DEPRESSION, la tueuse silencieuse…

Rien dans ce monde ne peut nous tourmenter autant que nos propres pensées…

4 h: Je suis nul.le, plus rien ne me fait plaisir.

10h: je reste couché.e, je ne dors pas, je me sens coupable de rester là à ne rien faire, je veux me lever, mais…

18h: je n’ai pas pu me laver, je suis si fatigué.e ; on va encore me regarder avec pitié, je ne supporte plus ça ; je m’en veux de leur faire subir ça… C’est mieux de rester ici pour ne pas déranger les gens, avoir à expliquer quelque chose que moi-même je ne comprends pas…

Chez certaines personnes dépressives, c’est ce type de pensées négatives qui font une sorte de cercle vicieux qui bouffe progressivement toute énergie et toute volonté chez la personne qui en souffre.

Chez d’autres personnes, c’est le sourire, une « apparente joie de vivre » qui masquent une profonde détresse. Ainsi, derrière un sourire, un « ça va bien », un travail, une famille, un bon salaire ; derrière des amis, des sorties tous les soirs, une vie « bien remplie » ; derrière tout ça, on peut être mal dans sa peau. Même avec une bible, et en allant à l’église régulièrement; même en étant croyant; on peut souffrir d’une dépression…

La dépression est belle et bien, une tueuse silencieuse, qui peut avoir plusieurs visages en fonction des individus, de leurs personnalités, de leurs vécus, du contexte et de leur culture. Il y a par exemple des personnes chez qui la dépression commence à se manifester (à travers la somatisation) par une série de malaises physiques médicalement inexpliqués ; qui finissent par s’installer sur le long terme : maux de tête, troubles du sommeil, douleurs diffuses, troubles de l’appétit, troubles alimentaires, perte de la libido ; fatigue…

Quelques  faits et chiffres…

Selon les estimations, la tueuse silencieuse s’attaque à 300 millions et est la première cause d’incapacité dans le monde. On observe aussi que les femmes sont plus atteintes que les hommes. Dans le pire des cas, quand rien n’est fait et qu’il n’y a pas de prise en charge ; la dépression peut conduire au suicide.

En 2017 au Cameroun, on pense que 5 à 10%  de la population est touchée (aujourd’hui en 2021, il doit avoir un boom des cas de dépression, vu les cas de suicide qui ont beaucoup augmenté). Mais ces chiffres sont plus élevés parce que tous les cas ne sont pas répertoriés, il y a une ignorance de la maladie et de ses symptômes, et la plupart  des cas sont masqués, et donc sous diagnostiqués.

Quelques idées reçues sur la dépression …

On sûrement déjà entendu dire de la dépression que c’est une « maladie des blancs » ;une« maladie des bobos ». On a souvent dit aux personnes qui souffrent de dépression qu’elles sont «faibles », « plaintives », « capricieuses », « paresseuses », « égoïstes » que c’est parce qu’elles ne prient pas assez, que leur foi n’est assez grande, que c’est parce qu’elles ne connaissent pas Dieu ;qu’il y a pire que d’être  « déprimé » (pour ne pas dire dépressif) dans la vie. On ne les a pas souvent prises au sérieux ; on leur a souvent fait sentir  qu’il n’est pas tolérable, ni acceptable d’avoir les nerfs fragiles.

Si seulement c’était aussi simple ! C’est une MALADIE mentale psychosomatique due à un dérèglement de l’humeurqui n’a rien à voir avec le caractère, les difficultés qu’on peut traverser ou la foi. Ce sont toutes ces croyances erronées, ces attitudes maladroites qui rendent les dépressifs honteux et coupables, favorisent leur repli sur eux-mêmes, et les empêchent de demander de l’aide. Il y a pourtant des choses qu’ils aimeraient que vous sachiez.

Les symptômes.

On va donc observer chez la personne :

  • une grande tristesse, un sentiment de désespoir (humeur dépressive),
  • une perte de motivation et de facultés de décision,
  • une diminution du sentiment de plaisir, une perte progressive d’intérêt pour les choses qu’on aimait faire avant,
  • des troubles alimentaires et du sommeil,
  • une faible estime de soi, une  grande impression de ne pas avoir de valeur en tant qu’individu.
  • des pensées négatives, morbides, des idées suicidaires, des tentatives de suicide
  • des troubles psychosomatiques (malaises physiques causés ou aggravés  par l’état d’esprit)

Pour qu’on parle de dépression, d’épisode dépressif, il faut que ces symptômes soient présents tous les jours, pendant au moins deux semaines et plus. L’humeur, les pensées, les émotions ; le corps  et le comportement vont être grandement affectés avec des répercussions plus ou moins sévères sur le fonctionnement quotidien de la personne ;  en fonction du stade de la maladie. (oui oui ! Il y a des stades !)

Déprime vs dépression

La santé mentale est un état de bien-être qui peut subir des hauts et des bas, c’est pour ça qu’il est important d’en prendre soin. Quand l’état de mal-être perdure, et qu’on n’arrive plus à y faire face de manière adaptée, on est exposé à la maladie mentale.

Aussi, la plupart du temps la confusion entre déprime et dépression est une chose qui fait en sorte que  la souffrance du malade ne soit pas prise au sérieux :

  • la déprime est un état de tristesse normal ponctuel et passager après les coups durs de la vie
  • la dépression est une maladie chronique, caractérisée par une  humeur  dépressive quasi permanente qui invalide la personne ; des idées noires et négatives, une faible estime de soi et un profond sentiment  de dévalorisation

Les causes

Il est à noter que jusqu’à nos jours, les études scientifiques sur l’origine de la dépression sont toujours en cours et restent assez complexes. La cause peut être :

  • génétique, des antécédents familiaux : des personnes dépressives sur une ou deux générations
  • biologique, due à un déficit au niveau des neuro transmetteurs de la sérotonine qui fait partie des « hormones du bonheur »
  • environnementale ; mauvaises habitudes de vie ; conception culturelle de certaines maladies, conditions de vie(pauvreté ; stress ;chômages ; difficultés socio-économiques), traumatismes et blessures d’enfance
  • évènements de la vie,  pertes consécutives, échecs répétitifs ; guerre ; catastrophe ; maltraitance.

Types de dépression

C’est donc l’occasion de savoir qu’il existe plusieurs types de dépression, (vous voyez que c’est beaucoup plus complexe que ça en a l’air), c’est donc indispensable de rencontrer un psychiatre et/ou un psychologue pour poser le bon diagnostic et apporter une prise en charge adaptée. On aura donc :

  • le trouble dépressif majeur; dysthymique; maniaco-dépressif/ trouble bipolaire
  • la dépression du post partum couramment appelée « babyblues »
  • la dépression masquée

Troubles associés

Maintenant, il faut savoir que quelqu’un qui souffre de dépression peut présenter d’autres troubles de la santé mentale et d’autres maladies psychosomatiques telles que : l’anxiété ; la dépendance à une substance, à un comportement ou sur le plan affectif ; des maladies cardio-vasculaires, des maladies chroniques (diabète, cancer,VIH/SIDA)

Les personnes les plus exposées

Dans la plupart des cas, ce sont :

  • les femmes qui consultent plus : problèmes de pauvreté, paramètres liés à la condition de la femme, violences conjugales plus fréquentes, (et bien sûr, les hommes aussi sont concernés)
  • les jeunes
  • des personnes du 3e âge; celles qui ont une orientation sexuelle non conventionnelle ou qui souffrent d’une maladie chronique

Les facteurs de risque

La probabilité de souffrir d’une dépression est plus élevée si il existe les facteurs suivants :

  • conditions de vie difficile
  • pertes consécutives
  • stress chronique
  • antécédents  d’abus sexuels répétés; de maltraitance, famille dysfonctionnelle, parents toxiques,
  • vie professionnelle insatisfaisante
  • sentiment persistant de perdre le contrôle de son existence
  • vivre avec un proche dépressif
  • avoir déjà vécu un épisode dépressif majeur
  • facteurs endogènes à la personne, c’est-à-dire qui viennent de l’intérieur, qui sont liés au fonctionnement psychique de la personne

Que faire quand on souffre de dépression ?

