Le deuil périnatal : Revenir les bras vides …

Revenir les bras vides d’une maternité après la perte d’un enfant, voilà un événement courant,mais très particulier. Pour le comprendre, il faut tout d’abord rappeler que venant du latin « dolus » ; « dolore », le mot deuil signifie douleur, souffrance dans l’âme. Cette souffrance, cette déchirure que les mots ne peuvent expliquer face à la mort d’un proche. C’est donc un processus d’adaptation suite à la perte d’un être cher, qui comporte des étapes qui se vivent différemment en fonction de la particularité de chaque être humain. On parle alors du travail de deuil pour petit à petit gérer ce flot d’émotions, d’histoires et de souvenirs que provoque la disparition du proche.

Que se passe- t-il lorsque à une naissance,  un moment qui matérialise la vie dans toute sa splendeur, la mort survienne ? Comment expliquer qu’à ce moment-là, ce soit plutôt le corps inerte et sans vie d’un petit être dont on a pourtant senti les mouvements énergiques ? Ce petit être qui grandissait  dans notre utérus, que l’on chérissait, qui faisait déjà partie de notre vie, comment expliquer qu’avant d’arriver au terme de la grossesse il ne soit plus ?

A peine connaissions nous ce tout petit, qu’il s’en allait déjà quelques jours ou quelques mois plus tard ; nous laissant sous le choc, désemparés, désespérés ? Ainsi, comment vivre avec ce contre sens, ces réalités contre nature qui frisent l’absurdité que sont le décès périnatal et donc le deuil périnatal ?

Le deuil périnatal,qu’est-ce que c’est ?

Le décès périnatal est la mort d’un bébé qui survient au cours de la grossesse, lors de l’accouchement ou dans sa première année de vie. On parle alors de deuil périnatal pour faire référence au deuil vécu par les parents lors du décès de leur bébé.

OUI ; revenir les bras vides est une tragédie que malheureusement de nombreuses familles ; de nombreux couples et même des personnes célibataires vivent partout autour de nous. C’est une situation insoutenable qui laisse les personnes affectées dans l’incompréhension ; ne sachant quoi dire, que faire et vers qui se tourner. De plus, cela nourrit le silence, le malaise et le mal-être tout autour ; rendant la situation taboue et aboutissant au fait que personne n’en parle dans les hôpitaux, dans la famille et dans les médias. Il est pourtant très important d’en parler pour aider et accompagner les parents endeuillés, pour former le personnel soignant  à améliorer sa prise en charge dans ce type de situation et pour sensibiliser les proches sur la conduite à tenir.

Par ailleurs, ce qui rend encore la situation plus difficile, c’est le fait pour l’entourage de penser que la peine est proportionnelle  au nombre de semaines de vie du bébé ! Pour faire simple, c’est croire qu’une femme qui a fait une fausse couche à deux mois de sa grossesse sera moins affectée que celle qui a tenu son bébé mort-né dans les bras !

Ce qui est faux ! La manière dont on vit la perte est influencée par notre histoire, notre vécu, notre désir d’enfant et tout ce qu’on projette dans notre maternité…C’est beaucoup plus complexe que ça. Comme tout deuil ; c’est très difficile ; ça l’est encore plus quand il s’agit d’un bébé dont la vie s’arrête avant d’avoir commencé.

Revenir les bras vides, pourquoi c’est si dur ?

Tout d’abord,dans notre culture, l’enfant n’appartient pas qu’au couple, mais aussi à tout le reste de la famille, ce qui agrandit la douleur ressentie. Il y a aussi la grande famille, que dira-t-on aux grands-parents, tantes, cousins et cousines ? Ces derniers ne sachant d’ailleurs pas quelle attitude adopter, n’aborderont presque jamais le sujet de peur de réveiller la douleur des parents. Que dire aux autres enfants de la maison ? Comment réagir face à ce berceau vide et à toute la layette qu’on a préparé pour attendre notre petit bout de chou ? 

Ensuite, comment se comporter avec le conjoint ? Toi qui a besoin de lui ; besoin de voir son chagrin pour mieux le soutenir ; besoin de parler de ce qui s’est passé pour pouvoir  avancer; lui qui pense devoir être fort pour vous deux en ne laissant rien paraître, en évitant le sujet par peur de te voir craquer ; en se réconfortant comme il le peut, mais loin de toi…En outre, comment rester soudés dans cette épreuve et empêcher que le vide causé par l’absence de votre tout petit ne finisse par vous éloigner l’un de l’autre ?

