’examens (radio, échographie) qui ont n’ont rattaché aucune cause à tout cela. A l’époque, un proche dans mon entourage a suggéré que tout ce mal être dont je souffrais pouvait avoir une cause psychologique. J’en ai parlé à mon gastro-entérologue, qui a limite rigolé, et dit que ce n’est pas du  sérieux ça, qu’il ne me conseille pas de m’embarquer là-dedans.  Il m’a néanmoins prescrit un traitement, que j’ai également suivi. Sans grand succès.

A l’époque, Il n’y avait pas de psychologue dans le coin que je pouvais consulter, mais une psychiatre. Je suis allée la voir. Après la première séance elle a demandé à voir mes parents, et ils sont venus. Tous deux. Je sais, même moi je n’y croyais pas. Ce jour, quand ma mère est rentrée, elle m’a dit que la psychiatre leur a dit que c’est mauvais pour ma santé de vivre avec eux, que c’est leur’’ histoire’’ bref, toute cette histoire qu’on vit qui est en train de me rendre malade. Elle m’a demandé s’il y a quelqu’un dans la famille avec qui je peux aller habiter, que j’y réfléchisse et que je lui dise. Je lui ai dit non, que ça va aller, je ne vais pas sortir d’une sorcellerie pour aller entrer dans une autre. Lui par contre n’a fait aucun commentaire.

La douloureuse,mais salutaire acceptation de la réalité…

Au terme de la deuxième séance, j’ai eu l’impression qu’on m’a ôté un poids immense, sérieux, j’ai eu comme une révélation. Façon de parler. Nous avons juste discuté, mais j’ai pris conscience de certaines choses qui ont fait toute la différence par la suite. J’ai pris conscience que tout ça  était vraiment, VRAIMENT derrière mon mal être, je veux dire, vraiment quoi. J’avais effectivement remarqué que l’atmosphère était malsaine à la maison, oui, comme un éléphant au milieu d’une pièce, difficile de louper.  Mais que c’est ça qui me rendait malade, ça non. Mais encore, que ça m’affectait autant parce que j’aimais TOUJOURS beaucoup mon père. Quand elle a dit ça, j’ai vraiment eu l’impression que le temps s’est arrêté, parce que en toute honnêteté, c’était pas du tout de l‘amour que je ressentais le concernant. Enfin j’ai réalisé que je pouvais faire quelque chose. Je ne pouvais pas changer cet environnement dans lequel je vivais pour l’instant, mais je pouvais changer ma façon de réagir à tout cela. ET Ça m’a suffi. Juste deux séances. A partir de ce jour, et chaque jour par la suite, j’ai entrepris ce travail sur moi pour m’aider à m’élever au-dessus de tout ça. C’est un combat émotionnel et psychologique de longue haleine, c’est vraiment petit à petit, surtout quand on reste dans le même environnement et que les mêmes choses, voire pire continuent de se produire.

Un jour, où cette fameuse assise a eu lieu et que  je lui ai dit tout ce que j’avais dans le cœur depuis toutes ces années, ce que tout le monde avait peur de lui dire.  Quand j’ai fini, son visage était rouge et déformé de colère, sans exagération. Et quand je l’ai vu bondir du fauteuil j’ai senti que si je ne bouge pas ça va mal finir, j’ai à peine eu 3 secondes pour m’enfermer dans la première pièce venue. IL a essayé de défoncer la porte de son poids, en hurlant. Mes sœurs se sont fait mal en essayant de l’arrêter, il leur a donné des coups. Ma grande sœur est allée alerter un voisin pour venir l’arrêter. Ma mère n’était pas là, c’est elle qui a trouvé bon de sortir au début de l’assise cette fois. Je suis restée dans cette pièce jusqu’à ce qu’elle revienne. Pendant un bon moment on a veillé à ce que je ne me retrouve pas seule à la maison pour éviter le pire. Un ou 2 ans plus tard il a essayé de m’étrangler. Devant mon neveu de 3 ans.

Donc, oui, ça n’a pas du tout été facile, mais avec l’aide de Dieu, on y arrive petit à petit. On se rappelle chaque jour, de ne pas se laisser entrainer par la négativité, on se bat pour ne pas ruminer tout ça , que ce n’est pas contre nous, que ça ne durera pas éternellement, qu’on a encore toute notre vie à vivre, et qu’on ne va pas laisser ça nous prendre notre santé mentale et émotionnelle et nous gâcher nos futures relations. Les symptômes ont commencé à s’estomper et ont fini par disparaitre sans que je ne sache quand exactement. Et on finit même par voir le ‘’bon’’ dans tout ça. On finit par arriver à pardonner, vraiment pardonner. Ça prend du temps, mais oui, on finit par être libre de tout ce bagage malsain. 

Mots clés: famille dysfonctionnelle, parent toxique, blessures d’enfance, somatisation, résilience.

Crédits photos: Google images, Unsplash

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Je suis Samuella NOUMEDEM, psychologue basée à Douala au Cameroun et je réponds au +237 679972937. Cliquez ici pour me retrouver sur Whatsapp : wa.me/237679972937.