  • tout faire pour en parler à quelqu’un
  • se rapprocher  d’un professionnel de la santé, médecin ; psychiatre, psychologue, psychothérapeute pour une meilleure orientation ; avoir un bon diagnostic  et être informé des solutions qui pourraient vous aider
  • accepter que  c’est  une maladie, une vraie comme tant d’autres et qui a besoin d’être traitée pour retrouver un mieux être
  • suivre un traitement à base de psychotropes et/ou d’une psychothérapie en fonction de la sévérité de la dépression
  • avoir beaucoup de volonté et faire beaucoup d’efforts aussi petits soient ils pour vous (ils ont toute leur valeur) pour suivre son traitement
  • savoir que sans accompagnement ; votre état ne pourra  que s’aggraver
  • ne pas abandonner

Comment vivre avec un proche qui souffre de dépression ?  Le rôle de la famille, l’entourage ; les amis

  • Accepter et comprendre que c’est une MALADIE !! Pas une faiblesse ; un caprice ou la paresse, cela n’a rien à voir avec le fait d’être croyant ou pas
  • faire preuve de beaucoup de patience , d’amour et de persévérance ; ce n’est pas évident comme situation et la personne ne fait pas exprès.
  • encourager le proche à aller consulter ; à respecter ses rendez vous
  • réajuster ses attentes par rapport  à l’état actuel des choses et non par rapport à l’image passée de la personne, par ex, on n’attend pas d’une personne qui souffre d’une fièvre typhoide par ex ; qu’elle fasse les courses ou qu’elle se rende à son lieu de service ! On fait tout pour l’encourager à faire ce qui va l’aider à se remettre sur pied. Les « c’est faire une petite chose comme ça qui te dépasse ? Bouge-toi ? Même te laver ? » sont contre productifs et renforce encore le sentiment de honte et de culpabilité ressenti ; et nourrit l’état dépressif de la personne
  • encouragez et valoriser le moindre petit effort  que la personne fait dans le bon sens (en se rappelant que l’action la plus banale pour vous lui coûte un effort surhumain)
  • l’encouragez petit  à petit  à reprendre les activités qui lui faisaient plaisir ou lui en proposer de nouvelles, malgré les refus
  • ce sera dur ; mais ne vous oubliez pas, n’oubliez pas de vivre pour prendre un peu de distance et vous recharger émotionnellement parce que c’est très épuisant et  puis vous n’êtes  pas son médecin !
  • évitez les remarques blessantes ; les critiques et les humiliations qui vont encore davantage renforcer le sentiment de dévalorisation et de culpabilité que le dépressif ressent quasiment tout le temps, et augmenter son isolement
  • n’abandonnez pas !

La dépression est aussi à mon avis un signal fort que votre esprit vous envoie pour vous dire que votre manière de fonctionner jusque là n’était pas saine et qu’il faudrait absolument l’améliorer pour pouvoir s’en sortir. Beaucoup de courage à toutes les personnes qui passent par là, aux proches aussi; le rétablissement peut être long, difficile, douloureux, en dents de scie; mais ça reste possible quand on est pris en charge le plus tôt possible. Une fois qu’on n’y arrive, on comprend l’importance de faire des choses pour soi même, des choses qui nous font réellement du bien et on fait plus attention à sa santé mentale

Prenez soin de vous, Samuella Mon Psy Online.

Tags : dépression, trouble dépressif, maladie mentale, suicide, psychiatre, psychotropes, psychologue, psychothérapie.

Crédits photos: Unsplash

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Je suis Samuella NOUMEDEM, psychologue clinicienne basée à Douala au Cameroun et je réponds au +237 679972937. Cliquez ici pour me retrouver sur Whatsapp : wa.me/237679972937.

Prenez soin de vous! Episode 2-Vivre avec des personnes toxiques en famille.

Résumé

Coucou!

C’est mercredi, et comme promis, on partagera ensemble un sujet pour nous aider à nous sentir bien dans notre corps et dans notre esprit. La famille est censée être notre paradis, mais de plus en plus et pour bien des personnes; ce n’est pas le cas . Ce deuxième épisode aborde justement le délicat sujet de la vie avec des personnes toxiques en famille, et son impact sur notre santé mentale. C’est un sujet sensible en milieu africain en général; et camerounais en particulier; à cause des valeurs transmises qui sont remises en question dans ce contexte précis. Il est à noter qu’en dehors du cercle familial, on peut retrouver les personnes toxiques sur le lieu de service; parmi nos amis et même à l’église. Je vous laisse écouter.

Vous pouvez retrouver l’épisode précédent ici; ou encore l’épisode 0 qui explique les motivations derrière ce podcast ici.

Bonne écoute et à Mercredi prochain !

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Mots clés : podcast, psychologie, santé mentale, vie de famille, personnes toxiques, Cameroun, épisode 2

Musique : IKSON, perfect. Arrangé par Rodrigue FOKOU ( Merci !)

Crédits photos : Karolina Grabowska, Pexels

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Covid 19, un choc existentiel ?

Préambule

Note de l’auteur : Cet article, je l’ai écrit en Avril 2020, presqu’un an plus tard, nous y sommes toujours, certains un peu plus que d’autres. Gestes barrières, distanciation sociale, confinement, télétravail, congés techniques qui continuent; avec en plus ceux qui ont été affectés physiquement ou qui ont perdu un proche; La Covid-19 met notre santé mentale à rude épreuve depuis plus d’un an maintenant. Ces réflexions à mon humble avis sont toujours d’actualité… Par contre, il y a un vaccin, plusieurs même ; et même si ils créent la polémique, ils sont là ! Est-on devenu meilleur ? C’est à chacun de répondre.

Alors que rien ne laissait présager un scénario digne de films qui versent dans les théories conspirationnistes, et que tout le monde semblait accueillir 2020 à bras ouverts avec toutes sortes de résolutions et de défis à relever, le corona virus fait une entrée fracassante dans nos vies. Et tel le virus qu’il est, il fait « bugger » le système mondial tout entier ; paralysant diverses connexions ; et en un temps record fait de nombreuses victimes et réinitialise toutes les projections et programmes que nous, puissants êtres humains  avons pu faire.

Du haut de sa microscopique taille ; comme un « equaliser » ; il remet tout à niveau : nos croyances ; nos statuts économiques et sociaux ; nos rangs ; nos personnalités ; nos couleurs de peau, notre narcissisme ; nos égos sur dimensionnés et notre sentiment illusoire de contrôle. 

Il bouscule les moindres détails de notre quotidien, nos habitudes, nos certitudes, nos modes de vie ; révèle au grand jour notre égoïsme, notre capacité à profiter du malheur des autres pour faire du profit ; notre irresponsabilité, notre négligence, bref  notre … saleté physique et mentale ! 

Il remet en question tout ce que nous avions toujours considéré comme acquis : tous ces petits gestes que l’on faisait de manière machinale ; se serrer la main ; s’embrasser ; prendre un taxi ou une moto, se rendre à son travail, aller à une réunion, à l’école  ou à un mariage ; ou encore assister un proche endeuillé. Il met à mal notre suffisance et ébranle notre sentiment de quiétude pour laisser place à la peur ;  à la panique ; au chaos. Ainsi, nous devenons donc tous vulnérables, et  égaux devant son infection puisque tout le monde peut être exposé, et que rien ne garantit un rétablissement.