Enfin, comment  gérer sa santé physique, ce corps qui a bel et bien porté un enfant qui n’est  plus  là ; ce corps dont  la moindre douleur, la montée laiteuse ; les cicatrices  post opératoires nous rappellent  jusque dans notre chair  la présence passée et la présente absence de notre bébé ??

Il est vrai qu’avec  toutes les avancées dans le domaine médical, les médecins ont le moyen de mieux suivre l’évolution du bébé anticipant ainsi tout danger et permettant au même moment  aux parents de le voir grandir et donc de s’y attacher. C’est cet état de choses qui accroît encore le désarroi des parents au moment du décès. Voilà autant de questions qui soulignent la profonde difficulté du deuil périnatal au sein d’une famille.

Le deuil périnatal, quelques réactions observées…

Comme pour tout autre deuil ; on va :

  • Etre sous le choc ; puis nager en plein déni ; se dire que ce n’est pas vrai ;
  • Avoir mal, très mal quand on va réaliser que c’est vrai et se sentir coupable. J’aurai dû faire plus attention, aller à l’hôpital plus tôt. ..
  • Ressentir de la colère contre soi- même ; contre les autres ; imputer la responsabilité à d’autres facteurs (hôpital ; travail ; famille, etc…)
  • Déprimer, rester centré (e) sur sa douleur ;
  • Se reconstruire malgré la douleur,  recommencer à s’ouvrir à de nouvelles choses ;
  • Accepter ; avancer et reprendre le cours normal de sa vie malgré la perte.

Chez la femme…

Le décès périnatal dans un couple est douloureux pour tout le monde,  mais le ressenti n’est pas le même. On observe donc, chez la femme,  des réactions plus intenses à cause du lien affectif plus fort qui grandit pendant la grossesse. Elle peut:

  • avoir une sensation d’échec, se sentir honteuse ou coupable de n’avoir pas pu mener sa grossesse à terme (encore plus avec les connotations auxquelles renvoie la maternité dans la culture africaine)
  • douter de sa capacité à concevoir et ressentir de l’anxiété face à une prochaine grossesse
  • ressentir un vide et avoir l’impression d’avoir perdu une partie d’elle-même
  • avoir l’impression d’avoir déçu son conjoint et son entourage

Chez l’homme…

Couramment négligé, il est tout autant affecté que sa partenaire et aura un vécu différent du deuil périnatal ; il peut:

  • justement  se sentir isolé parce que l’attention est dirigée vers sa femme
  • se sentir  impuissant
  • avoir le sentiment d’avoir échoué dans  son rôle de protecteur e de pourvoyeur de la famille

Toutes ces réactions ne sont pas les mêmes partout, mais peuvent nous aider (entourage , personnel soignant) à comprendre les parents endeuillés pour ensuite mieux les accompagner.

Le deuil périnatal,jusqu’où ça peut aller ?

Le deuil -et tout son cortège d’émotions- constitue un ensemble de réactions normales face à la perte d’un être cher. Cependant dans le cas du décès périnatal, le choc de l’annonce du décès, s’il n’est pas bien géré et bien accompagné, peut avoir des conséquences graves sur la santé et le quotidien des personnes endeuillées.

Dans certains cas, l’enfant a été le fruit de plusieurs années d’attente ; d’espoir ; d’allées et venues dans les hôpitaux ; la seule possibilité d’être mère ; de renforcer son estime de soi en tant que femme

Dans d’autres cas encore, sa venue symbolisait retrouver sa féminité à travers sa maternité ; redorer son honneur au sein de la belle famille, consolider sa relation avec son homme ; avoir un enfant leur permettait de passer de l’identité de couple à  celle de parents , étape importante pour certains dans la maturation d’une relation à long terme.

Ce sont donc la nature et l’intensité des liens tissés avec le bébé ; et la signification consciente et surtout inconsciente que cette grossesse a pour les parents qui déterminent la gravité du deuil qui survient.

Quelques séquelles dans la vie des personnes affectées…

Après tout ce qui a été dit plus haut, voici pourquoi perdre un enfant de cette manière reste un traumatisme qui peut :

  • conduire à un deuil pathologique ; c’est-à-dire que la personne reste bloquée à une étape de son deuil un peu plus longtemps que la normale ; ça peut être le déni par exemple, refuser la réalité et y rester figé ;
  • causer une dépression ; le sentiment de tristesse ayant perduré et s’étant installé avec un profond sentiment de culpabilité ; la douleur devenant le seul lien avec le bébé parti trop tôt.
  • induire l’isolement, le repli sur soi, l’évitement des situations sociales dans la crainte de « craquer »
  • provoquer des troubles psychosomatiques, c’est à dires des malaises physiques qui trouvent leur origine dans le mal être psychologique de la personne : insomnie ; maux de tête ; douleurs musculaires ; maux d’estomac ; hypertension ;etc …
  • entraîner une perte de l’estime de soi sur un plan personnel, douter de son corps,  de sa capacité à donner la vie. Et sur un plan collectif, les parents peuvent développer un sentiment de honte et d’échec  par rapport à leur capacité à concevoir une enfant « vivant » face au regard de autres, surtout si il y a des antécédents de deuils non résolus. Ce qui à la longue va occasionner une anxiété qui sera nocive pour les prochaines grossesses, dans le cas où les pertes ont été consécutives.
  • créer un vide dans la relation du couple, des difficultés à communiquer, des manières différentes de gérer le chagrin qui aboutissent souvent malheureusement dans des cas extrêmes à une séparation ou un divorce ; le couple n’ayant pas pu s’en remettre.

Il est donc absolument nécessaire d’aider et d’accompagner ses parents tant sur le plan physique que psychologique pour prévenir les conséquences potentiellement dramatiques de la perte de leur enfant sur leur vie ultérieure.

A éviter !

C’est par exemple penser que de dire certaines phrases aux parents va apaiser leur douleur. Elles peuvent s’illustrer comme suit :

– « c’est pas grave ; vous ne l’avez pas connu !  C’était son destin ! Vous avez d’autres enfants ! »

– « Vous allez en faire un autre et ça ira mieux ! » ; alors qu’un  enfant ne remplace pas un autre.

Ou encore, essayer de trouver mille et une explications au décès, refaire le film encore et encore ne va pas les soulager.

Que faire ?

Au personnel soignant ; il n’est pas facile d’annoncer une mauvaise nouvelle à un patient que l’on a suivi, mais c’est notre responsabilité de le faire et de proposer un minimum de suivi ; dans l’attitude empathique et des paroles bienveillantes. Innover en créant des groupes de parole ou de soutien dans nos maternités pour sensibiliser sur une triste réalité qui est traumatisante pour bien des personnes et dont il est difficile de s’en remettre sans aide.

A l’entourage ; la famille joue un grand rôle dans la communauté africaine. Ce n’est pas facile de savoir comment se comporter, mais il faut être présent sans être envahissant ; ne pas avoir peur d’en parler ; d’appeler le bébé par son nom si l’occasion se présente et rester dans l’attitude de soutien. Car, en parler c’est permettre à la personne affectée de se libérer petit à petit de sa tristesse, de son sentiment de culpabilité et de sa colère. C’est l’aider à prendre un peu de distance par rapport à ses émotions ; c’est les valider et marquer l’existence de ce petit être de manière positive.

Soutenir, c’est rester à l’écoute de la douleur des parents,  pleurer avec  eux ;  ça peut être leur rendre visite, leur faire à manger ou les inviter. C’est aussi respecter leur peine ; il y en a qui ne voudront pas en parler, qui voudront  avoir un moment pour eux, il faudra donc savoir rester en retrait. Si l’on ne sait pas quoi dire ou quoi faire, on peut le leur demander clairement pour éviter de les blesser par maladresse.

A vous les parents, les « paranges » sous d’autres cieux, il faudra se soutenir mutuellement ; être présent l’un pour l’autre ; en parler ; ne pas réprimer ses émotions ; les laisser nous envahir et puis les laisser repartir. Faire ensemble si possible le rituel de l’enterrement pour dire au revoir au bébé ;  faire une boîte à souvenirs par exemple avec les affaires du bébé, le célébrer le jour anniversaire,  se raccrocher à sa foi (pour ceux qui sont croyants) sont autant  de petites choses qui peuvent vous aider à faire votre deuil progressivement ; et à trouver la force pour continuer à vivre avec sans vous laisser submerger par le chagrin. Chercher des responsables ; trouver des boucs émissaires, vous blâmer  vous apaisera peut être sur le moment, mais cela ne vous le ramènera pas.