Du coup ; avec la masse d’informations contradictoires ; bourrées de faits avérés et fakes news qui circulent dans les médias et sur les réseaux sociaux ; le déni, puis l’anxiété, l’angoisse gagnent du terrain dans notre esprit. Petit à petit, on découvre que notre quotidien est rempli de nombreux comportements à risques : qu’on toussait ; éternuait ou se mouchait sans se couvrir la bouche ; crachait à tort et à travers  sans se soucier de l’autre à côté de nous ; qu’on ne se lavait pas vraiment les mains  et qu’on adorait les bains de foule. On réalise progressivement, avec effroi pour certains et avec une indifférence totale pour d’autres qu’une poignée de main ; un simple contact peut décimer une nation toute entière.

L’effet papillon

Il clair que c’est terrible ce qui se passe à travers le monde. Loin de moi l’idée de faire l’apologie de ce fléau qui exacerbe malheureusement ce qu’il y a de pire en l’homme et aussi ce qu’il y a de bon,  mais devant chaque situation aussi terrible soit elle,  ce qui peut nous aider reste et demeure notre attitude, notre état d’esprit ; notre réaction et donc notre comportement face à la dite situation. Oui, c’est notre manière d’être ; de penser et d’agir qui peut nous aider  à faire face ensemble et à trouver des solutions.

En effet ; où que nous soyons ; qui que nous soyons, pour nous en sortir, nous n’avons pas d’autres choix que celui de faire une pause ; pour réfléchir ; se concentrer ce sur qui est positif et essentiel à notre survie, car il n’y a pas que nous qui sommes concernés ; le  reste du monde aussi.

Du coup ; ça  veut dire quoi terre à terre ; c’est une pandémie et on ne peut pas s’en sortir seul ; impossible ;  c’est un effet de chaîne, il faut absolument penser à l’autre :

  • Penser que si moi en pareille situation, je suis Thomas ou alors je m’en fous ; ce n’est pas le cas pour l’autre ; donc  inutile de partager tout et n’importe quoi via les réseaux sociaux qui conforte ma manière de penser ; mais qui empêche l’autre de lutter contre la propagation du virus
  • Penser que si moi je critique tout ce qui existe comme mesures de protection contre le virus et que je passe le temps à me moquer de ceux qui essaient de les respecter ; ça ne rend pas la menace moins réelle ; et surtout ça met en danger les autres  (pas forcément ceux dont on n’est pas proche, et même surtout ceux qui nous sont chers eh oui !)
  • Penser que si j’augmente le prix des produits qui peuvent aider ; voire sauver des vies parce que c’est le moment de se faire du beurre ; j’aide le virus à faire encore plus de victimes puisqu’il y aura encore plus de personnes dehors dans la panique à la recherche du citron, du savon, du masque ; de la nourriture ; du désinfectant etc…
  • Penser que quand j’achète à moi tout seul tout le stock de gels hydro alcooliques ; de savon ou d’alcool pour lutter contre ce virus, j’aide plutôt le virus à se propager puisque les autres n’en auront pas et qu’on doit tous se laver les mains !
  • Penser que  si je tiens à célébrer mon mariage en ce moment ; il y aura réellement  plus matière à pleurer qu’à être content,  et  au fond peut-on faire un mariage sans accolades ?
  • Penser que quand  je veux absolument organiser les obsèques et les funérailles de mes proches disparus  avec tout ce que cela implique comme regroupements ; la douleur est grande c’est vrai;  mais elle le sera encore plus si j’expose mes proches qui sont encore vivants et en bonne santé
  • Penser que quand je suis taximan, benskinneur (c’est vrai c’est difficile, c’est avec ce que je gagne chaque jour que je nourris ma famille) ; je peux me protéger et les autres aussi en limitant le nombre de personnes que je transporte, en ayant un gel désinfectant  à portée de main ; ou alors ne rien changer à mes habitudes très risquées en ce moment (genre ça sort comme ça sort !)

Voilà un tableau peut être dressé de manière cynique ; mais qui reflète notre réalité quotidienne et qui démontre une fois de plus qu’il y a des conséquences après chaque acte ; derrière chaque geste  que nous posons, et ce encore plus en ces temps si.

Covid-19 et santé mentale : entre les lignes…

Mais comme je disais plus haut, il y a cette triste situation que nous vivons et il y a aussi notre manière de voir les choses ; il y va de notre survie et de ce que ces moments difficiles peuvent nous enseigner. Aussi pour ceux qui peuvent le faire et  qui ont compris que la seule manière de se protéger et de protéger les autres aussi,  est de rester chez  soi, voici quelques leçons qu’on pourrait en tirer :

  • Certains, voire la plupart d’entre nous vont réapprendre  à être et à rester vraiment PROPRES ; à ranger  et à faire le ménage qu’on a toujours baclé ou  renvoyé à demain ; ce qui est top pour peu qu’on ne devienne pas hypocondriaques et qu’on ne développe pas des troubles obsessionnels compulsifs en rapport avec la propreté, l’ordre ou le rangement!!
  • Utiliser enfin le téléphone ; l’ordinateur ou la tablette pour ce à quoi ils étaient initialement  destinés : rapprocher les gens et les garder connectés les uns aux autres !! C’est ironique n’est ce pas ?  A l’heure où on parle de distanciation sociale, on réalise la valeur de tous les gestes qu’on faisait ou qu’on ne faisait plus pour exprimer notre affection à nos proches.
  • On va redécouvrir  ce que c’est que de passer du temps en famille dans un même espace, avoir encore le  luxe de s’embrasser quand d’autres personnes ne le peuvent plus ; peut-être renforcer ou rebâtir les liens qui nous unissent à nos enfants ; à nos partenaires de vie ; à nos proches et davantage apprécier les moments passés avec eux
  • On va apprendre à faire le tri dans tout le flux d’infos et d’intox auxquelles nous sommes déjà habitués ; mais qui confinement oblige nous affecte un peu plus. La situation est déjà assez pénible comme ça pour lire et relire à longueur de journée des choses qui augmentent notre anxiété au lieu de nous rassurer. Sachons nous déconnecter et nous concentrer sur ce qui peut réellement nous aider comme les gestes barrières, les numéros d’urgences ; l’avancée des recherches en ce qui concerne le traitement ou la situation des personnes qui guérissent ; les remèdes de grand-mère qui renforcent notre système immunitaire ; les vidéos drôles, nos programmes télé, nos causeries avec les proches ; etc… c’est positif et ça donne de l’espoir !  Avec moins de cortisol, on ne pourra que mieux se porter, et puis, il n’y a pas que le corona dans la vie !
  • Avec le rythme trépidant boulot maison dodo qu’on a rejoué encore et encore ces derniers temps, on va avoir du temps pour réellement se reposer (sans culpabiliser) autant que c’est possible ; passer du statut de colocataires à couple, de celui de conjoints à celui de parents dans la douceur ou  la douleur selon les cas !
  • On doit apprendre à prendre soin de soi, de son corps ; de son esprit. De son corps ; parce qu’avant tout ça ; on avait  des maux de tête, un peu de rhume et de toux ; avant tout ça ; on souffrait d’accès palustre  et d’autres maladies, avant tout ça on dépensait un argent qu’on avait pas forcément dans l’alcool, la malbouffe soirée après soirée sans pitié pour son foie ;  pas de panique ! On reste calme, si notre bonne vieille tisane  nous rassure ; ayons là à portée de main, puis on se rend à l’hôpital comme d’habitude. C’est vrai que les anxieux et les hypocondriaques auront fort à faire en ce moment !! Faisons gaffe au cercle vicieux des pensées négatives qui peuvent se transformer en véritables symptômes physiques.
  • Il faut apprendre à faire une pause, parce que même si souvent nous pensons que nous avons le contrôle (illusoire) de nos vies avec un travail, un frigo rempli, une voiture, des économies et un toit, en fait il n’en est rien, nous n’avons aucun contrôle sur le cours de notre existence. Il y va donc de notre intérêt à tous ; d’avoir une hygiène de vie plus saine, de profiter de cette pause « forcée » pour revenir à l’essentiel, nos pensées ; nos émotions et donc notre comportement. Cette vie intérieure  qui est la plupart du temps est étouffée par le tumulte de notre quête pour les choses extérieures ; il est temps qu’on en prenne soin avec des pensées authentiques et positives, qu’on la nourrisse avec des éléments sains et constructifs  de notre quotidien ; glanés ci et là comme un appel vidéo réconfortant  avec un proche éloigné  motivé par une préoccupation sincère ; jouer avec ses enfants, le dernier clip de Meyway (sans pub), un peu de lecture ; des éclats de rire devant ta web série préférée ou tout simplement apprécier en prenant une grande bouffée d’air le fait d’être vivant et en bonne santé . C’est encore elle qui peut nous donner une paix intérieure sur laquelle on peut s’appuyer quand tout n’est que chaos à l’extérieur. On en a tous besoin n’est-ce pas ?
  •  On doit apprendre que se regrouper pour aller à l’église n’a pas plus de valeur aux yeux de Dieu que de se retrouver tout seul dans sa chambre pour prier et méditer de manière sincère ; surtout si ça sauve des vies. C’est peut-être aussi le moyen d’évaluer sa spiritualité pour voir si elle ne se résumait pas juste à un geste mécanique qui signifiait se rendre à l’église  tous les dimanches ; de la renforcer et de l’utiliser pour penser aux autres (le reste du monde) et leur envoyer de l’espoir, de la force et du courage, bref des ondes positives
  • C’est aussi et surtout le moment d’arrêter de ne penser qu’à sa petite personne (même s’il est vrai qu’en temps de crise, c’est notre premier réflexe !) d’apprendre ce que signifient les mots SOLIDARITE, et RESPONSABILITE. Face à une pandémie qui frappe  où elle veut et quand elle veut ; ce n’est qu’en se serrant les coudes, ce  n’est qu’en faisant chacun sa part, et en pensant  à l’autre qu’on peut réduire les dégâts. C’est aussi en étant conscient que chaque chose que l’on fait et que l’on ne fait pas à un impact sur l’autre. C’est par exemple réaliser  que plus on limite les sorties et les contacts inutiles  avec les autres, moins il y aura de victimes.