IL mérite que vous viviez, que vous appréciez davantage ce que vous avez et que vous soyez heureux. Vous l’avez attendu et porté chaque minute de sa vie, et vous l’aimerez chaque instant de la vôtre.

Prenez soin de vous…Samuella, mon psy online.

Mots clés: deuil périnatal, décès périnatal, deuil, travail de deuil.

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Je suis Samuella NOUMEDEM, psychologue basée à Douala au Cameroun et je réponds au +237 679972937. Cliquez ici pour me retrouver sur Whatsapp : wa.me/237679972937.

Il n’y a pas de santé sans santé mentale !!

La santé, explications.

J’ai souvent entendu : « Il n’y a pas de santé sans santé mentale! » Bien que cela paraisse exagéré dit comme ça, examinons ensemble les faits…

D’après l’OMS, la santé est « un état complet de bien-être physique, mental et social, qui ne consiste pas seulement en l’absence de maladies ou d’infirmité. » Eh oui ! Pour que je dise que je suis en bonne santé, il faut que je me sente bien dans mon corps, dans ma tête et dans mes relations avec les autres pour faire simple.  Ce qui veut  aussi dire que, ce n’est pas parce que  je me lève tous les matins pour  aller vaquer à mes occupations , ou encore que je n’ai pas un handicap, que je suis en bonne santé !!

Par ailleurs, il est vrai que quand on parle  de santé ou de maladie, on a tendance à ne voir que la partie visible de l’iceberg (hihihihi !) que nous sommes, notre corps ; ce cher physique toujours au-devant de la scène ! Et si on marquait une pause pour le metteur en scène ; celui qui dirige pratiquement tout dans les coulisses ; qui la plupart du temps tire les ficelles…Vous voyez de qui je parle ? Oui, oui! Il s’agit de notre mental toujours présent, toujours oublié,  et presque jamais cité !

« La santé ne concerne pas seulement ce que vous mangez. Il s’agit aussi de ce à quoi vous pensez et de ce que vous dites. »

C’est par exemple voir quelqu’un qui ne peut pas marcher à cause d’une malformation au niveau de ses jambes ; faire partie d’une équipe de basket et devenir champion au niveau local sur son fauteuil roulant !

Paradoxalement, c’est aussi voir une belle jeune femme pleine de potentialités n’arriver à rien accomplir ; et en être malheureuse parce que qu’elle ne sait pas qui elle est ; ni ce qu’elle vaut ; parce que quand elle se regarde dans le miroir ; elle ne se voit pas comme ça, elle a tendance à se dévaloriser… Lui aussi (le mental) peut ne pas être au top de sa forme ; peut être malade malgré un corps en « bonne santé »

La santé ne concerne pas seulement le corps. Il s’agit aussi de ce que nous ressentons et de comment nous nous comportons.

Du coup, l’on se demande c’est quoi la santé mentale?

La santé mentale est définie par l’OMS comme « un état de bien-être qui permet à chacun de réaliser son potentiel, de faire face aux difficultés normales de la vie, de travailler avec succès et de manière productive et d’être en mesure d’apporter une contribution à la communauté.» En d’autres termes, elle est liée à la santé et au bon fonctionnement de l’esprit d’une personne. Elle englobe notre bien être sur le plan psychologique ; émotionnel ; et est impliquée dans le comment on s’adapte au monde qui nous entoure et comment on gère le stress ordinaire de la vie de tous les jours.

Le truc cool à savoir, c’est que chacun de nous a le pouvoir de s’en occuper ; d’avoir le contrôle sur son évolution. Ce n’est donc pas quelque chose qu’on a ou qu’on n’a pas ; puisqu’elle est influencée par notre gestion des hauts et des bas de la vie. En effet, elle n’est pas un état statique ; elle évolue de manière continue tout au long de la vie et chacun de nous peut l’améliorer.

Santé mentale et maladie mentale,incompatibles?

Seulement, il faut savoir que ne pas avoir de maladie mentale ne signifie pas forcément qu’on ait une bonne santé mentale hi hi hi !! Ça a l’air compliqué n’est-ce pas ? Mais ne vous inquiétez pas, c’est juste l’impression que ça donne ! Regardons ensemble :

Une personne qui vit avec une maladie mentale et qui se fait suivre, peut avoir contre toutes attentes une bonne santé mentale ; parce que  la situation particulière dans laquelle elle se trouve, implique qu’elle travaille sur elle-même et qu’elle atteigne un degré de stabilité élevé sur ce plan-là !  

Exemple : Elle développe donc des pensées positives, est consciente de la difficulté ;fait face à ses peurs ; croit en sa capacité à s’en sortir ; ce qui la motive et lui donne une attitude confiante en l’avenir. Oui, elle souffre d’une maladie mentale, mais elle va bien de manière générale mentalement parlant.

De même, quelqu’un d’autre qui n’en souffre pas peut avoir une mauvaise santé mentale ; ceci s’expliquant par le fait _comme nous l’avons vu plus haut_ que ce n’est pas acquis et cela peut être influencé par les turpitudes de la vie.

Exemple : il vit mal sa déception amoureuse, n’accepte pas ce qu’il ressent. A la longue ; il rumine sa colère ; ses pensées deviennent négatives ; il perd confiance en lui et a une attitude agressive et blessante envers les autres. Toutefois, il ne présente les symptômes d’une maladie mentale, mais à ce moment précis sa santé mentale n’est au top. On se comprend ??

Si on regarde de plus près,  la santé mentale renvoie de manière générale  à un état de bien être émotionnel ; lié au sentiment personnel d’être épanoui dans sa vie quotidienne  et ce malgré les difficultés pouvant arriver.  De ce fait, c’est rassurant de savoir qu’on peut en avoir le contrôle ; qu’on peut se fixer des objectifs pour la maintenir ou l’améliorer et les atteindre. Ce qui n’est pas toujours le cas d’une maladie mentale qui a besoin d’être diagnostiquée et qui implique l’aide d’un professionnel.

De toute évidence, tout le monde est donc concerné par la santé mentale ; quel que soit l’âge, le sexe ; le genre ; la race ; l’orientation sexuelle ; l’appartenance religieuse ou encore l’origines, on rencontre tous des problèmes de santé mentale à un moment ou à un autre de notre existence. Et quand ça arrive, on se sent mal ; mais il est bon de savoir que malgré la difficulté de ces moments il est possible de l’améliorer.

Maintenant, c’est quoi avoir une bonne santé mentale ?

Je suis presque sûre qu’après tout ce qu’on vient de se dire, on pourrait penser que c’est :

  • être joyeux et content ; l’esprit en paix et chantonnant  7 jours sur 7 (haha ha !)
  • toujours avoir des pensées  positives
  • vivre sans problème ou du moins toujours bien gérer ses problèmes
  • bref, être parfait

Eh bien non non non et renon !! Ce n’est absolument pas ça avoir une bonne santé mentale. C’est en réalité :

  • accepter et reconnaître ses pensées et ses émotions. Qu’elles soient positives et surtout négatives, savoir que c’est normal, ne pas les nier, les étouffer et les réprimer. Ex : Qu’est ce qui m’arrive ?  Je crie sur tout le monde en ce moment, ça vient d’où cette colère ? ça peut arriver…              
  • Etre à l’écoute de soi, de ses pensées au point de les identifier avec précision. Ex : En ce moment ; je suis si fatiguée et du coup ; je m’énerve pour un rien…
  • avoir conscience de ce qui ne va pas, l’accepter et trouver des ressources en soi ou ailleurs pour surmonter la mauvaise passe. Ex : Ok ; j’ai aussi le droit de m’énerver, mais pas pour tout et n’importe quoi ; vu toute la charge de travail que j’ai eue ces derniers temps,  je n’ai pas eu le temps de souffler …J’ai besoin de faire une pause
  • développer des astuces, des méthodes ; des mécanismes d’adaptation sains qui nous permettent de construire et de stabiliser notre bien-être ; et de l’amener vers l’épanouissement auquel on aspire. Ex : Et si je prenais un peu de temps pour me reposer, regarder ma série préférée, lire un bon livre ; passer du temps avec mes amis ou mes proches ; écouter de la musique ; marcher un peu ; aller à l’église, faire un tour au village ?
  • savoir  que le corps et l’esprit ne peuvent pas vivre sainement l’un sans l’autre, que ce qui touche l’un affecte l’autre et vice versa. Et ainsi ce qui aide l’un va aussi aider l’autre. Ces deux entités forment un TOUT ! il serait temps  de se rentrer ça dans la tête pour ne ceux qui ne veulent toujours pas l’admettre !