A mon avis…

Moins on fait attention à toutes ces mesures de protection en s’entêtant dans le déni du danger, plus il y aura des personnes obligées d’être dehors pour que tu puisses avoir ta ration journalière, ton salaire au calme, une connexion internet ; de quoi manger ; des médicaments ; plus les hôpitaux qui n’ont déjà pas les capacités seront débordés ; nos personnels soignants qui quelque part font partie de nos familles ; de nos amis ; de nos voisins seront exténués et exposés. Eh oui, c’est pas un scoop, on est tous liés ! Qu’on le veuille ou pas, on fait face à la même galère et tant qu’on continuera à faire preuve d’individualisme et d’inconscience ;  le nombre de victimes augmentera.

Alors que ce soit une maladie réelle ou imaginaire ; une punition divine ; que ce soit une invention destinée à détruire la population pour créer un nouvel ordre mondial ; ou encore une attaque terroriste biochimique, ou tout simplement un virus rapide et dangereux ; la réalité est que les gens en meurent ; d’autres guérissent et que les séquelles seront là ; il faudra apprendre à vivre avec  (ce qui est encore une autre paire de manche). Il est donc question de choix et il ne tient qu’à nous ; en mettant de côté notre égocentrisme ; notre immaturité de s’unir aux autres ; tous ceux qui à un niveau ou à un autre se battent  jour et nuit pour stopper ce virus et tout ce que sa propagation implique.

On dit :  » qu’à l’impossible nul n’est tenu « ,  du coup ; il faudrait bien que cela nous aide au moins  à devenir de meilleures personnes à défaut de ne pouvoir faire plus, que cela nous aide à voir et à chérir ce qui est réellement important dans cette vie. Il est indéniable que nous n’en sortirons pas indemnes comme après chaque expérience dans la vie ; mais, j’aime à penser que ce sera de manière positive et  que cela nous aidera à apprendre de nos erreurs.

Et si la fin de toute cette épreuve ne dépendait que de toi, que ferais-tu ?

Prenez soin de vous ; Samuella mon psy online.

Mots clés : Covid 19, coronavirus, mesures barrières, distanciation sociale, contagion émotionnelle, déni, santé mentale et Covid 19.

Crédits photos: Unsplash

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Prenez soin de vous! Episode 1- Agir pour sa santé mentale.

Résumé

Coucou! C’est mercredi, et tous les mercredis on partagera ensemble un sujet pour nous aider à nous sentir bien dans notre corps et dans notre esprit. En effet, bien des choses dans notre vie quotidienne dépendent de la qualité de notre santé mentale. Ce premier épisode aborde justement l’importance de la santé mentale, le bien fondé d’en prendre soin et d’agir pour veiller sur elle. Vous pouvez retrouver l’épisode 0 qui explique les motivations derrière ce podcast ici.

Bonne écoute et à Mercredi prochain !

Mots clés : podcast, psychologie, santé mentale, bien-être, développement personnel, Cameroun, épisode 1

Musique : IKSON, perfect. Arrangé par Rodrigue FOKOU ( Merci !)

Crédits photos : Picha, Pexels

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La schizophrénie, arrêt sur image…

Juste une petite vidéo à partager avec vous en cette journée mondiale de la schizophrénie. C’est une psychose, une maladie mentale sévère qui touchent pleins de personnes autour de nous. L’ignorance, le manque d’informations claires et les croyances spirituelles et mystiques autour de la maladie, font souvent en sorte que la personne atteinte de schizophrénie ne reçoive pas rapidement une aide adaptée. Elle se retrouve trimballée soit chez les pasteurs, prêtres, exorcistes, marabouts ou tradithérapeutes sans résultats positifs, avec une chronicisation du trouble. Lorsqu’elle arrive enfin devant le psychiatre et le psychologue, la prise en charge devient plus longue et plus compliquée. On reviendra dessus avec plus de détails dans un prochain article. Je vous laisse regarder…

Beaucoup de courage aux personnes atteintes de schizophrénie, ainsi qu’à leurs proches. Avec une aide adaptée et rapide, un bon suivi, le bon traitement associé à une prise en charge psychologique, les efforts du patient et le soutien de ses proches, il est possible de ne plus être paralysé par la maladie et d’avoir une vie normale.

Prenez soin de vous, Samuella Mon Psy Online.

Source: Youtube, GHU Paris

Tags: psychose, schizophrénie, vidéo, témoignage, journée mondiale.

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Prenez soin de vous! Episode 0

Présentation du podcast

PRENEZ SOIN DE VOUS! est un podcast proposé par le média Mon Psy online. C’est votre espace, notre espace, celui dans lequel je partage avec vous tout ce qui peut nous aider à prendre soin de notre santé mentale.

Emotions, pensées, comportements, personnalité, rapports avec les autres, connaissance de soi, troubles de la santé mentale, relations amoureuses, vie conjugale, sexualité, spiritualité, santé mentale au travail, développement personnel; parentalité positive; éducation des enfants et bien d’autres choses encore sont autant de sujets que je vous propose de revisiter ensemble pour se sentir bien dans son corps et dans son esprit aussi. Cet épisode est une sorte de petite introduction, prenez quelques minutes pour prendre soin de vous.

Bonne écoute et à mercredi prochain!

Mots clés : podcast, psychologie, santé mentale, bien-être, développement personnel, Cameroun, épisode 0

Musique : IKSON, perfect. Arrangé par Rodrigue FOKOU ( Merci !)

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Je suis Samuella NOUMEDEM, psychologue clinicienne basée à Douala au Cameroun et je réponds au +237 679972937. Cliquez ici pour me retrouver sur Whatsapp : wa.me/237679972937.

Parentalité : aider l’enfant à gérer ses émotions.