Au final…

Il est donc justifié de dire : « il n’ y a pas de santé sans santé mentale ». Nous vivons tous cette vie, compliquée, remplies de peines, d’obstacles ; de défis ; d’échecs, mais aussi remplies de joies ; de victoires et de moments inoubliables. Souvent rien ne va ; les choses se corsent et tout part en vrille ; mais souvent aussi ça va mieux… Ce sont donc toutes ces tournures qui affectent nos pensées ; nos émotions ; notre attitude : principaux constituants de notre mental et donc de la santé de ce dernier.

Vous conviendrez donc avec moi, qu’il est tout à fait normal qu’elle -la santé mentale- ne soit pas fixe, qu’elle s’enrichisse ou qu’elle s’appauvrisse tout au long de l’existence.  Il ne faut juste pas oublier que nous avons la capacité de la faire grandir ; de faire en sorte qu’elle passe d’un niveau « mauvais » à « bon ».Tout comme nous veillons sur notre santé physique, nous devons en prendre le plus grand soin ; c’est bien là que tout commence et ce n’est que comme ça qu’on pourra réellement être  bonne santé.

Ta santé mentale est une priorité. Ton bonheur est essentiel. Prendre soin de toi est une nécéssité.

Dès lors que nous sommes des êtres HUMAINS avec des PENSEES, des EMOTIONS et le COMPORTEMENT qui en découle, la santé mentale est notre affaire à TOUS… Etre épanoui et équilibré devient donc essentiel ; car c’est le début de toutes nos  actions ; ce qui implique que l’on prenne soin de soi et qu’on fasse passer notre santé mentale en premier.

Prenez soin de vous… Samuella, mon psy online.

Mots clés: santé, santé mentale, bien-être, épanouissement.

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Suicide : En finir avec ses jours…Faiblesse ou Détresse?

Dans la rubrique des faits divers…

Un jeune homme assassine sa fiancée et se tue ensuite ; un militaire camerounais se donne la mort à Salak ; une jeune fille se suicide au quartier Nsam ; une autre  tente de se suicider après son échec au BEPC ; une femme saute du pont de la Dibamba avec son bébé dans les bras ; un médecin généraliste est retrouvée pendue dans sa chambre à Bertoua … Eh oui ! Longue est la liste d’histoires de suicide comme celles-ci qui peuplent malheureusement la rubrique des faits divers de nos médias camerounais. Des faits divers !! C’est à ça que se réduisent ces tranches de vie interrompues, voire brisées.

Le suicide puisque c’est de ça qu’il s’agit, n’ayons pas peur de le dire est un triste fait, un tueur silencieux qui fait beaucoup plus de victimes que les guerres et les génocides selon l’OMS. Selon cette dernière ; toutes les 40 secondes, une personne se suicide et toute les trois secondes, une autre essaie d’en finir avec sa vie. OUI ; oui vous avez bien lu ! Toutes les 3 secondes ! Vous imaginez ? C’est grave ! Et ça ; c’est pour des cas qui ont été répertoriés,  disons-nous  bien que tout autour de nous, dans les maisons ; dans les familles ; ça arrive encore et encore et on n’en entend peut être parler que le jour où le pire arrive.

En général,  ce qu’on entend dire de la personne qui s’est suicidée ou qui a essayé de le faire, c’est qu’elle est « lâche ; faible ; égoïste ». Il existe peut-être une part de vérité dans toutes ces  explications, mais l’autre majeure partie de la réalité est toute autre. En effet, on ne parle presque jamais de la souffrance de ces personnes, de leur état d’esprit ; de leur santé mentale. La plupart du temps, on ne voit que l’acte posé, ses implications ; le mystère autour, le scandale ; le regard des autres sur la famille.

Le suicide, pourquoi ?

 Souffrance, douleur ; mal être profond ; tristesse ; solitude ; détresse, désespoir et fatigue sont le ressenti des personnes qui arrivent à penser au suicide. Evidemment, elles se sentent mal dans leur peau , il est donc tout à fait clair que si une personne en arrive à avoir idées suicidaires ; c’est vraiment qu’il y a quelque chose qui ne vas pas ; mais alors pas du tout.

Alors, qu’est ce qui cause ce mal-être chez l’autre ?  Qu’est ce qui peut bien justifier qu’un individu ne veuille plus vivre ?

De manière générale, s’il est vrai qu’il n’existe pas de cause précise à l’origine des idées suicidaires chez quelqu’un, il faudrait tout de même relever des facteurs de risques, des terrains propices qui pourraient conduire au suicide. C’est par exemple :

  • une maladie mentale comme la dépression ; le trouble bipolaire ou une schizophrénie. La souffrance causée par ces maladies  est très difficile à vivre pour la personne affectée
  • un état de stress post traumatique chez un militaire par exemple dont l’esprit ne supporte pas les horreurs de la guerre après sa mission
  • des difficultés à entretenir des relations personnelles et amoureuses stables à long terme
  • des pertes significatives dans la vie de la personne (décès d’un être cher, perte d’un emploi ; rupture amoureuse ; divorce)

En milieu jeune ; ça pourrait être :

  • violences familiales ; maltraitance ; abus sexuels
  • harcèlement scolaire ; intimidation ; cyber intimidations avec des diffusions de vidéos humiliantes pour la victime par exemple.
  • une douleur physique ou émotionnelle grandissante et insupportable ; aggravée par le sentiment d’être seul et sans soutien
  • une maladie chronique qu’on n’accepte pas et avec laquelle on va devoir dorénavant vivre
  • une grossesse non désirée chez la jeune fille avec toutes les connotations négatives qu’on a ici chez nous, particulièrement au sein de la famille camerounaise.
  • addiction aux drogues

Pour toutes ces raisons, vous verrez que ce ne sont pas toujours les mêmes causes qui produisent les mêmes effets,  mais ce sont des potentiels  déclencheurs chez des personnes fragiles.

Maria Fabrizio for NPR

De ce fait, l’entourage doit être attentif  à l’adulte ; à l’enfant avec lequel il vit. D’autant plus, qu’ici chez nous, on n’a pas la culture de laisser un mot, une lettre avant le passage à l’acte pour expliquer son geste. Ainsi, la famille est encore plus en état de choc ; plus dans le désarroi devant la disparition de la personne, se demandant comme elle n’a rien vu venir ; se reprochant de n’avoir pas fait çi ou ça …Même si par le passé, on n’a pas pu empêcher le pire, on peut désormais savoir ce qui devrait attirer notre attention et nous faire réagir pour venir en aide à la personne.

Quelques signes avant-coureurs…

Alors, j’ai souvent entendu au sein de l’entourage ; on savait qu’elle ne se sentait pas bien ; mais de là à se suicider ! Elle n’a rien montré ; rien n’a changé chez elle on ne comprend pas ! Et pourtant, la personne peut présenter les signes suivants :

  • une baisse d’interaction avec la famille et les amis, l’isolement ;
  • tristesse qui s’installe dans la durée ;
  • perte d’intérêt pour les choses qui nous faisaient plaisir ;
  • amotivation, manque d’énergie ; troubles du sommeil, perte ou prise de poids ;
  • allusions régulières à la mort ou au suicide dans les causeries ou par écrit ;
  • comportements à risque (abus de substances, drogue ; alcool ; rapports sexuels non protégés, partenaires sexuels multiples) ;
  • perte de l’estime de soi et dévalorisation (se sentir nul ; inutile ; incapable, avoir l’impression de ne rien réussir ou de ne rien accomplir, avoir le sentiment de ne compter pour personne) ;
  • avoir en sa possession des moyens létaux comme les pesticides ; javel ; pétrole, médicaments ;
  • des antécédents de tentative de suicide ;
  • la mise en ordre de ses affaires ; ou le partage de ceux-ci à d’autres personnes

Il faut cependant relever qu’une personne suicidaire ne présente pas forcément des signes d’abattement ou de morosité, souvent une hyperactivité et une énergie débordante (sortir tous les soirs ou se jeter à corps perdu dans  le travail) peuvent aussi masquer un profond désespoir.

Prévention: que faire pour aider ?

C’est vrai qu’à première vue ; on pourrait penser que parler de suicide avec une personne suicidaire va encore lui donner plus de mauvaises idées ! Au contraire, cela lui permettrait d’évacuer au fur et à mesure les sentiments qui la maintiennent dans cet état d’esprit ; et de prendre un peu de distance par rapport à la confusion qu’elle ressent. Et d’un autre côté ; cela nous permettrait (entourage ; proches) d’évaluer le risque de suicide et le danger que court la personne.