Un enfant qui ne sait pas quoi faire de sa colère; de ses frustrations, de sa peine est un futur adulte qui ne saura pas gérer ses émotions. Ce qui peut causer des troubles du comportement, des violences en milieu scolaire, de l’agressivité; de mauvais rapports avec les autres à l’adolescence et même plus tard. Il est important pour un parent bienveillant d’aider son enfant à gérer ses émotions.

Intitulé La Boîte, ce court-métrage a été réalisé en 2002 par Marie Bouchet. On y découvre une enfant, Louise, qui déverse ses secrets, ses chagrins et ses colères dans une petite boîte cachée sous son lit. Un soir, comme l’indique la description du film, « la boîte s’ouvre sur une étrange créature… »

Regardez plutôt:

A chaque fois qu’un parent empêche (volontairement ou pas) son enfant de mettre des mots sur ce qu’il ressent, l’enfant (tout comme l’adulte) refoule au plus profond de lui ses émotions négatives, et tôt ou tard, elles finissent par rejaillir la plupart du temps de la plus laide des manières. On peut avoir des malaises physiques qui s’enchaînent, des crises d’angoisse, des addictions à l’adolescence, l’enfant devient difficile parce qu’on ne lui a pas appris à gérer ses émotions de manière saine.

On ne le dira donc jamais assez, le dialogue reste le top du top en matière d’éducation. Même après une punition, ou des coups de fouet selon la culture, il est important et positif pour le long terme de parler avec son enfant, pour qu’il se sente non seulement compris, aimé malgré la bêtise, mais aussi et surtout pour qu’on comprenne les raisons derrière l’action et qu’on l’aide à connaitre ses émotions pour mieux les canaliser ensuite, et éviter d’arriver à des attitudes qui vont lui être préjudiciables.

Prenez soin de vous, Samuella Mon Psy Online.

Sources: positiv.fr, Marie Bouchet

Tags : animation, court-métrage, parentalité, gestion des émotions chez l’enfant, psychologie de l’enfant

Crédits photos : Unsplash

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La dépendance affective ; de quoi s’agit-il ?

Arrêt sur image…

On connait sûrement quelqu’un dans notre entourage, un homme, une femme qui dans ses relations familiales ; amicales ou amoureuses est très présent ; envahissant ou collant à la limite. Quelqu’un qui donne de son temps ; de son énergie dans l’attente inconsciente d’un retour pareil, qui quand il n’arrive pas, le dévaste et le rend malheureux. Quelqu’un qui veut presque tout faire avec l’autre ; qui envoie des tonnes de messages, a besoin d’être constamment rassuré sur l’amour ou l’affection qu’on lui porte.  Vous voyez un peu le tableau ?  Dépendance affective, de quoi s’agit-il réellement ? Avez- vous déjà vécu ça ? Etes-vous cette personne-là ?

Cette attitude là bien qu’involontaire, est source de souffrance pour la personne et devient  malsaine pour les relations avec les autres. De ce fait, faisons un arrêt sur la dépendance affective, ce comportement qui peut paraître normal, mais qui est destructeur, pour l’équilibre affectif de la personne qui en souffre et pour celui des autres.

Qu’est-ce que c’est ?

De manière simple, la dépendance affective renvoie à un besoin excessif de l’amour et de l’affection des autres.  Ainsi, on ressent le besoin irrépressible de faire passer les besoins des autres avant les siens, oubliant sa propre personne dans le but de « garantir » leur amour à notre égard.  A cela va s’ajouter une peur maladive de la séparation et de l’abandon, une faible estime de soi et un profond manque de confiance en soi.

 Est-ce une maladie ?

On a tous besoin des autres (famille, amis, collègues, amoureux, conjoints) pour se sentir épanouis sur le plan affectif. Mais dès lors que ce besoin devient excessif ; et cause de la souffrance, il devient pathologique et on le retrouve dans ce qu’on appelle en psychologie : « le trouble de la personnalité dépendante ».  Ce trouble fait donc partie des grands troubles de la personnalité en psychopathologie ; et est défini par le DSM 5 comme étant «  un besoin général et excessif d’être pris en charge qui conduit à un comportement soumis et « collant » et à une peur de la séparation, qui est présent au début de l’âge adulte et dans des contextes divers » comme en témoignent au moins cinq des manifestations suivantes chez la personne:

  • du mal à prendre des décisions dans la vie courante sans être rassurée ou conseillée de manière excessive par autrui;
  • besoin que d’autres assument les responsabilités dans la plupart des domaines importants de sa vie;
  • du mal à exprimer un désaccord avec autrui de peur de perdre son soutien ou son approbation;
  • du mal à initier des projets ou à faire des choses seul (par manque de confiance en son propre jugement ou en ses propres capacités plutôt que par manque de motivation ou d’énergie);
  •  cherche à outrance à obtenir le soutien et l’appui d’autrui, au point de faire volontairement des choses désagréables;
  • se sent mal à l’aise ou impuissante quand elle est seule par crainte exagérée d’être incapable de se débrouiller;
  • lorsqu’une relation proche se termine, cherche de manière urgente une autre relation qui puisse assurer les soins et le soutien dont elle a besoin;
  • est préoccupée de manière irréaliste par la crainte d’être laissée à se débrouiller seule.

On constate que le trouble de la personnalité dépendante s’étend bien au-delà de la vie affective de la personne ; il influence non seulement sa capacité à exister par elle-même et à être autonome ; mais aussi peut l’amener à développer d’autres troubles tels que l’anxiété ou la dépression.

Origines de la dépendance affective…

Ah l’enfance et son éternelle influence ! En effet, les liens d’attachement pourraient être à l’origine :

  •  peu d’attention et d’affection et/ou que l’on a responsabilisés trop tôt (« laisse maman tranquille, tu vois bien qu’elle est fatiguée », « ne fais pas de bruit, ton frère dort », etc.).
  • choc émotionnel,
  • difficultés dans leurs précédentes relations de couple
  • trouble de la personnalité dépendante

Facteurs de risque

A cause de la faible estime de soi; du manque de confiance en soi; ces personnes se considèrent comme incapables, ce qui les empêche de se débrouiller seules. Elles ont l’impression de ne pas être aimées, ce qui leur procure un sentiment d’insécurité affective. Dans les deux cas, la relation à l’autre est utilisée comme moyen de « réassurance ». De plus, le fait d’avoir grandi dans une famille dysfonctionnelle peut aussi fragiliser les liens d’attachements et le sentiment d’appartenance de la personne. On aura par exemple; un adulte qui sera « fusionnel » par besoin d’attention (qu’il n’a pas eu dans la cellule familiale); peur d’être rejeté; ou pour recréer le sentiment d’appartenance qu’il n’a pas connu. On note aussi que plus de femmes que d’hommes sont concernés par la dépendance affective.

Comment reconnaitre les signes ?

En famille, entre collègues ou amis, ce sera une personne qui aura tendance a :

  • adhérer aux idées, croyances et comportements des autres
  • vouloir toujours l’approbation des autres, par exemple le choix d’un vêtement à l’idée d’un projet
  • avoir du mal à prendre des décisions et des initiatives tant qu’elles ne sont pas validées par les autres

En couple,  on est :

  •  en attente permanente, il/elle n’est jamais satisfait.e de ce que son partenaire lui donne et ce, quels que soient les efforts de ce dernier.
  • Le dépendant attend en effet de recevoir autant qu’il donne mais ce besoin n’est jamais assouvi.
  • Il/elle peut se montrer extrêmement jaloux.se ou demander une attention particulière à son partenaire à tout moment.
  • Difficile de passer au second plan lorsque l’on souffre de dépendance affective, car chaque absence de l’être aimé est vécue comme une souffrance extrême.
  • Le seul fait d’imaginer que son partenaire puisse s’amuser et prendre du plaisir sans lui/elle semble insurmontable. Dans ce genre de cas, le dépendant affectif peut se montrer désagréable voire méchant,
  • peur de l’abandon,
  • jalousie, possessivité excessive,
  • insatisfaction chronique,
  • incapacité à prendre des décisions seul,
  • manque d’estime de soi,
  • évitement des conflits et des désaccords pour préserver la relation, toute dispute étant perçue comme pouvant mettre fin à la relation

Exemple : est -ce que tu m’aimes ? on aura beau le lui répéter, le lui montrer, c’est la seule fois où on ne le fera pas qui sera retenue.