  • Il faut commencer par en parler, n’ayons pas peur de prononcer le mot suicide, d’aborder le sujet avec la personne. Dites-vous bien, que si elle envisage cette solution face à ses problèmes, ça veut dire qu’elle doit être prise au sérieux.
  • Etre à l’écoute de la personne sans jugements, reconnaître sa souffrance lui permet réduire le sentiment de solitude qu’elle ressent et la soulage un peu du poids de sa douleur
  • Ne pas tourner autour du pot ; poser directement la question en essayant d’avoir plus de détails (depuis quand elle y pense ? comment elle compte s’y prendre ?). Lui manifester de l’intérêt lui permet de voir qu’elle n’est pas seule et nous permet de saisir l’ampleur de sa détresse.
  • N’oublions pas que les tentatives de suicide sont des appels au secours ; soyons attentifs et essayons de convaincre la personne de demander de l’aide professionnelle le plus rapidement possible.

Aux proches qui ont vécu une tentative de suicide ou un suicide.

Avec le stress causé par les temps qui deviennent de plus en plus difficiles et les charges du quotidien ; il n’est pas toujours évident de voir tous les signes évoqués plus haut chez un enfant ou un adulte.

Tout d’abord, se sentir coupable est normal face à une épreuve pareille ; les « si j’avais vu ; j’aurai dû » ne peuvent plus rien changer. Il ne sert à rien de se blâmer ou de chercher un coupable pour quelque chose  qu’on n’aurait pas pu contrôler ; pour quelque chose qui n’avait pas forcément un lien avec nous ou qui n’était pas contre nous.

Ensuite, on se doit par contre d’être plus attentifs ; d’être plus disponibles et plus ouverts ;  de chercher de l’aide le plus tôt possible ; de faire attention à ce qu’on dit ou à ce qu’on fait face à nos enfants et face à nos proches ; parce le mal être n’est pas toujours visible et on ne peut pas savoir ce que l’autre traverse.

A toi qui y pense…

Oui, toi qui est en train de lire cet article ; toi qui souffre ; qui te sent mal dans ta peau ; qui n’en peux plus de faire semblant de sourire et qui n’y arrive plus parce qu’à l’intérieur tu te sens brisé (e) ; épuisé (e) ; toi qui te dis que ce serait tellement mieux de ne plus rien ressentir ; de ne plus être un fardeau pour personne ; de s’endormir et de ne plus se réveiller…Oui toi qui pense à la mort comme solution à tous tes problèmes.

Saches que tu n’es pas seul(e), tu comptes pour ta famille, ton entourage a encore besoin de toi ; il y a d’autres solutions ; il y a de l’espoir. Je ne sais pas ce que tu traverses, ni prétendre savoir à quel point c’est dur,  mais je sais que si tu es encore là ; c’est que tu as tenu bon malgré tout. On meurt tous un jour ; c’est un passage obligé ; mettre fin à tes jours sera peut-être un point final à toute la souffrance que tu ressens ; mais c’est sûr que t’ôter la vie t’enlèvera toutes les possibilités que tu as de de te sentir mieux et de vivre quelque chose de différent, de meilleur.

Ne reste pas seul ,  parles en à quelqu’un ; demande de l’aide ; permet à l’autre d’être là pour toi ; de te tenir la main comme tu l’as fait pour lui. Accroches toi…

S’il est vrai que nous n’avons pas encore de centre d’écoute ou de ligne téléphonique pour aider de manière efficace les personnes suicidaires, nous avons des amis ; de la famille ; des proches et quelques professionnels de la santé qui ne demandent qu’à aider. Alors, parents ; frères et sœurs, amis ; collègues de travail ; personnel soignant dans les hôpitaux ; communauté religieuse ; administrateurs de page sur les réseaux sociaux ; soyons vigilants et attentifs parce que c’est possible de prévenir le suicide et d’aider la personne concernée à retrouver l’envie de vivre.

Prenez soin de vous… Samuella Mon Psy Online.

Mots clés: suicide, détresse psychologique, mal-être, soutien psychologique, prévention du suicide

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Je suis Samuella NOUMEDEM, psychologue clinicienne basée à Douala au Cameroun et je réponds au +237 679972937. Cliquez ici pour me retrouver sur Whatsapp : wa.me/237679972937.