L’autre  veut aider absolument, mais a l’impression de remplir un seau sans fond !  Il/elle ne peut combler ce vide, c’est non seulement impossible mais aussi épuisant.

Il faut noter que ça va bien au- delà de la crainte de la rupture, de la jalousie et de la possessivité, le dépendant  n’est pas comme ça pour surveiller avec qui son /sa partenaire est ; mais pour se rassurer qu’il/elle est toujours là !

Quelques conséquences

  • Un mal-être permanent puisqu’on n’est jamais satisfait
  • mauvaise qualité des relations sociales (puisqu’ils semblent se dévouer apparemment sans arrière-pensées : mais attendent quelque chose en retour. Les personnes qui souffrent de dépendance affective pensent (plus ou moins inconsciemment) qu’elles ne pourront être appréciées qu’à condition de satisfaire les attentes des autres et en font parfois « trop » et finissent par éloigner les autres d’elles)
  • mauvais rapports avec les collègues
  • difficultés à se faire des amis
  • difficulté à préserver les relations amoureuses
  • ruptures consécutives
  • tendance à développer d’autres dépendances pour combler le vide (alcool, alimentation ; drogue ; sexe ; relations plurielles)
  • dépression, anxiété, dégradation de l’estime de soi, trouble psychosomatiques

Comment s’en sortir ?

Il faut garder à l’esprit que le dépendant ne fait pas exprès, que la plupart du temps il n’en est pas conscient, et qu’il souffre d’un manque de confiance en soi. En fait, il pense à tort qu’il ne peut être aimé pour ce qu’il est, et qu’il doit vivre à travers l’autre. Mais, il est à tout à fait possible de s’en sortir à partir d’une prise de conscience personnelle :

– reconnaitre et accepter qu’on a un problème

– Le dépendant doit réussir à intégrer le fait qu’il faut d’abord s’aimer pour réussir à vivre une relation amoureuse ou amicale saine; et aussi cultiver la conviction selon laquelle il suffit juste d’être soi pour être aimé.

– se construire une sécurité intérieure pour un mieux-être et ne plus attendre que ce soit l’extérieur, une relation, une personne qui nous donne ce sentiment de sécurité

– patience et bienveillance envers soi-même, trouver des exercices qui permettent de faire des choses par soi-même et pour soi –même.

– entreprendre une psychothérapie, pour amener la personne à prendre conscience que ce sentiment d’incapacité est un ressenti, et non une réalité. Il faut lui apprendre à se sentir capable en fonction de ses réelles capacités.

Alors si vous avez l’impression que c’est votre description qui vient d’être faite ; ou celle d’un de vos proches ; pas de panique ! Soyez patient, prenez des dispositions pour effectuer  un travail sur vous-même; et consultez un psychologue parce que votre épanouissement personnel et relationnel en dépend.

Prenez soin de vous ; Samuella Mon Psy Online.

Tags: dépendance affective, trouble de la personnalité dépendante; relations amoureuses, peur de l’abandon, psychothérapie.

Crédits photos: Unsplash, Pexels.

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Comprendre les langages de l’amour…

Aperçu

Etre aimé est le besoin affectif fondamental de l’être humain ; et pour le combler il y a aussi l’autre. Nous avons donc tous une sorte de réservoir émotionnel depuis l’enfance qui se remplit et se vide au fur et à mesure que nous faisons des expériences. Ainsi, si le réservoir est vide, nous en voudrons toujours plus, s’il est plein ; on pourra sereinement partager avec quelqu’un d’autre.

Je suis presque sûre que vous déjà entendu quelqu’un dire : « hum ! Celui-là, il parle seulement quand ça ne lui plait pas ! Il m’aime ooo, il ne m’aime pas, c’est lui qui connait ! » Ou encore : « les femmes veulent même quoi ? Je fais tout pour elle, pour qu’elle soit à l’aise, qu’elle ne manque de rien et elle vient me dire que je ne l’aime pas ? ». Saviez-vous que ces différentes façons de faire sont en fait une sorte de code, de langage de l’amour ? Et que bien souvent ça peut créer des problèmes dans une relation amoureuse ?

Si je vous disais qu’il y a 5 principales manières de donner et de recevoir l’amour ? Gary Chapman est l’auteur américain qui en a parlé dans son ouvrage : « Les 5 langages de l’amour ». Comprendre ces langages de l’amour permet d’avoir et de construire une relation plus saine et plus épanouie.

Le toucher physique

C’est vrai que dans notre culture, la tendance n’est pas trop aux démonstrations affectives en public, même si on observe des couples de plus en plus à l’aise physiquement, bras dessus dessous, s’embrassant… Toujours est-il que se tenir la main, faire une « centrale  » ou s’embrasser sont autant de gestes qui montrent notre attachement, notre désir, notre amour.

Les + : Concrètement c’est assez facile, ça crée de l’intimité et ça ne vous coûte rien, pas un seul franc, peut-être un peu de votre pudeur !

Les – : ça peut prêter à confusion, créer des malentendus quand on n’est pas sur la même longueur d’onde dans la relation. Il faut donc se rassurer qu’on tient réellement à l’autre et vice versa pour ne pas donner de faux espoirs ou se faire rejeter.

Les paroles valorisantes

Ah qui n’aime pas les compliments ? Bons pour notre confiance en nous, notre ego. Ce sont des mots gentils, des mots d’encouragement à l’endroit de l’autre. C’est par exemple dire à votre chérie à chaque fois (même si c’est la 10!) à quel point son plat de « bongo » est le meilleur, ou encore dire un chaleureux MERCI à votre élu parce qu’il a pu gérer l’école des enfants, vous a rapporté votre barre de chocolat préférée ou encore parce que vous  VOYEZ les efforts qu’il fait par rapport à cette chose que vous lui reprochez depuis quelques temps. Comprendre ces langages de l’amour est donc super important.

Les – : les personnes malhonnêtes peuvent s’en servir pour manipuler l’autre.

Les + : dire des paroles positives et sincères font beaucoup de bien à l’autre et à soi même

Les cadeaux

En général, on aime recevoir des cadeaux et on sait que les femmes en raffolent (les hommes aussi, sauf qu’ils revendiquent moins !) Pourquoi ? Parce que c’est de l’attention envers nous, ça montre que l’autre a pensé à nous, qu’il s’est donné la peine de choisir, d’acheter, d’emballer pour nous faire plaisir à NOUS ! C’est donc aussi un bon moyen de montrer son amour.

Les + : on collectionne pleins de « jolies » preuves de l’amour et de l’attention pour l’autre

Les – : le cadeau peut être utilisé comme récompense, comme moyen d’étouffer sa culpabilité ; la question de la sincérité de la personne qui offre est importante.

Les services rendus

Ces choses qu’on fait pour l’autre, qu’on fait pour lui apporter notre aide. ça peut être des petites tâches au quotidien qui vont soulager l’autre : la lessive, sortir la poubelle ; faire les courses (hihi ! oui je sais que vous allez dire nos hommes si !! mais il y en a, un jour vous pourrez être surpris.e ; le pouvoir de l’amour) ou faire un détour pour régler une facture. Ça n’a l’air de rien, mais ça demande du temps, de l’énergie et de l’organisation.

Les + : parce que l’autre sait ce que ça lui coûte, il sera très sensible à cette aide

Les – : utiliser le service pour manipuler l’image que l’autre a de nous, s’attendre à ce que l’autre s’extasie devant ce qu’on considère comme un exploit.

Les moments de qualité

Ce sont les bons moments passés ensemble. Ces moments où l’on s’écoute ; on se regarde, on discute, on partage quelque chose de fort parfois même dans le silence.  C’est aussi avoir des projets communs et se battre pour les réaliser ensemble. Ici, on prend totalement du temps pour l’autre et c’est comme ça qu’on crée les souvenirs communs qui bâtissent la relation.

A quoi bon avoir une maison, un travail, des enfants, une voiture si on ne peut pas en profiter ensemble ?

Il peut aussi arriver que j’aime offrir des cadeaux, mais que ce soit les services rendus qui me montrent l’amour de l’autre.

J’ai lu quelque part  » qu’on reconnait les jeunes amoureux à la manière dont ils sont assis se regardant les yeux dans les yeux, et les mariés à la manière dont ils sont assis regardant les autres » A vous de juger !

Pourquoi c’est compliqué ?

Vous allez me demander pourquoi avec autant de façons ; il arrive quand même qu’on ne se sente pas aimé.e ? Pourquoi malgré tout ça, malgré ce que nous ressentons pour notre chéri.e,  il/elle nous dit qu’on ne l’aime pas ? Eh bien tout simplement parce qu’on ne peut donner que ce qu’on a reçu, en fonction des modèles parentaux, de l’éducation, de l’environnement dans lequel on a grandi et des expériences qu’on a pu faire, on développe son propre langage de l’amour qui n’est pas celui de l’autre.

Ainsi, vous aurez quelqu’un qui ne peux pas dire « tu me manques » pas parce que ce n’est pas le cas, mais parce qu’il n’a pas connu ça, il n’a pas grandi dans un endroit où on mettait des mots sur ce qu’on ressentait…Par contre, on s’est toujours bien occupé de lui, il n’a jamais manqué de rien et c’est comme ça qu’il se sentait aimé. Aujourd’hui, vous le lui reprochez et pourtant il fait autre chose; c’est une question de langage !

Un autre exemple, votre partenaire est très tactile, c’est son mode de communication, vous passez le temps à le couvrir de petites attentions (bons petits plats, cadeaux) alors qu’il a besoin d’être touché, enlacé, il ne se sentira pas aimé !

Toutes ces différences font donc qu’on arrive à un moment dans la relation où on entend : « tu ne me fais jamais de cadeaux ; tu ne sors jamais avec moi, tu n’apprécies jamais mes tenues ou tu ne m’embrasses jamais ! ». L’incompréhension s’installe, dans une sorte de spirale sans fin ; et puisque les réservoirs émotionnels (vous vous rappelez ?) sont vides, la rupture est là.

C’est pour cette raison qu’il est important de connaitre les différents langages de l’amour, connaitre le sien ; apprendre et comprendre celui de l’autre pour un meilleur partage sur le plan affectif. Il faut donc s’aimer, avoir un réservoir avec un minimum d’amour pour soi; aimer sincèrement, être patient, dialoguer et s’écouter dans le langage de l’autre pour s’épanouir aux côtés de l’autre dans la relation.

Arrêtez de douter de son amour ! Prenez du recul, vous verrez que cet amour est là depuis le début, peut-être même sous toutes ces formes. Je vous le souhaite en tout cas…

Prenez soin de vous ; Samuella Mon Psy online.

Tags: vie de couple, relations amoureuses, amour de soi, langages de l’amour.

Crédits photos: Unsplash, Pexels, Google images.

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Vivre dans une famille dysfonctionnelle…

Zoom sur images…

 La famille… Première société qui nous accueille, premières personnes qui nous aiment, premières identifications, premières projections sur nos rapports avec les autres. C’est le tout premier cocon, l’endroit où l’on se sent en sécurité pour aller vers l’extérieur. Mais comme pratiquement tout sur cette terre, la famille est loin d’être parfaite, elle fait souvent mal ; met souvent en colère, fatigue et épuise ; et c’est aussi tous ces petits couacs qui la rendent attachante malgré tout et qui participent à la beauté des liens qui se créent. Ce n’est malheureusement pas  le cas pour toutes les famille; et vivre dans une famille dysfonctionnelle en est un bel exemple.

En regardant de plus près, vous verrez une maison dans laquelle, les rapports sont perpétuellement sous haute tension quand ils ne sont pas noyés dans une souffrance et une tristesse sourde. Par exemple, une maison où ce n’est qu’en l’absence d’un/des parents que la maison reprend vie parce que sa/leur présence est synonyme d’accusations infondées, de critiques incessantes; de disputes à répétitions, de dictature ; de violences physiques et/ou verbales…

C’est encore comme autre exemple, un endroit où tout doit être parfait,  le moindre écart étant sévèrement puni, la rigidité existante ne laissant pas de place à l’expression des besoins réels ; poussant les membres à vivre dans un refoulement constant de leurs envies, se repliant sur eux-mêmes avec beaucoup de colère contenue ; parce que n’ayant pas la liberté ; la possibilité de s’affirmer et de s’opposer.  Avoir la peur au ventre à chaque fois qu’on doit rentrer à la maison est un indice parmi tant d’autres.   

C’est par exemple ce qui se passe avec un père de famille violent physiquement et/ou verbalement ; et/ou psychologiquement qui délaisse ses responsabilités familiales, ne s’occupe plus de rien dans la maison (encadrement, relationnel, charges financières), mais attend du respect et de l’affection de son épouse et de ses enfants qu’il maltraite pourtant.

D’un autre côté, on peut avoir un parent (homme comme femme) qui s’occupe de tout financièrement parlant, mais qui utilise cette position pour manipuler, faire chanter ; culpabiliser et contrôler les autres membres de la famille. Quelqu’un qui se perçoit comme le centre de la famille, le pilier ; dicte tout, et quand les choses ne se passent pas comme il veut, il punit sévèrement, coupe les vivres, se mettant tout le reste de la famille à dos ; et se plaignant ensuite d’être détesté. On va observer d’un côté ; un ou deux membres qui le suivront malgré eux au risque de taire leurs besoins réels, et étouffer de frustrations ; et d’un autre côté ; d’autres qui oseront dire la vérité ; s’affirmer au risque de se voir traiter de mouton noir et être exclu de la famille.

Le choc émotionnel est intense (incompréhension, remise en question, douleur, culpabilité, idéalisation douloureuse, colère, mépris, refoulement) ; et  vient du fait que les personnes qui sont censées vous aimer et vous protéger, sont celles qui agressent, qui vous exposent au danger extérieur.

C’est par exemple un parent qui vend tout dans la maison pour pouvoir jouer au parifoot, qui vole vos petites économies sans état d’âme pour boire ses bières ; qui dit ne rien vous imposer, mais dès que vous essayez de suivre votre voie ; il vous rabaisse, ne vous donne plus l’argent de poche, ou ne finance plus vos études ou encore ; un parent qui ne vous demande rien, mais prend le nouveau téléphone, est content du fait que vous remplissiez le frigo alors que êtes mineur.e ;sans poser de questions sur la provenance de tout ça. Et le pire, c’est que vous devez accepter ça et le vivre comme quelque chose de normal ! Vous l’aurez compris, il y a tellement de schémas différents…

Qu’est-ce que c’est ?

Une famille dysfonctionnelle est donc une famille au sein de laquelle le déséquilibre ou la mauvaise santé mentale d’un ou des deux parents, crée des conflits, des mauvais comportements, des négligences et même des abus envers le conjoint ou les enfants ; de manière régulière. Ceci va pousser les membres de la famille, et surtout les enfants à intégrer ces attitudes anormales comme étant normales. Ici chez nous, on va entendre dire d’une telle famille qu’on a « gaté »le parent au village, ou qu’on lui a posé comme « condition », celle détruire sa famille, mais ça c’est une toute autre histoire …

La famille commence donc à dysfonctionner quand le conjoint et/ou les enfants sans le vouloir, commencent à normaliser et même à « couvrir » les écarts de comportement du parent toxique (quand ils ne le sont pas tous les deux). On s’habitue à subir, à voir, entendre des choses « bizarres », négatives qui ne sont pas normales, mais dont on ne peut en parler, ni entre nous et surtout pas aux autres. Ce qui entretient la honte, la culpabilité pour les uns ; la rancœur, l’amertume et le mépris pour les autres ; et qui nourrit l’atmosphère malsaine qui règne au sein de la famille.

Il faut noter que les mauvais rapports au sein d’une famille ne font pas forcément de cette dernière, une famille dysfonctionnelle ;  mais il est clair qu’il est difficile, voire douloureux d’en faire partie. Les effets négatifs sur les plans physique, affectif, relationnel ; sur la santé mentale en général sont indéniables et peuvent aboutir à une cassure définitive (si rien n’est fait) des liens, causée par des blessures émotionnelles profondes.

Quelques causes…

Voici quelques pistes qui pourraient expliquer le dysfonctionnement au sein d’une famille :

  • une mauvaise santé mentale ou un trouble de la santé mentale chez les parents
  • avoir un ou deux parents toxiques
  • des épreuves de la vie qu’on n’arrive pas à surmonter de manière saine comme la perte d’un emploi, un divorce, un décès…
  • le fait d’avoir soi-même grandi dans une famille dysfonctionnelle et de n’avoir pas guéri de ses propres blessures

Quelques signes…

  • la violence prédomine dans les rapports : verbale (mots blessants, critiques, insultes) , physique, psychologique (chantage, manipulation, humiliation, tendance à culpabiliser), sexuelle, économique.
  • le retrait de la vie commune à cause de l’impossibilité d’en parler sans problèmes : chacun va se replier sur lui-même ce qui va renforcer l’isolement et la tristesse des membres de la famille.
  • la volonté de tout contrôler de la part du/des parent.s ; en faisant culpabiliser les enfants si ils ne se laissent pas faire ; par exemple vivre sous le diktat d’un parent autoritaire et rigide
  • le manque d’empathie et la manipulation émotionnelle : les parents sont indifférents aux besoins affectifs de l’enfant ; et utilisent l’affection des enfants envers eux contre ces derniers. Par exemple, « tu parles comme ça à qui ? » ou «tu ne réponds pas ? comment tu peux être aussi méprisant ? »
  • la présence d’un membre « symptôme », c’est-à-dire un enfant ou un parent qui va manifester le mal-être familial : un parent qui tombe malade, fait une dépression, enchaîne les troubles psychosomatiques ; ou une enfant qui aura des troubles du comportement (fugue, décrochage scolaire, addiction à un drogue ou à un comportement, petits délits…)
  • des conflits permanents : des cris ; des crises de colère, des dispute sans raison valable qui vont empoisonner l’atmosphère et qui peut pousser certains membres de la famille à s’éloigner et même à couper les ponts
  • la parentification : il peut arriver qu’un enfant prenne le rôle d’un parent et essaie tant bien que mal d’assumer des responsabilités qui sont trop lourdes pour ses épaules. On a souvent vu des adolescentes se faire « entretenir » ou se prostituer  parce que c’est elle qui devait gérer les charges familiales ; tout ceci à cause soit de l’absence, de l’alcoolisme, de la toxicomanie ou de la dépendance aux jeux de hasard de ses parents.
  • La présence des non – dits : ne pas pouvoir parler de ce qui se passe puisque la communication est impossible et qu’on va être perçu comme l’enfant insolent, ne pas pouvoir exprimer ses sentiments et ne pas pouvoir se confier à une tierce personne parce qu’on a honte, et qu’on va invalider notre vécu d’enfant sont aussi des éléments présents dans une famille dysfonctionnelle. Ces non-dits peuvent être alimentés à tort par des valeurs culturelles mal comprises comme « le respect des aînés », « la place du père », « la mère nourricière », avec des phrases comme « même si elle fait quoi c’est ta mère ! »
  • L’infantilisation : des parents qui vous empêchent de prendre toute initiative ; qui veulent que vous soyez toujours dépendant d’eux…
  • L’insécurité constante : on sait tous qu’un enfant a besoin de stabilité pour bien grandir ; ici c’est le contraire ; on est toujours aux abois ; toujours dans l’attente du pire.

Résultat !

On va se retrouver avec des enfants insécures, timides, rebelles, instables sur plan émotionnel qui n’auront pas pu développer une image et une estime de soi solides pour nouer des rapports sains avec les autres.

Ça peut être un adulte qui va avoir des comportements « auto-saboteurs » chaque fois qu’il sera en train de vivre quelque chose de normal à cause de sa peur du bonheur, et du fait qu’il ai imprimé le dysfonctionnement comme seul mode de fonctionnement. Un adulte qui pourra souffrir des blessures d’enfance comme le rejet ou l’abandon et développer une dépendance affective dans ses rapports avec les autres.

Par ailleurs, des difficultés psychologiques et des troubles de la santé mentale peuvent apparaitre sur le long terme : névroses, dépression, anxiété, troubles psychosomatiques, difficultés relationnelles, répétition du schéma familial jusqu’au niveau de son propre cercle familial…

L’être humain étant complexe, ce n’est pas le cas de tout le monde. Malgré les blessures, les enfants sont dotés d’une grande capacité de résilience. Souvent, il arrive qu’un membre de la famille, l’autre parent, le frère/la sœur ; une personne externe réussisse à tisser un lien fonctionnel avec les enfants, ce qui leur permettent d’avoir un autre modèle et d’adopter des comportements favorables à leur équilibre.

Au-delà des apparences…

Il s’agit de faits, de tristes faits vécus par de nombreuses familles qui ne sont finalement que des familles, groupe d’êtres humains en souffrance, et qui ont besoin d’aide. Une thérapie familiale est indispensable pour pouvoir s’en sortir. C’est vrai qu’il faut tenir compte des spécificités culturelles pour qu’elles n’entravent pas le suivi.

Le psychologue et/ou le psychothérapeute pourra donc accompagner la famille afin qu’elle développe des outils de communication adaptés et efficace. Il pourra faire des propositions qui vont permettre aux membres de se comprendre mutuellement et nourrir un climat émotionnel positif. Le thérapeute mettra aussi en place des limites claires et saines entre les membres, pour qu’ils apprennent à reconnaitre et à stopper les dynamiques nocives avant qu’elles ne deviennent destructrices.

On n’est pas condamné à être malheureux parce qu’on on a grandi dans une famille pareille. Il est important d’en prendre conscience que l’on soit un parent ou un enfant, pour améliorer les attitudes qui entretiennent le dysfonctionnement. Et parce qu’on n’est pas égaux devant la douleur, on peut essayer de renforcer ses ressources personnelles pour vivre le plus sainement possible malgré ces antécédents. Chacun selon sa réalité et sa résilience peut donc choisir de s’éloigner pour préserver son équilibre ; renforcer l’unité de la fratrie pour construire la résilience du groupe. Trouver une aide professionnelle adaptée en individuelle ou en groupe est aussi une solution.

Prenez soin de vous, Samuella Mon Psy Online.

PS: Pour ceux qui sont fan de cinéma ou de séries, vous pouvez regarder la série américaine SHAMELESS pour avoir un aperçu en gardant à l’esprit que la réalité dépassera toujours la fiction.

Tags : famille, relations familiales, famille dysfonctionnelle, parents toxiques, parentification ; résilience, thérapie familiale

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Je suis Samuella NOUMEDEM, psychologue clinicienne basée à Douala au Cameroun et je réponds au +237 679972937. Cliquez ici pour me retrouver sur Whatsapp : wa.me/237679972937.